19/09/2017 : Devoluy - La Barre - Tête de la Clappe

Texte d' Edouard Disdichian (groupe 2), photos de lui-même
Voilà une belle randonnée du coté des Hautes-Alpes, proche  de Veynes.
Le départ est au village de La Roche des Arnauds. Le beau temps nous attend pour nous accompagner pour notre périple sur les hauteurs de la montagne de la Clappe. Il y a a peu près 1500 habitants, une belle gare SNCF, mais le train ne s’arrête plus ! Il y a une ancienne église dont la construction date de 1402 comme en fait foi l'inscription latine en lettres gothiques porté au bas d'une très belle pierre sculptée
surmontant la porte latérale :
"l'an du seigneur 1402 et 2 du moi de juin, fut commencée l'église de Saint-Pierre apôtre
par maître Jean Bavonie. Priez le seigneur". Le buste de Saint Pierre datant de la même époque.
Après le patrimoine , reprenons notre chemin , avec la rencontre de deux patous, dont un
très motivé pour nous accompagner au plus loin du troupeau, tout en aboyant fortement.
Autre invité de ce jour, mais très présent sur les cimes , Eole  nous a soufflé dans les bronches,
pendant un bon moment, et pas bien chaud en plus.
Heureusement, nous avons trouvé rune cabane au Col des Groux, pour la pause de midi.
C'est sur, aujourd'hui, nous n'avons pas été dérangés par les mouches, et pas de pluie non plus  .
Merci pour la belle randonnée, avec de belles vues sur les sommets voisins.
Le groupe 2 près du sommet

Magnifique, cette cabane !
Photo d' Yves Odasso (groupe 1)
Le groupe 1 à La Clappe
Photos de Christian Ceuninck (groupe 3)
Le groupe 3 arrive sur la Barre

Pique-nique du groupe 3, à l'abri sous la Barre
Texte de Gisèle Rigal (groupe 4), photos de Pierre Labbe (groupe 4)
Marcher
Aujourd'hui mardi, Adrien a choisi la nature, une certaine liberté, une certaine vie sauvage en contraste
avec la liberté et la culture simplement policée de nos jardins citadins.
Et pour nous, groupe 4, Eliane a choisi un art de la marche, l'art de se promener presque, la ballade dans
le bon sens du terme, celui où on l'entend. Ce n'est pas pour ça qu'on est dans l'errance comme le serait
une rivière avec ses méandres qui chercherait constamment, assidûment le chemin le plus court menant à
la mer. Non, notre escapade on le sait nous ramènera ce soir d'où nous sommes partis ce matin, mais on
l'oublie, on est tout à ce qu'on fait et avec qui on est. Quelques fois notre cheminement consiste à revenir
sur nos pas mais on fait comme si, et on est toujours emplis d'une immortelle aventure, avec l'espoir qu'il
n'y aura pas de retour pour les marcheurs chevaleresques qu'on est devenu l'espace d'un jour, un jour
seulement.
L'un dit : je marche pour préserver ma santé et ma bonne humeur. L'autre : j'ai besoin d'aller par monts et
par vaux. D'autres : c'est mieux de sortir que de rester les jambes croisées à se rouiller, comme si les
jambes étaient faites pour servir à s'asseoir et non se tenir debout et marcher....
On profite pleinement du jour, on est stupéfait par nos forces, notre endurance face aux douleurs, les
notres, celles des copains, on avance dans la bonne humeur, on apprécie la beauté et la splendeur qui elle
jamais ne sommeille.
Donc aujourd'hui on est parti pour une contrée qui nous dépayse autant qu'il est possible d'espérer. Ce
sont les paysages méditerranéens qui nous accueillent, les odeurs de thym, les pins, le Petit Buech presque à sec. Pas encore de teintes automnales, elles prennent leur temps, elles ne savent pas qu'elles existent et seront si belles !!! On grimpe, c'est raide tout est prétexte pour s'arrêter. On regarde plus haut nos copains tout petits progresser dans la pente, on les envie, on voudrait...mais on ne peut pas. Il a bien fallu les laisser nous abandonner. Ils semblent être dans des prés laissés à l'abandon tant ils sont rocailleux, fanés, desséchés.
Près de nous des touffes ça et là surgissent, de longues panicules de fleurs sèches d'un blanc doré éclatant, minces, légèrement inclinées pareilles à des oriflammes hissées au dessus de feuilles fines et effilées, volutes par volutes ou bien comme des paquets de neige, elles frémissent, voltigent brusquées par le vent violent. Nos copains sont passés en coup de vent dit Antoine. Ils ont foulé du pied ce qui semble faire son bonheur, il est penché sur un genévrier verdâtre à la cime arrondie, aux tiges piquantes, il ramasse des baies vertes, bleues noires en pleine maturité.
On a toujours du mal à monter mais on s'accroche à la plus humble des plantes, à la bonne ou à la
mauvaise herbe, là, pour exprimer à notre place l'état de nos pensées, notre humeur. On est ébloui par
leur beauté et pourtant elles passent leur temps à attendre en vain quand elles ne sont pas frolées,
piétinées...On a dû s'asseoir dans le creux d'une prairie pour déjeuner, à l'abri du vent glacial. Je rêve d'un
fou ou d'un sage qui le détournerait d'un seul geste du doigt. Là bas l'herbe violette, Pierre se demande si
c'est de la lavande, debout sur la bande, là où la terre descend vers une prairie où paissent des vaches, une bande violet foncé, pareille à une grande tache, laissée par une baie écrasée , une herbe en fleur, une
brume violine à ras de terre.
Du bleu, du violet, depuis ce matin on s'exclame devant les chardons bleus des Alpes. Bleu acier, à la tête
serrée entourée d'une colerette argentée. On ne les touche pas, ils ont des dents aigües et piquantes,
pourtant, c'est là que fait la belle une sauterelle. Françoise qui l'a remarqué l'admire, cherche à la nommer,
ça a l'air compliqué...sauterelle non elle n'y tient pas, se sera phanéoptère dit Geneviève!!! On prend le
chemin du retour, on remonte le courant inondé de clarté quand Denise est intriguée par de très vieux
arbres torturés, noués. Chacun projette ses fibres en quête de lumière, est ce à cause d'elle qu'ils portent
encore beau et ont tant de chien? Pour Denise il semble que la mort est dans le creux de l'arbre, le venin
lent, une inquiétude, la peur qui ne lâche plus. Moi je pense qu'ailleurs on les aurait coupé et qu'ici on les
laisse vivre ce qu'ils ont à vivre, jusqu'au bout...
C'est tout plat, presque plus d'effort à faire, ça va tout seul, bonheur, plaisir, allégresse ...sans crainte, sans
mémoire, vivre le jour, l'instant, autant que les autres groupes déjà arrivés, aussi forts? Ils nous attendrons

bien pour une fois.
Paysage du Dévoluy, avec La-Roche-Des-Arnauds au fond la vallée

Le groupe 4 sur la première passerelle... la facile !!
Une video de Pierre Labbe (groupe 4)
  ==> Cliquez sur la VIDEO