En ce mardi de froidure, je m'inquiète : les sentiers vont-ils être transformés en patinoire ?
Au départ de Lens Lestang pas de neige.
Petit détour pour aller voir la maison Arc en Ciel de Christian Guillard. Ce dernier, né en 1943, a d'abord été marin. Pendant des années il a bourlingué de par le monde. Puis il a ressenti le besoin de se poser. Il est devenu restaurateur, a tenu un bar et enfin une
boulangerie. Puis lui vint l'envie de créer. Dans ce genre de création on trouve souvent un facteur déclenchant : c'est à la suite d'un problème de droit de passage, des arbres ayant été coupés, ce qui avait laissé un vide insupportable à Christian. Très vite il a ressenti le
besoin de combler ce vide et, pour ce faire, il a commencé à accumuler
toutes sortes d'objets hétéroclites : poupées, peluches, drapeaux, outils agricoles etc... même un inventaire à la Prévert ne suffirait pas pour énumérer tout ce que l'on peut y trouver.
Cette surcharge décorative est une caractéristique bien connue de "l'Art Brut" exprimant en général un excès d'énergie. Appeler cela de l'art je ne suis pas tout à fait d'accord, mais cela n'engage que moi. Pour moi je considère cela comme une "folie obsessionnelle". Peut-être certains auront-ils une approche différente. Tous les goûts sont dans la nature !!
Christian Guillard aimait les rencontres. C'est une façon comme une autre de les provoquer. Il aimait dire que les gens qui s'arrêtaient repartaient contents. Il disait "je leur mets le sourire". Tous les soirs les objets craignant les intempéries sont rentrés pour être
ressortis le lendemain matin. Cet "artiste" a quitté notre monde le 24 décembre dernier. Paix à son âme.
Nous rejoignons le sentier nous conduisant sur le Plateau des Terres Blanches : là-haut un vent violent et glacial nous accompagne. Je comprends pourquoi des éoliennes sont en cours d'installation.
C'est avec plaisir que nous retrouvons l'abri de la forêt. Il est 11 heures 30. Lentiol nous ouvre ses portes. Un porche devant l'église nous servira de salle à manger. Comme tous les mardis c'est une orgie de gâteaux et chocolat avec toujours, pour la digestion, un petit
"fanafoud". Aujourd'hui ce sera du Genépi.
Midi sonne au clocher. Nous repartons. Nous avons besoin de marcher afin
de nous réchauffer. Après quelques 16 km et une dénivelée de moins de 500 m le car est en vue.
Au départ j'avais tort de m'inquiéter : nous avons toujours marché "en sécurité", pas de glissades intempestives. Merci à nos animateurs
Eliane, Denise, Jean-Claude et Roland.
A mardi si le cœur.......
Une partie du groupe 3 au pique-nique |
Pique-nique du groupe 1-2 |
Les groupes 3 et 4 emmitouflés |
La maison de Christian Guillard |
Depuis quelques années (2010) on nous parle de" température ressentie"... Ressentir un sentiment, un trouble heureux ou doux de l'âme je veux bien mais la température ? Et puis il y a" les vagues de froid"... et la recherche d'un nouvel ennemi, sans papier, venu d'ailleurs Laponie, Sibérie" le vent".
Il attrape, balaie nous fauche sans qu'on le sache notre couche d'air chaude qui enveloppe notre corps. A l'attaque...tous aux abris...ou soyons courageux, fuyons ? Mardi, avec les copains on n'a pas battu en retraite mais bon, à sept heures on n'en menait quand même pas large.
Comment croire que le soleil allait se lever,
Qu'il ferait chanter la mer
Et la poussière du désert
Qu'il serait par dessus les nuages
Et danserait là haut sur les glaciers... J'ai froid aux pieds!
Qu'il ne tient pas ses promesses
Et ne nous sert pas dans ses bras
Que le coeur il ne nous réchauffe pas
Et de tous ces intrus ne nous débarrasse pas...tristesse, grisaille, brouillard.
On est tous dans nos petits souliers,
Quand soudain tout s'éclairci alors nous, en moins de deux, on troue les nuages, on traverse le froid, on transperce le verglas
Vous n'êtes pas obligés de nous croire, on mange le vent, la vague de froid tout y passe et les ressentis avec.
Aimer marcher d'un pas sûr et puis, et puis devenir paysage, vent, reflet d'argent. Si !
Se bercer de nos rires, chercher la saveur de nos gamelles chaudes...et reprendre
le chemin. Il a fini par nous ramener tous sains et saufs, c'était pas la fin du monde.