12/09/2017 - Entre Rhône et Lac du Bourget

Texte de Jacky Micoud (groupe 3),photos de François Gilanton (Groupe 3)
Il est 10 heures lorsque nous débarquons à Yenne. Une averse insidieuse nous accueille. La cape est rapidement sortie du sac.
Nous partons sur un circuit pédestre qui nous offre la découverte du Rhône, en le longeant et, bientôt, en le surplombant.
Enfin, soulagement général, la pluie laisse la place au soleil.
Nous atteignons la Chapelle de St Romain, perchée sur la butte du même nom, qui fut un important poste de surveillance du Rhône pour les Gaulois. Le plateau est un haut lieu archéologique. Des découvertes prouveraient l'existence d'une construction gallo-romaine qui daterait de l'ère chrétienne. En 1938 une stèle datant du IV ème siècle y fut découverte. Cette dernière était dédiée au Dieu Gaulois Sylvanus.
Après la séance "contemplation" nous traversons le beau vignoble de Jongieux.
Vers 13h.15, enfin, la pose déjeuner au petit village de Ontex où nous retrouvons les groupes 1 et 2.
Pose de courte durée. Nous repartons pour le belvédère de Ontex, qui nous offre une vue plongeante sur l'Abbaye Royale de Hautecombe et sur le lac du Bourget, le plus grand lac naturel de France d'origine glaciaire. Lac formé il y a quelque 19.000 ans, cela ne nous rajeunit pas !!! Sa profondeur moyenne est de 85 m et sa profondeur maxi de 145 m.

Le lac du Bourget possède plusieurs exemples de cités lacustres et de villages préhistoriques. Son intérêt écologique est indéniable. Il abrite un grand nombre d'espèces de poissons. Les versants autour du lac sont aussi le territoire de grands rapaces : milan noir, faucon pèlerin, hibou, grand Duc ...

Assez musardé. Il faut reprendre le sentier pour retrouver Grumeaux et notre car.

Belle randonnée. La météo a plutôt été favorable. Merci à nos GA Roland P, Christian G., Christian C et Yves Ranc.

Chapelle St Romain

Pique-nique du groupe 3 à Ontex

Belvédère au-dessus du lac du Bourget
Texte de Gisèle Rigal (groupe 4), photos de Pierre Labbe (groupe 4)
Par les temps qui courent
Fini le temps où on ne voyait le temps passer qu'à la couleur des arbres.
Où on vivait le temps, où tout semblait venir, où rien ne changeait.
Depuis, on s'est arrêté, on commence à regarder en arrière, on se souvient des dates précieuses, celles qu'on voudrait oublier, toutes gravées dans nos mémoires, étiquetées dans nos souvenirs.
Ce matin on part avec un ciel sombre qui annonce la pluie. Le soleil ne pèse pas lourd face à la menace...à l'abri dans le car un peu plus tard, ça coule, ça brille, ça roule, ça fait un bruit d'argent sourd...on va vers le bout du monde.
Non pas loin, juste à Yenne, là bas, au fond des prés et d'autres prés, des arbres et d'autres arbres, du haut des rochers, le long des chemins, un autre monde.
Un monde, le notre, où on marche et où on parle aussi, beaucoup dans le groupe quatre. On dit, on raconte, on cherche les mots pour dire les jours, les mois, c'était il y a trois, quatre ans on est passé par là et là te souviens tu, quand on faisait les chemins de Compostelle, il y avait Roland et Vito qui faisaient leur formation, André qui chapeautait la section...
L' important, aujourd'hui.
La lumière, la pluie fine, rare maintenant qui caresse à peine nos capes de pèlerin.
On parle, on dit et d'ailleurs, qu'on se parle, qu'on se dise, il s'en trouve toujours un pour couper la parole pour raconter sa propre histoire, se ressouvenir pour substituer un dire, le dire et ce qu'on pourrait en dire.
De l'air du temps, ainsi passent les années, mesurant les saisons à la pulpe du ciel, à la couleur des arbres.
Est-ce l'automne, l'automne de nos vies, tristes ou flamboyantes...
Oui, on voudrait attraper le soleil
Au bout de l'horizon
La lumière et le chaud du printemps
Les boutons de rose de nos jeunes années.
Mais à nous voir, la vieillesse n'est pas encore là, assise, non pas encore elle nous retient et nous arrête. Il est encore temps, temps des merveilles comme on ne les a jamais mesurées, temps de partir à notre rencontre.
Derrière Yves on a marché pour entrer dans un nouveau paysage, Jongieux, il est midi, le soleil est bas et sombre derrière les vignes, les arbres, le village et cache les collines bleues tout là bas...
Tout d'un coup, au premier coup d’œil ce sont les vignes que je vois, dans la combe à gauche les vendanges ne sont pas faites, les raisins blancs éclatent, fulgurent, débordent, je n'y touche pas...mais à gauche le travail est fait, reste une multitude de grappillons ronds, lourds, bleus ou encore verts, rouges jusqu'au carmin, violets. Les feuilles de vigne de velours et d'argent commencent à virer vers les couleurs ocres, pourpres...
Quelques grappes cueillies pour les copains, pour moi des grains douceâtres, juteux, à peine sucrés, d'autres tout justes mûrs sous un voile de rosée...tout justes mûrs.
Je les prends par poignée, ils saignent, me tâchent les doigts, je les fourre dans la bouche, les grains éclatent contre mon palais leur saveur est fraîche, presque froide.
Il faut avancer, où mettre les grappes chapardées, m'attarder sur les grains même si ce ne sont plus les fruits de juin ni le sucre de ceux d'août. Leur merveille n'est pas moindre malgré le léger manque chargé au plus fort de l'été, malgré le léger manque des senteurs chaudes du passé...
C' est partout l'automne, de la nature, des femmes et des hommes que nous sommes devenus.

Eussent ils été aigres, franchement désagréables en bouche pour d'autres, que c'est miracle, à mes yeux, à ma bouche étonnée. Et leurs saveurs propres sont celles que j'attendais, l'image, le reflet, le tendre reflet, ni frustré ni fané, si réel si présent...plaisir des yeux, plaisir des lèvres, plaisir de la vie là et bien là.
Une partie du groupe 4

Vignoble de Jongieux

Abbaye de Hautecombe