18/04/2023 : Savoie - Traversée de Hautecombe à Chanaz

Texte de Gisèle Rigal

Sortir, marcher en groupe, pourquoi le faire quand on a tant à faire...en plus ça coûte cher
Oui, pourquoi ?
Et pourquoi quand on ne peut pas le faire, le cœur ça le serre ?
A-t-on besoin de se rassurer du bon fonctionnement de notre corps, de l’état de notre âme, de la routine de la semaine ?
Sylvain Tesson, maître de cérémonie du festival Aventure et Découverte à Val-D’Isère, a fait récemment cette déclaration au journal du Dauphiné. Je le cite de mémoire donc un peu revisitée, pardonnez moi :
« Notre société est fatiguée. Une certaine angoisse nous étreint à juste titre, dans tous les domaines. C’est pour ça qu’il nous faut notre dose d’aventure. Grande, petite peu importe si elle est à la mesure de chacun. Car il faut continuer à aimer le monde, à le protéger, à le découvrir, à l’écouter, à le dépeindre, à le regarder, à le sentir, à l’admirer.
Apporter au monde autre chose qu’une envie qu’il nous rapporte quelque chose.
Parmi ces choses une chose est plus importante que tout.
La marche.
Tout le monde est capable de marcher, à son rythme, c’est le propre de l’être humain.
Ce truc banal, procure des vertus physiologiques, mentales, psychologiques, musculaires, spirituelles.
Oui, c’est un cadeau du ciel de pouvoir marcher »

Marcher, c’est comment ? Comment le dire ?

Ils nous le disent les arbres, à toucher des yeux leur tronc rude et de tendre notre corps jusqu’aux premières branches, et le ciel que l’on n’attrape pas, sinon d’un regard qu‘arrêtent les nuages
Ils nous le disent nos pieds qui nous apprennent comment sont les pierres, la poussière et la terre.
Il nous le dit le serpent vert, déployé, comme il s’enroule en spirale et d’un cercle _ oh ! quasiment parfait_
On se le dit quand on est debout avec la tête droite et les yeux qui regardent devant, et le nez qui respire la brise, face à face et la bouche, les bouches qui parlent, qui parlent, qui rient, qui sifflent, qui grondent. 
Pour le sourire et la grimace. Pour quand on n’est pas content et pour la tendresse.
On le dit quand on parle de la fleur, celle qu’on nomme par son nom, dont on sait la couleur, le parfum et la forme, et quand on parle de toutes les autres qu’on découvrira encore et encore.
C’est le bonheur qui le dit à la fin de la journée quand enfin il faut rentrer
C’est le lendemain qui le dit quand on pense à la randonnée d’après, et quand la mémoire court sur les cailloux à fleur de sol telle une volée d’étincelles, la mémoire comme un murmure parmi les pissenlits et bientôt les jonquilles !

Photos de Bernard Misandeau (Voir toutes ses photos du jour ICI)






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François Gilanton 
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