Texte et photos d' Anne-Marie de Contes
Gris lundi - Gris mercredi – Soleil mardi juste pour nous, quelle
chance !
Peut-être grâce à la « Pierre du Soleil » que nous rencontrerons.
Certes, le froid est mordant, le bout des doigts parfois gelé mais
nous serons vite réchauffés par quelques montées un peu soutenues.
Le bois est clairsemé, avec la promesse de laisser filtrer les
rayons du soleil, attendus impatiemment.
Notre gentil organisateur animateur nous a beaucoup appris sur
l'histoire du pays marquée par le chemin de fer de la Mure, dont nous
traversons la voie maintenant conquête des herbes folles. Par ailleurs, il va jusqu’à
traverser le ruisseau, piégé par une méchante branche entre les troncs
glissants, pour nous inciter à plus de prudence. Il en sera quitte pour être un
peu mouillé !
Pas de chance, c'est la seule traversée périlleuse ! Des
petits ponts de bois nous offriront ensuite une agréable sécurité.
Le ruisseau fougueux sera vite pardonné, il est tellement beau
avec son eau claire et ses cascades. L'une d'entre elles est stupéfiante par sa
hauteur et sa couleur verdâtre. L'eau jaillit de ses flancs et des rochers
monstrueux sont posés délicatement de part et d'autre de son sommet.
Le bois a fait sa toilette, de nombreux arbres sont tombés, troncs
cassés, fendus, tordus ou entrelacés, branches emmêlées. Comme c'est facile de
trouver le bâton idéal pour certain(e)s étourdi(e)s !
Le chemin ne présente guère de difficulté, la neige le décore
légèrement, un peu gelée mais sans danger majeur. Après un ultime virage tant
désiré, nous sommes au soleil comme promis et la vue est dégagée. Malgré
l'altitude modeste de 400 m le panorama, dont on ne se lasse pas, est somptueux.
Le Vercors dans toute sa splendeur, des Deux Sœurs au Moucherotte
en passant par les Arêtes de Gerbier, Le Col de l'Arc, le Pic Saint Michel
etc...
D'une blancheur enfin de saison. Dans la vallée, au pied de la
colline du Grand Brion, la Réserve Naturelle des Isles du Drac.
Plus loin les hameaux de Vif et bien d'autres paysages...
Bientôt c'est l'heure du pique-nique sur une prairie accueillante
avec des gâteries abondantes, après cela il ne manque qu'une belle sieste au
soleil !
Nous redescendons vers Saint Georges de Commiers.
Avant de rejoindre les humains, nous sommes salués par un âne
bruyant mais très sympathique et par un coq à la voix tout autant dynamique.
Une belle collection de ruches multicolores dont les habitantes
dorment certainement sont sagement alignées. Puis de jolis chevaux très
aimables séduisent la troupe ? Derrière eux, la basse-cour fait un beau
vacarme !
Arrivée tranquille à l'image d'une randonnée réussie et
conviviale.
Texte et photos de François Gilanton (Voir toutes ses photos du jour ICI)
Le pays des Commiers (première corniche
du Drac, entre Vif et La Motte-d'Aveillans), qui a pu constituer un comté indépendant au Moyen-Âge, fait partie
de l'ancienne province du Dauphiné. Possession de la famille Alleman, l'une des principales familles féodales du Grésivaudan, son passé
médiéval est encore marqué aujourd'hui par les deux églises romanes de
Saint-Georges et du hameau de Saint-Pierre, ainsi que par la maison forte de
Saint-Georges, remontant au XIIe siècle et flanquée d'une haute tour ronde au
XIVe.
L'importance de l'implantation, dans
cette région de la corniche du Drac, de la famille Alleman et de son rameau de
Commiers, ainsi que celle des Aynard puis Monteynard, un peu plus au sud, est
renvoyée par la tradition à la geste d'un groupe de chevaliers sous la conduite
d'Isarn, évêque de Grenoble au Xe siècle, pour reprendre ces terres aux
Sarrasins. Mais les historiens modernes considèrent ces légendes comme
douteuses, les Sarrasins n'ayant sans doute pas entrepris d'implantation
durable dans cette région du Graisivaudan.
La Gare de
Saint-Georges-de-Commiers a été le
point de départ du chemin de fer de la Mure dont la ligne a été utilisée pour
le transport du charbon entre Saint-Georges et La Mure, mais aussi pour un accès au plateau Matheysin dans
le cadre de son prolongement vers Gap, limité à Corps.
Le chemin de fer de la Mure a été le premier chemin de fer électrifiée en France, à la tension de
2200 Volts en 1902. La ligne a été fermée depuis octobre 2010, à cause
d'un éboulement.
La partie en amont de cette coupure a été remise en service, entre les
communes de la Mure et Monteynard, durant l'été 2021. Les trains descendent de
La Mure pour desservir le balcon du Drac, ancienne portion de la ligne
convertie en voie piétonne et sur laquelle a été installé un restaurant.
Pour la partie en aval située entre Saint-Georges, Notre-Dame-de-Commiers et en amont, jusqu'à l'ancienne sous- station des Ripeaux, il est
prévu de conserver la plateforme avec plusieurs options :
-un parcours piétonnier, ce qui implique de démonter les rails ;
-un vélorail touristique, ce qui n'exclut pas de convertir une partie de la
plateforme ferroviaire en sentier de randonnée.
Il faut savoir que d'autre part la commune de Saint Georges dispose d'un
patrimoine ferroviaire exceptionnel : les anciens ateliers du chemin de fer.
Les bâtiments sont restés intacts, le plan de voie avec ses aiguillages et ses
plaques tournantes est le dernier ensemble d'origine sur le territoire
français. De plus tout l'outillage a été conservé.
Photo de Michel Derenne
Photos de Jean-Jacques Delattre