Texte de Nora Villiot (groupes 1 et 2)
Compostelle
Dis Monsieur COMPOSTELLE dessine-moi une coquille !
Voila les deux disciples VITO et MICHELLE qui nous entraînent vers SAINT-JACQUES.
Or, moi et mon cerveau de poisson rouge, j'ai cru que nous allions festoyer pour honorer la fin de l'année. Nous avions tous, dans nos besaces, vin rouge, génépi, verveine, poire, pour une belle marinade.
Je me voyais également ouvrir ce coquillage et découvrir ce corail d'un rouge vif et cette chair de nacre. Quand soudain" NORA VOITURE", c'est la voix douce de MICHELLE, qui me ramène à la réalité. En purge, en guise de gastronomie, on va avaler du bitume, caillasse, et marcher marcher comme tous ces pénitents, jusqu'à plus soif. Les semelles chauffent et le mollet se durcit. Belle époque.
Vito nous somme de garder LE SILENCE à l'approche de la belle foret des chartreux. Silence vous dites silence, impossible avec un PERRIER qui n’arrête pas de faire des bulles à chaque phrase. Un photographe qui croit voir le MONT SION et se met à le gripper. Allez PATRICE courage trois pas en avant trois en arrière glissade sur glissade. Enfin il arrive au sommet, il peut photographier sa statue faite de ferraille. Il redescend heureux, le pantalon boueux et les mains écorchées, je le regarde c'est MON HÉROS.
Finalement notre journée de pèlerins s'est résumée en ces termes, manger boire et pisser.
Monsieur COMPOSTELLE, je viendrai vous voir quand j'aurai rencontré la sagesse, et vous m’offrirez le dessin.
Texte et photos d' Edouard Disdichian (groupes 1 et 2)
Nous sommes sur le chemin de Compostelle, depuis la Suisse !
Et bien, nous ne sommes pas encore arrivés. Il y a du chemin à préparer pour Vito, au moins jusqu'à sa retraite d'animateur.
Et nous, nous ne sommes pas pressés.
Après un passage de frontières sans problèmes, nous repérons les premières coquilles de notre parcours. C'est une belle découverte pour moi, qui n'ai jamais marché dans ce paysage, bien entretenu.
Au gré du cheminement, toujours accompagnés d'un beau temps exceptionnellement doux, nous pouvons apercevoir au loin, le lac Léman et le célèbre jet d'eau de Genève.
Il y avait une ambiance de fin d'année scolaire, une bonne humeur et festive tout au long du parcours, parsemé des bons mots des uns et des autres. Et le partage des douceurs du pique-nique du midi a encore prolongé cette belle ambiance du groupe, Noel étant tout proche, bien sur.
J'espère n'avoir pas trop semé de coquilles dans mon texte.
Je vous souhaite à toutes et tous un beau Noel, et de nous retrouver en pleine forme en 2020.
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Pique-nique des groupes 1 et 2 |
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Joyeux Noel ! |
Texte de Gisèle Rigal (groupe 4)
Décembre 2019,
Chemin Compostelle, étape numéro 1
Il y a quatre
routes qui mènent à Saint-Jacques. Une part de Saint Gilles dans le Gard, une
autre du Puy, une autre de Sainte Marie Madeleine de Vezelay et une autre de Saint-Martin
de Tours. Après avoir franchi le col de Cize elles se réunissent en une seule à
Puenta la Reina. La route qui part de Genève fait partie d’un itinéraire
rattaché à une voie principale Via Podiensis mais pour la rattacher à
l’histoire du pèlerinage elle prend le nom de son point de départ, Genève Gebennisis.
Cette voie traverse la Savoie, le Dauphiné, pour rejoindre le Forez, le
Velay, la Provence.
On part de
Collonges-sous-Salève à quelques pas du poste frontière Croix de Rozon. On
marche d’abord trois kilomètres sur une piste suisse tirée à quatre épingles,
propre et lisse et sécurisée...puis on pénètre en Haute Savoie pour découvrir
le GR 65. Santiago est à 1854 km. Tout va bien, on a de quoi faire. Peu à peu
on avance dans des paysages détrempés par les pluies abondantes de l’automne.
On laisse Lathoy, Chez Jacques, on arrive à Neydens. Au carrefour on s’arrête
devant le monument aux morts situé sur une ancienne borne romaine. On traverse
Forge. On jette un regard sur les croix, chapelles, église… A Moisin on
commence à prendre de la hauteur et à regarder nos pieds. Toujours en montant
on contourne Verrières. Après l’autoroute les chemins d’antan sont devenus des
routes goudronnées, tous les petits villages traversés nous donnent
l’impression de s’être transformés en banlieue de Genève. Suite de
lotissements, de pavillons identiques, de sites commerciaux, grandes surfaces.
Laisse béton.
On aime aller.
Ce n’est pas qu’on ait l’air intelligent de monter descendre toute une journée.
Mais outre le spectacle des paysages, des habitats, des gens imaginés.
Aujourd’hui on ne voit pas grand monde. Le regard s’arrête sur une chose, sur
une autre, sur un pommier vide des pommes tombées à ses pieds, chevaux, chiens
de compagnie ou animaux de boucherie… Le monde a changé. Même les maisons s’y
mettent. Les portes d’entrée ou de garage sont presque toutes emberlificotées
de bimbeloteries bariolées à l’image des supermarchés.
Devant les
maigres talus pas de racines nouvelles, pas de ronces laissant pendre leur tête
que le vent ferait aller et venir en balayant la route. Si on suivait
fidèlement notre pensée à quel roncier nous conduirait-elle ?
Enfin on trouve
un chemin de terre et de pierres, des champs. On décide d’une petite halte pour
le pique-nique. Bavardages et c’est reparti. On marche d’abord dans l’ombre de
l’humus plus que noir et le bleu du ciel qui d’abord semble terne et gris. On
laisse le ruisseau des Renardes, on s’échappe à travers bois pour arriver sur
une colline d’où on peut voir Genève. On connaît le lac Léman qui sépare les
Alpes de la chaîne du Jura, le Rhône qui s’y jette. On ne voit pas le Mont
Blanc caché par la brume ni le Mont Salève. On reprend notre route cette fois
vers Beaumont. On s’arrête à peine devant l’église néo-classique, on passe à la
Croix du Crémier, Jussy, Chez Marin…
Soudain, enfin,
on se trouve dans le Bois Des Fées. Forêt de hêtres au charme fou, avec un je
ne sais quoi, quand tout à coup devant nous se dresse la Chartreuse de Pomier.
Fondée en 1170 par le comte de Genève et de Vaud. Habitée par des moines, il y
avait une église, des chapelles, des cloîtres mais la Révolution de 1794 est
passée par là. Il ne reste que le bâtiment principal, les corps de ferme, et
des poires au sol, dures mais sucrées. Un délice.
On aurait
souhaité que la randonnée dure et ne s’arrête jamais…mais on saura attendre
l’étape numéro deux...
Merci à tous.
Merci à Jacques de m’avoir laissé conduire le groupe.
Photos de Patrice Amiel (groupes 1 et 2)
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Groupes 1 et 2 |
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Pique-nique du groupe 3 |
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A l'arrivée |
Photo de Christian Ceuninck (groupe 4)
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Pique-nique du groupe 4 |