15/12/2015 : La Baume d'Hostun

Texte et photo de Matilda Tio (groupe 3)
La Baume d'Hostun lovée au cœur du Vercors sud une invitation à la lenteur, à la sérénité. Pas de merles siffleurs ni d'hirondelles pour nous accompagner sur la « montée des oiseaux ». Nous sommes  le 15 décembre !!!
Pas de torrent ni de cascade pour détourner notre attention, pas de sommets enneigés  pour accrocher le regard, aucune barrière rocheuse pour retenir les nuages.
Nous cheminons tout en douceur, quelques trouées, fenêtres sur la plaine, ouvrent l'horizon, histoire de nous rappeler que nous sommes bien sur les crêtes de Belle Combe.
Les façades d'une maison aux multiples décorations attirent notre curiosité, celle d'un artiste, d'un sculpteur peut-être ?
Ici et là, le temps s'est arrêté. De vieilles bâtisses résistent à la végétation, meules, herses et puits témoignent d'un passé récent.
Nous traversons champs et prairies, longeons le pré  de « La Sophie » posé là comme un mouchoir verdoyant,  (traditionnel héritage  accordé autrefois aux jeunes filles), qui sait??
Les hellébores tardent à fleurir, nous sommes proches du  col des Marchands. Sous un ciel printanier, la Baume d'Hostun nous accueille de nouveau, le lavoir du village et les arbres dépouillés chargés de paquets cadeaux. Nous sommes en décembre, la boucle est bouclée.
Hellébore
Texte de Gisèle Rigal (groupe 3)
Maisons abandonnées sur notre chemin
Les tuiles sont moussues, les murs troués et gris, les pierres usées, disjointes, dedans s'égoutte le ciel. 
De la cave monte le froid, plus rien ne l'essuie il n'y a  plus de cheminée.
De la chambre en haut on n'entend plus les cris de la mère qui accouche ni en bas les chamailleries des enfants.
La porte aux gonds rouillés ne tourne plus sur son seuil, le verrou rongé ne ferme plus rien ni du dedans ni du dehors.
Le carreau cassé, bouché par du papier jauni n'empêche pas le vent de s'engouffrer.
De l'étable plus de beuglements, bêlements, gémissements...
Que le silence du temps
Dans les solitaires demeures
A l'ombre et le deuil des saisons
Couchées presque mortes
Comme nos souvenirs.
Je revois la clarté de la lampe éblouissant la nappe et j'entends le fagot flamber sous la soupe de choux
Je revois mon grand père et la lanterne d'écurie, sur l'étagère le moulin à café et la chicorée
Et le chien humide devant la cheminée ouvrant un œil sur les étoiles de braise et l'autre sur la porte du placard

Il sent encore la cire, la confiture, le pain et les poires mûres.