Photos de Gérard Ducey (groupe 2)
Groupe 2 |
Les bugnes tant attendues ! |
Le buffet de bugnes |
A la votre ! |
Photo de Roland Calvas (groupe 3)
Trois futurs animateurs (?) au pont des Amoureux |
Texte de Gisèle Rigal (groupe 4), photo de François Gilanton (groupe 4)
Septième ciel
Mardi, le soleil a posé sa main sur nos épaules toute la journée. Pile-poil en plein milieu de la queue de l'hiver c'était pas gagné, mais à peine si on était surpris car Séraphine avait prédit - un, c'est mardi, - deux, la saint Valentin - trois, on passe par le pont des Amoureux, - quatre, au retour de la rando, dégustation de bugnes... Nous, qui brûlons d'amour, épris d'amour toujours, en amour des uns, des autres on est là.On a de la bouteille? Trop ? oui, et alors! On s'est vu? ...ben on voit moins bien, la vie est bien faite! Mais venez voir les copains du un ou du deux faire la course à toute vitesse, au ras du sol sans le toucher...Passer en trombe, bomber, foncer, se lancer dans des poursuites infernales, prendre un sentier et sans clignotant en prendre un autre, leur troupe virant à droite et se jetant dans les chemins...et hop prenant un nouveau virage...faut les suivre. C'est pas d'l'amour ça ?
Quant à nous dans le trois et le quatre, on est peut être un peu plus lents, mais à peine, et on se cramponne, on s'acharne, on avance en prenant un sacré plaisir à marcher et en plus tailler la bavette ! Pour tuer le temps ? ben, non...on coupe le vent, on joue aux as de la terre, on se fait quelques pointes...Il y a des tire-au-flanc ? On les attend, ça vous décoiffe?
Car attention, il y a les conventions de Genève...banane, toutes les pauses "propices", boire, poser la veste...Roger est là pour le faire respecter, rappelle à l'ordre, remonte les bretelles, et pas de tour de passe-passe, il a l’œil ! Pour nous faire marcher aussi, que dis je propulser, soulever à la façon d'un bulldozer...et nous faire rigoler. Mais le chef chéri aujourd'hui c'est François, son second, vous devinez...ils nous font avancer tel un régiment, reculer, regrouper et s'il le faut tels des tirailleurs nous remettre en ordre de marche sans broncher. Et on ne bronche pas...
Et voilà notre petit pont. Petit, s'est pour mieux se rapprocher. "L'amour le plus discret, laisse quelque part échapper un secret"...On se sert les uns contre les autres, François prend la photo, et on repart à tire d'aile.
Avec le soleil au dessus des arbres, avec, à chacun sa pierre pour s'asseoir, on s'arrête pour le casse croûte. Plus bas dans la pente, quelqu'un a fait du feu. Avant de repartir je suis allée jeter un coup d’œil sur les braises. Elles rougeoient, elles vivent encore, faire reprendre le feu, mettre quelques bûches encore vertes, souffler, souffler sur les braises, l'espérance, à pleine bouche.
C'est l'heure, ça fait des choses à faire, vous suivez ? Marcher et regarder. A la lisière des bois le houx vert foncé, luisant, le chêne frissonnant, les oiseaux chantants tout doucement. Les pieds dans la boue, la tête dans les nuages...rêvant.
Et c'est comme ça qu'on arrive au car où nous attendent les autres groupes...c'est à peine s'ils ont ralenti, ôté leurs chaussures vite, vite c'est la fête. Des bugnes, il y en a en vois tu en voilà...on pique dans une boîte, dans une autre, on boit, on se lèche les lèvres fiévreuses, rouges, gonflées comme des pommes d'amour...
Le bonheur, ne plus y croire ? Être triste, laisser à demain encore la certitude d'aimer et qu'au dessus de notre sommeil souffle l'haleine douce d'un essaim de vent, l'eau vive, le velours rouges des cerises de mai.
Pour ne pas dire comme Lamartine "de quel ennui secret ton âme est elle atteinte, épanche ta douleur..."
On essaie de se faire beau, s'embellir chaque mardi en notre compagnie.
Le groupe 4 en plein effort |