21/11/2017 : Trièves - Du col du Fau à Mayres-Savel

Des nouvelles d'Annie Sicard, accidentée dans le groupe 3 :

Annie a été transportée par hélicoptère à l'hôpital Sud ce mardi 21/11.
Elle souffre d'une double fracture à la cheville gauche (malléoles interne et externe).
Elle a été opérée à 18 h, sous péridurale (pose d'une broche et vis d'un côté, et d'une plaque de l'autre). 
Elle devrait sortir de l'hôpital demain jeudi 23, si tout va bien.
Pendant 45 jours elle ne devra pas poser le pied, puis pendant 45 jours encore elle se déplacera avec des béquilles.
Le moral : elle fait ce qu'elle peut ! Elle remercie toute l'équipe pour sa sollicitude.
Souhaitons-lui un prompt rétablissement ! 




Photo de Pierre Labbe - Groupe 4

Texte de Jeanne

Christian nous l’a annoncé mardi, demain vendredi, il va vivre une drôle de journée et ensuite passer quelques semaines pour rééduquer son genou.

Vous ne vous en souvenez sans doute plus mais c’est le 24 février 2015 que Christian a publié le premier article sur le blog. C’était l’étape 3 du Chemin de Compostelle : Chaumont à Seyssel en Haute-Savoie. Avant cette première publication, pour créer le fichier, il avait déjà passé des heures pour la mise au point. Depuis, 138 articles ont été publiés, il faut environ 2 heures pour faire la mise à jour après chaque randonnée. Alors, faites le compte du nombre d'heures passées pour alimenter le blog depuis, pour nous !

Pendant quelques semaines, il va devenir un « visiteur » de ce blog. Il va avoir du temps pour vous lire et regarder vos photos. N’oubliez donc pas de les envoyer avant le jeudi midi. Si vous manquez d’inspiration pour écrire quelques paragraphes, vous pouvez écrire quelques lignes pour commenter vos photos : nom du massif, localisation, etc.

Bon courage et bonne lecture, Christian !



Photo de Monique - Groupe 3


Texte de Giselle Rigal (Groupe 4)

Passerelles au-dessus des torrents

C'est un immense ciel bleu, acier, froid, qui accroche tout de suite notre regard lorsque nous sortons du car. Dare-dare, sac sur le dos, on part sur les chemins recouverts de neige, de glace par endroits, sur la terre gelée qui gerce les reins...Très vite on est à découvert et on peut jeter un vaste coup d’œil  au plateau encore très vert, taché de vermillons, de bronzes, de couleurs de soleil dans des boulets noirs  qui commencent à perdre leur teintes...plus loin, plus haut on s'aperçoit que le plateau est appuyé à des dômes pas si lointains, clairs et purs : l'Obiou, le Bonnet de Calvin, le Grand Veymont et le Mont Aiguille qui n'a rien d'une aiguille. Jadis, Rabelais l'avait nommé "L’Inaccessible ainsi dit parce qu'il est en forme de potiron "!
Le ciel  très vite jette le soleil aux quatre vents, le chemin devient rapidement terre, le vent doucement se balance sur les branches, tout doucement.
Se fondre dans la nature semble nous fasciner, ce matin je ne cherche pas à reconnaître le nom des arbres mais me reconnaître en eux. Dans leur odeur, Ils sentent quelque chose, la résine, le pin... Dans le bruit qu'ils font, un bruit de vague quand le vent passe dans leurs feuilles sèches pas encore tombées. Dans la consistance de leur tronc, il faudrait que je les enlace, j'aurais l'air d'une folle si je le faisais. Dans leurs ombres, en automne elles deviennent caresse. Et leur hauteur, certains sont rabougris, hauts comme trois pommes mais d'autres montent vers le ciel et cajolent les nuages...

Le chemin est devenu sentier, il est à l'ombre, pentu, humide, glissant, on doit rester attentif mais je ne peux pas m'empêcher de rêver. Nos pas nous devancent toujours un peu, ils sont l'instant d'après, aller là ou là? Les poser, compter sur eux, sauter le pas, faire un faux pas, faire nos premiers pas, un pas de côté, les mettre dans ceux de... Quand soudain on entend la radio de Christian, il y a quelque chose qui cloche, c'est Séraphine qui appelle. Un accident.
Annie a glissé, son pied est parti en vrille, a tenté de se faire la malle, lui a fait faux bond. Elle est blanche comme un cachet d'aspirine, les jambes en coton et le cœur flagada. Allez hop on l'allonge. On la cale. On la couvre. Elle a froid. Elle a mal.

Séraphine, nos pas, personne ne peut les faire à notre place, toi, tu nous montres le chemin, pas à pas. On n'a pas à t'en demander plus...
La solidarité, la solidité des liens entre les animateurs rassurent tout le monde, elle est au top. La sécurité, kif kif. Christian appelle les secours, il est clair, net sans bavure. Roland va se positionner pour favoriser une bonne localisation, Yves, Séraphine rassemblent les groupes. Leur emboîtant le pas, simultanément bouleversés, troublés les uns, les autres les suivent, serrés de près par l'humour des choses humaines de Yves. Moi je m'y colle, reste avec Annie et Christian...
On n'attend pas longtemps, après un laborieux  repérage de l'hélico les chevaliers du ciel sont là. On s'attendait à ce qu'ils redressent Annie, la guérissent, lui redonnent l'ouïe des oiseaux qui chantent, la parole joyeuse, la vue sur la mer...la morphine a juste  pour but de permettre au plus fort des trois  de l'enlever et l'embarquer dans son objet volant, vous connaissez la suite. Il était une fois...
On était à deux pas d'en avoir fini avec ce sacré sentier, Christian l'a terminé sur les fesses..."ouf"! Il a eu chaud.
Sortie des bois, le ciel a jeté des bouquets de soleil sur les passerelles, au-dessous les torrents du Drac ou de l'Ebron domestiqués, ont fini de hurler jour et nuit.
Les copains nous attendaient pour casser une croûte et traverser...marcher encore mais qu'au soleil sur la tête et sous les pas.
Tout a été éblouissant et imparfait, c'est la vie...On avait déjà fait cet itinéraire il y a quelques années, alors un peu de vague à l'âme, de nostalgie élégante presque surannée pour Pierre et d'autres...mais aujourd'hui qu'il faisait bon et beau de randonner.

 
Photo de François Gilanton - Groupe 1
Les passerelles

Photo de François Gilanton - Groupe 1

Photo de Monique - Groupe 3

Photo de Pierre Labbe - Groupe 4

Et bien sûr...

Photo de Pierre Labbe - Groupe 4

Photo de Monique - Groupe 3
Le lac

Photo de François Gilanton - Groupe 1

Texte de Pierre Labbe (groupe 4)

Les épanchements de Synovie
où comment et pourquoi une nouvelle adhérente va devenir bénévole !

Synovie, retraitée de la fonction publique,
S’est inscrite à la RAM.
Elle marche dans le groupe quatre, un groupe flegmatique,
Qui n’a pas d’état d’âme.
Synovie est heureuse, ce n’est pas une mystique :
Elle aime discuter.
Elle a la chance pour elle: les dames sont empathiques.
Aussitôt acceptée,
Synovie s’épanche, car elle est sympathique.
Elle parle avec bonté,
De son très vieil époux, un bonhomme despotique,
Qui veut tout régenter.
Synovie est confiante, l’ambiance est idyllique,
Et sans frilosité.
Les conseils pleuvent: « Ton homme est lunatique ? »
« Souvent surexcité ? »
« Sois ferme avec lui: s’il devient tyrannique, »
« Aie de l’autorité !»
« Ne verse surtout pas dans une autocritique ,»
« Mais dans la fermeté! »
« S’il râle pour ses repas, oublie la diététique ,»
« Essaie de l’appâter»,
« Prépare lui, par exemple, un dessert exotique,»
« Au gout chocolaté »…

Les dames, en marchant, oublient le paysage,
Pour aider Synovie.
Qui a t il de meilleur que le compagnonnage
Pour embellir la vie ?

Synovie est heureuse, elle est même euphorique,
Car elle est adoptée,
Par les dames de la RAM qui sont toutes angéliques,
Sources de félicité.

C’est bon de s’épancher, sans l’aide d’anxiolytique,
Synovie est radieuse, et comme elle est tonique,
Et plutôt dégourdie,
Elle pense à s’investir… dans le bénévolat !