Texte et photo de Matilda Tio (groupe 3)
La Baume d'Hostun lovée au cœur
du Vercors sud une invitation à la lenteur, à la sérénité. Pas de merles
siffleurs ni d'hirondelles pour nous accompagner sur la « montée des
oiseaux ». Nous sommes le 15 décembre !!!
Pas de torrent ni de cascade pour
détourner notre attention, pas de sommets enneigés pour accrocher le regard, aucune barrière
rocheuse pour retenir les nuages.
Nous cheminons tout en
douceur, quelques trouées, fenêtres sur la plaine, ouvrent l'horizon, histoire de nous rappeler
que nous sommes bien sur les crêtes de Belle Combe.
Les façades d'une maison aux multiples décorations attirent
notre curiosité, celle d'un artiste, d'un sculpteur peut-être ?
Ici et là, le temps s'est arrêté.
De vieilles bâtisses résistent à la végétation, meules, herses et puits
témoignent d'un passé récent.
Nous traversons champs et
prairies, longeons le pré de « La
Sophie » posé là comme un mouchoir verdoyant, (traditionnel héritage accordé autrefois aux jeunes filles), qui
sait??
Les hellébores tardent à fleurir, nous sommes proches du col des Marchands. Sous un ciel printanier,
la Baume d'Hostun nous accueille de nouveau, le lavoir du village et les arbres dépouillés chargés de paquets
cadeaux. Nous sommes en décembre, la boucle est bouclée.
|
Hellébore |
Texte de Gisèle Rigal (groupe 3)
Maisons abandonnées sur notre chemin
Les tuiles sont moussues, les murs troués et gris, les pierres usées,
disjointes, dedans s'égoutte le ciel.
De la cave monte le froid, plus rien ne l'essuie il n'y a plus de
cheminée.
De la chambre en haut on n'entend plus les cris de la mère qui accouche ni
en bas les chamailleries des enfants.
La porte aux gonds rouillés ne tourne plus sur son seuil, le verrou rongé
ne ferme plus rien ni du dedans ni du dehors.
Le carreau cassé, bouché par du papier jauni n'empêche pas le vent de
s'engouffrer.
De l'étable plus de beuglements, bêlements, gémissements...
Que le silence du temps
Dans les solitaires demeures
A l'ombre et le deuil des saisons
Couchées presque mortes
Comme nos souvenirs.
Je revois la clarté de la lampe éblouissant la nappe et j'entends le fagot
flamber sous la soupe de choux
Je revois mon grand père et la lanterne d'écurie, sur l'étagère le moulin à
café et la chicorée
Et le chien humide devant la cheminée ouvrant un œil sur les étoiles de
braise et l'autre sur la porte du placard
Il sent encore la cire, la confiture, le pain et les poires mûres.