Mardi, ah, ce
qu'on est bien dans nos godasses...
Des températures en dessous de zéro? Et voilà les loups
lâchés, plus rien ne les arrête s'ils n'ont pas eu leur lot de cruautés, femmes
qu'on étripaille, enfants dépecés, cœur baignant dans leur sang...faits divers
bien saignants, alors c'est ripaille sur la météo ! La vague de froid est
baptisée "Moscou- Paris", les
températures " Sibériennes "...c'est effroyable...il faut rester enfermé,
les pieds sur la chaufferette, la bouillotte dans le dos.
Et nous, comme les autres on est à l'affût. On se téléphone,
on se concerte, on dort peu...et on décide d'y aller sur la pointe des
pieds...avec l'appui de Vito qui prévoit plans de replis et précautions.
Emmitouflés on se retrouve à MC2, contents d'avoir fait le
premier pas, le bon, on croit. On trouve qu'il ne fait pas si froid que ça, on
pense que c'est un saupoudrage de plus pas suffisant en tout cas pour nous
mettre sous cloche.
A Séchilienne, Okba, le conducteur nous rassure il viendra
nous chercher à la moindre alerte donnée par Vito. Quelques flocons, un peu de
blizzard, vite on bat des bras, on tape des mains, on lance nos jambes à fond
les manettes.
On fait quatre groupes. C'est Christian G aux manettes du
quatre, il est notre Martin-Pêcheur, tout le monde n'a pas la chance d'avoir
pareille star juste à côté de soi...et Jean Jacques futur animateur
l'accompagne, ils sont deux aux petits soins pour nous, deux aux coups d’œil
infaillibles pour les chemins , les bifurcations, les sentiers qu'ils prennent
les yeux fermés...enfin pas tout à fait !
On a laissé partir les missiles, Adrien et Robert avec leurs
groupes un et deux et en plus Édouard et François au cas où... ils vont au Mont
Sec, 900m de dénivelées...Ils croient dur comme fer qu'ils sont les meilleurs
et ça doit être vrai. Vito se charge du groupe trois, de plus il est responsable de la randonnée et surveille
attentivement les faits et gestes des uns et des autres et où ils mettent les
pieds, c'est qu'il a quadrillé l'itinéraire dans tous les sens et avec les
radios rien ne lui échappe...
On trotte donc en toute sécurité. En toute sécurité ? On
longe un moment la montagne de Séchilienne qui doit s'écrouler, un jour ou
l'autre. Pourvu que ce ne soit pas aujourd'hui...puis on oublie aussi sec tant
la nature a repris ses droits sur la route abandonnée, le petit pont...en bas
le Drac et ses poussières d'eau, en haut le soleil tout blanc qui chasse du
coude la brume et les nuages... Oui, on trottine, on prend des sentiers
muletiers,de hauts murets encore debout retiennent la terre, on incline la tête à droite, à gauche, on
cherche des trésors, on trouve un vulgaire gravier, une brindille, une feuille
morte, des primevères qui se sont laissées prendre aux faux airs du
printemps...fermant les yeux sur les
derniers soubresauts de l'hiver, elles ont cru qu'il s'amollissait,
s'attendrissait, bernées par sa tiédeur et du soleil qui comme maintenant dans
notre bouche s'échauffe, aux jours un peu plus longs, plus souples, parfumés
d'herbe en herbe, d'herbe en arbres, de rigoles en fossés, de fossés en
fontaines, des murmures de l'eau prise au piège du givre...des arbres qui y
tremblent, des fougères, des étoiles qui s'y gonflent d'humidité, des herbes
fragiles qui y soupirent, des hameaux qui s'y apaisent.Elles se sont faites
avoir et ont une triste mine. Un chamois a déboulé devant nous, un instant on
aperçoit Vizille, on doit accélérer car on est un peu à la bourre , Vito avait
dit que pour ne pas attendre le car nous devions faire trois pas en avant deux
en arrière... c'est ce qu'on a fait !!!
On vise Vaulnavey-Le-Bas...De ce coin j'avais retenu
seulement qu'on y trouvait pas mal de crétins des alpes !!! Aujourd'hui je
découvre que le nom tourne autour de "Vallis", époque Romaine, Valle
Navisio, Valnaves onzième siècle, on croit reconnaître aussi le vieux mot navey
" bateau "; La rivière navigable , c'est peu probable...le mot navèy
serait employé avec une valeur métaphorique pour désigner une vallée encaissée,
et " bateau " un tronc d'arbre creusé, donc des combes qui
définissent une vallée.
Et voilà comment d'un jour ordinaire nous avons fait un jour extraordinaire...et
comment on a fait un pas de plus dans la vie !!!
Merci à tous les animateurs...pour cette si belle journée. Et
bravo à Adrien et Vito de nous avoir pris par la peau du cul et fait découvrir
ce joli coin: regardez, mais regardez un
peu plus loin que vos orteils !
Photo de Pierre Labbe - Groupe 4 |
Photo Yves Odasso - Groupe 1 |
Texte de Danielle Cardinaletti – Groupe 4
Le houx
Malgré la fraicheur matinale, ce
fut une très jolie et charmante ballade, nous n'avons pas terriblement bronzés,
car l'hiver est encore là bien sûr, mais l'aperçu du printemps s'annonce.
Nous avons été
surpris dans les bois par l'élégante traversée d'un chamois qui, comme une
flèche a coupé notre chemin.
Hou ! Hou !
Savez-vous distinguer un houx
male d'un houx femelle je suis sûre que si je vous le demande, vous savez? Oui?
Je tente ma chance, je vous explique.
On est tous d'accord : le
houx est reconnaissable à ses feuilles qui ne tombent jamais, piquantes vertes
et brillantes, il y a des arbustes courts sur pattes et d'autres taillés comme
des haricots verts qui ne savent pas quoi faire de leurs branches.
Mais revenons à nos moutons
comment faire pour distinguer monsieur de madame? Les fruits rouges ne se
trouvent pas sur tous les arbres car il existe des pieds mâles et des pieds
femelles et, je vous le donne en mille, ce sont les femelles qui sont parées
des plus belles boules qui soient, pardon des plus beaux fruits et voilà le travail,
nous en avons vu plein.
Photo Patrice Amiel - Groupe 1 |
Photo Pierre Labbe - Groupe 4 |
Texte et photos d’Edouard Disdichian – Groupe 1
Coup de froid sur la randonnée du mardi ! Nous étions moins
nombreux que prévu aujourd'hui.
Mais pourtant, quelle erreur ! Il a fait beau temps ! À
part le froid et la bise du départ, et pendant la traversée de l'Ile
Falcon, le reste de la randonnée fut bien agréable.
Il ne faut pas écouter les météorologues en peaux de lapin,
qui recommandent de ne pas sortir, qu'il fait froid, trop vieux, attention ton cœur,
tes poumons, et bla bla.
La montée vers le Mont Sec s'est déroulée sous le soleil et sans
le vent .il y avait un belle neige au sommet et un beau paysage.
Un peu de prudence dans la longue descente vers Vaulnaveys, car
le chemin était encore enneigé, un peu frais, mais tout le monde est bien
rentrer sans problèmes et surtout avec beaucoup de plaisir.