Texte de Gisèle Rigal
Par
contre on devient un peu inquiét quand le car de Guillaume prend de la hauteur.
Au dessus de Voreppe, les paysages apparaissent soudain saupoudrés de neige.
Col
de la Placette. On est là. Tâtonnants, on cherche le chemin du bout des pieds.
Le froid nous tient. Ce n’est plus la nuit mais tout ce qui nous entoure est
nocturne. Les ombres et les lumières. Du rose, du bleu et les nuances de tous
les gris. La gelée prend nos doigts, les engourdis. On cherche autour de nous
les paysages, battant des bras, on se retourne. On marche, on avance, on va.
Elle est serrée la route. Il n’est pas large le sentier. Le bonheur nous porte.
Les
Perrières. Le Saquet. Saint-Julien-de-Ratz. Les Grollets. C’est un peu plus
loin qu’on s’est mouillé les pieds dans le Rau de Forent. Le sentier transformé en bourbier s’enfonce
dans la forêt. On entend au loin le bruit des scies, les moteurs, la masse, la
cognée des bûcherons. Ils abattent les arbres, ils scient le bois, ils trainent
avec leurs engins monstrueux les troncs. L’écho des arbres renversés sonne de
plus en plus près, la tronçonneuse brise les branches. On est passé mais on a
eu chaud !!!
La
Sirandière et Saint Robert. Au bord du chemin, au bout de l’herbe il y a l’eau
de la rivière du Merdaret et le bleu du ciel d’hiver et le ruissellement de la
lumière. On décide que c’est là, dans ce pré qu’on va pique-niquer. On a tenu
trois quart d’heure quand enfin on
décide d’y aller. Diable, malgré le soleil il fait frisquet !!!! A deux pas, au
carrefour, on prend le canal qui longe les Tourbières de l’Herretang. Au bout
de 2 km, même si on n’en a pas très envie on le quitte pour se diriger vers
Saint-Laurent-du-Pont. Il faut bien rentrer. Sur la place du 19 mars 1962 on
retrouve tous les copains, qu’ils soient du mardi ou du jeudi, de la Douce ou
de la Montagne ou de l’Alpine, ils ont l’air tous contents.
Merci Edouard, merci Jean Jacques
Photos de Marie-Chantal Arnaud-Goddet
Photos de Josette Misandeau