24/04/2018 : Drôme, sentier des Huguenots

Texte et photos d'Edouard Disdichian - Groupe 2

Le chemin des Huguenots

Avec le soleil retrouvé, le chemin des Huguenots par le col de la Chaudière et vers Saint-Benoit fut très agréable et chaud.Les parties ombragées furent très appréciées, ainsi que les caresses du vent. Les paysages de la Drôme ont enchanté beaucoup d'entre nous. Nous attendons la suite du parcours avec plaisir.
J'ai eu le plaisir de guider le groupe 2, et aussi de l'emmener vers le point haut de cette randonnée, la Montagne de Farraud, qui culmine à 1 202 m. De là- haut, nous avons eu droit à une vue magnifique, à 360°, sur tous les massifs voisins , comme le Grand Veymont, le massif du Dévoluy et le bel Obiou. Il restera de belles images de cette chaude journée.


Groupe 2

Les groupes 1 et 2 font une pause


Texte et photos de Giselle Rigal - Groupe 3


De plain-pied
Ce matin, direction la Drôme. Depuis l'année dernière, Denise F a mis sur pieds des randonnées qui suivent grosso-modo l'itinéraire des Huguenots en fuite contre les persécutions, les guerres religieuses. C'est le passé.  Mais comme quoi l'exil ne date pas d'aujourd'hui. Et aujourd'hui on peut, peut-être,  faire des pas de côté, oser l'éloge de la différence, de la singularité, des manières de vivre, se demander ce qui est bien, ce qui est juste...comment vivre juste. Tant de choses sont possibles si on les rêve, les pense, les active.
Ce sentier part des Cévennes ou de la Drôme, passe par le Dauphiné, remonte vers la Suisse, rejoint l'Allemagne. L'année passée on est parti de Poët Laval pour regagner La Chaudière.
A l'heure qu'il est on est aux pieds de la Chaudière, on vise Saint Benoît, tous derrière Denise et Michelle nos guides.
La première chose qui attrape le regard avant même le paysage de collines saturées de bleus et jaunes mélangés , de maisons suspendues dans le vide, des sommets enneigés, au loin,  des Alpes, la première chose qui attrape le regard c'est la lumière. Le ciel bleu, si bleu qu'il titille "le désir irrépressible de s'y baigner". Que faire. S'abandonner à l'endurance, la durée, l'abondance qui planent.
Un pied devant l'autre. La tête n'entend pas ce que le pied lui dit. Il y a trop de choses entre les deux. L'un dit à l'autre, cesse de geindre, je vais te raconter ce pays à ma sauce, tel que je le vois, tel que je le ressens, tel que tu ne peux pas l'entendre, car ne dit-on pas "bête comme des pieds?" Sur le chemin,  que des trésors. Là, une coquille rampe, ici  un mille pattes tout en or gît et là un morceau de nuage est mort. Une douce brise par moments repousse les méchants rayons du soleil, balaie les genêts pas encore fleuris qui disent oui, l'oasis verdoyante des fossés et les pétales blancs, roses des cerisiers sauvages. Un roi de cœur céleste abat ses cartes une à une. Toutes de beauté. Mais il y a, c'est la vie,  le roi de pique à l'affût. Un jour de plaisir pour nous, un jour.  Un poison violent pour d'autres, beaucoup de jours. Et est-ce qu'un jour il ne restera ni grive, ni corbeaux?
De fil en aiguilles on est  aux Rioux, on bifurque, ne pas rater le Col de la Baume, le col Lacroix, flûte, rebrousser tout en douceur, jeter un œil sur les panneaux, passer par-dessus les rivières, y mettre les pieds...Faire de toutes petites pauses contemplatives, vite où sont les montagnes du Vercors, le Diois, les Trois Becs. On marche à l'ombre des forêts. Accueillir la rosée où le matin va boire. Pour le moment, des fleurs, non pas encore, même si elles pleurent pour sortir. Pour le moment moirures, nuances, dégoulinades de gris de Peyne, de vert anglais. Pour le moment fragilité, délicatesse, intimité sans triche. L’arbre dort encore, il n'a pas défait ses lacets. Attendre le papillon, le grillon, le peuple des insectes. Au sommet d'une grimpette au Serre des Trois Bornes, d'un côté L'Adret, de l'autre L'Ubac un coin d'ombre, il fera l'affaire pour le casse-croûte. Assise herbeuse, doucereuse, on voudrait s'y coucher, s'y rouler...Et puis quoi encore...on repart, les jambes en veulent encore. Descendre. Obliquer à gauche? Trop raide, on continue tout droit sur Malvoisin. On longe le ruisseau du Buisson d'un côté, de l'autre le Tour de la Roanne. Mal aux pieds, patience ! Ça en vaut la chandelle. Saint Benoît est en vue, juché sur un mamelon. Calme absolu dans le village de 39 habitants, on le traverse, on visite l'église qui veille sur le petit cimetière. Tout va bien, en ordre, à sa place. Et on arrive, on est parti d'un point, on est allé jusqu'au bout. Ce soir on pourra dormir, croire à notre sommeil qui détient notre repos, qui soutient nos forces, qui nous délivrera du poids de nos pieds et de nos yeux qui ont fait le beau des paysages regardés.
Merci à Denise qui nous a mis l'eau à la bouche avec ces randonnées "culturelles"...mais ce n'est pas la peine de nous montrer de belles pâtisseries si on ne peut pas les manger. En deux mots, pourquoi ne pas aller jusqu'en Allemagne? Un morceau de l'itinéraire par an, en mettant  les bouchées doubles, est ce qu'on a le temps. Dis est ce qu'on a le temps...

Merci à tous nos animateurs et à l'équipe de mardi montagne.


Groupe 3

Vue sur l'Eglise Saint-Benoit

Texte de Danielle Cardinaletti - Groupe 4

Une jolie balade



En descendant du car, un agréable petit air frais matinal  et printanier était au rendez -vous.
nous avons démarré dans un large chemin forestier où nous avons pu admirer une magnifique vue panoramique, de la belle Drome Provencale, le ciel d'un bleu azur au-dessus de nos têtes.
Puis ensuite,le chemin s'est rétréci, voilà le GR , tracé à flanc de montagne,qui ne laissait place qu'à notre passage, bordé de chaque côté de thym odorant.
Balade sympa, mais qu'il faisait chaud pour grimper !!  Malgré les arbres squelettiques, qui ont maintenant fière allure avec leurs nouvelles parures vertes, pour agréablement nous faire de l'ombre.

Pique nique Groupe 1, sous la montagne de Faraud. Vue sur les 3 Becs Photo Adrien Berton


Photo d'Edouard
Photo de Monique - Groupe 3

Photo de Monique



Sur le parking du retour, cet orchis brûlé attendait Monique... et voilà :



17/04/2018 : Savoie - Bourdeau

Photos de Marie-Chantal Arnaud Goddet – Groupe 1 
Groupe 1

Le lac du Bourget
Texte et photos d’Edouard Disdichian – Groupe 1

Ce matin nous sommes partis sans nous poser de questions et avec entrain.
Enfin, le ciel est bleu et sans nuage, la température déjà agréable augure
d'une belle journée comme nous n'en n'avons pas eu depuis un bon moment
semble-t-il. Et puis, être au-dessus du lac du Bourget, ça donne un air de vacances d'été.
Le lac est toujours aussi bleu, dans ce bel écrin de montagnes avec tous ses sommets encore superbement enneigés. Et puis, il y a aussi cette nature qui commence à prendre ses plus belles couleurs, une vraie explosion de fraicheur, de verdure.
Je voudrais rajouter un petit mot pour souhaiter à Christian G. de bien prendre soin
de lui, et j'espère qu'il a pu vite rentrer chez lui après cette petite alerte. Le groupe est soulagé que ce ne fut qu'une alerte.
Groupe 2

Groupe 2
Texte et photos de Gisèle Rigal – Groupe 3
Pour le plaisir
A quoi on passe notre temps ? Depuis quelque temps le regard des autres nous dit qu'il nous prend de court, nous prend la tête, nous talonne. Les semaines recommencent et on se dit qu'on a rien vu, rien fait.
Est-ce qu'on le regarde trop à l'intérieur de nous-mêmes pour tout bouder autour de nous, déprimer et penser que seule la jeunesse est désirable_ Alors que nous aussi on peut encore aller vite, avoir envie de tout savoir, boire la vie à plein goulot, à pleine bouche, à plein cœur_ on sait qu'avant ce n'était pas mieux et que si on est là à faire ce que l'on fait, c'est que l'on est pas tout à fait vieux.
A ce jour, on veut toujours ce qui est beau, dire de belles choses, sentir la douceur de vivre, et regarder avril avec avidité.
Ce matin, le printemps ne se gueule pas, il chuchote, bruisse, arrive brusquement, frôle, respire à pleins poumons, demande à vivre, à refleurir. Tout chiffonné et tendre et délicat et fragile. Il sent bon. Tout semble ramper, s'échiner, vouloir sortir. Mais l'hiver doit être encore dans nos rétines quand on se demande si les pétales des cerisiers qui volent sont des fleurs ou de la neige !
On est parti tranquillement de Grenoble, on se laisse conduire par Gérard les yeux fermés. Il prend des petites routes, il ne peut pas traverser le tunnel du Chat à cause du tonnage du car. On aurait pu prendre un car plus petit mais on aurait laissé encore plus de copains sur le carreau.
Rien faire est si doux. Rien faire, qu'à regarder. Songer un peu, pas trop. Rêver, juste rêver avant de battre la campagne. Les collines, les montagnes au loin s'ouvrent sous nos yeux, un jour nouveau est là.
On part du Belvédère d'Ontex. On longe les forêts domaniales de la Charvaz, les sentiers sont agréables, tout le long rien que des arbres, certains dans leur écorce fraîche et laiteuse, d'autres moussus, ventrus, bossus ou morts, abattus. Au-dessous, les racines entrelacées serpentent entre les pierres. Nous, grosse chenille bruyante, dérangeons leur silence. Partout des petits panneaux. La Combe. Bourdeau. (Petite ferme). On arrive à la Chapelle du Chat. Les groupes les uns derrière les autres s'y retrouvent pour la pause casse-croûte. Enfin on peut poser notre séant...et en se déplaçant un peu, chercher les montagnes de l'Epine, la Dent du Chat aux raideurs sévères qu'on ne devine pas là où on se situe...on peut admirer le bleu du lac et ses "reflets d'argent et changeants" et le bleu du ciel, si bleu. Et plus près les forêts si vertes, si mauves. On repart. Le soleil cette fois a jailli, se marre et nous pulvérise de sa chaleur. On la voulait, on l'a. Donc, on repart par les Grands Champs ou le Col du Chat, Gratte-Loup ou le Chat-Perché ? Que de chats perdus par la mère machin ! Grand-Villard c'est sûr, les Bessons...On surplomb le lac. On en prend plein la vue. Hautecombe, à l'est ou à l'ouest ? La grâce des paysages change à chaque ondulation, les eaux claires se mélangent au ciel. Agnès nous dit qu'on peut longer le lac sur une dizaine de kilomètres, c'est une balade agréable et pas difficile. On rêve, un jour peut-être. On perçoit le chant des oiseaux qui saute d'un arbre à un autre à travers les arceaux des branches. Depuis ce matin on chemine dans des chemins creux ou profonds et dans des odeurs aiguës de sous-bois et depuis ce matin des touffes de violettes, tout à fait sauvages d'un bleu puissant débordent de bouquets en bouquets. Elles ont l'air de pousser en famille, en tribus, les unes sur les autres sur les bordures du chemin.
Quand est ce qu'on arrive, on en a plein les pattes... Grumeau, Belvédère d'Ontex... on aperçoit le car, on est heureux. Notre rando était couleur d'or, pétales de fleurs et traînées de lumière... éblouissante, étincelante de soleil.
Merci Roland P., Séraphine, Michelle, Jean Jacques, Ange, Roland C, Alain, Edouard, François...et toute l'équipe Mardi Montagne.
Groupe 3

Abbaye de Hautecombe
Photos de François Gilanton – Groupe 1
Groupe 1


Photos de Monique – Groupe 4
Groupe 4
Photos de Pierre Labbe – Groupe 4
Pique-nique du groupe 3
Apparemment, il n'y avait pas de sentiers partout !
Photos de Josette Misandeau – Groupe 4
Le groupe 4 au départ

Pique-nique du groupe 4

Les stars du groupe 4
Photo d' Yves Odasso – Groupe 1
Groupe 1 au sommet de la Charvaz



10/04/2018 : Drôme - Montagne du Lozeron

Texte et photos d’Edouard Disdichian – Groupe 1
Il nous avait été promis de l'eau pour la randonnée de ce jour, et comme bien souvent la météo propose, et la nature dispose et distribue les bons et les mauvais épisodes. Eh bien, le mardi montagne s'en est bien sorti. Il faut le dire, la randonnée fut belle, comme ce coin de la Drome ! De beaux espaces ouverts, des forets, du soleil, un peu de pluie et du vent sur les hauteurs. Nous avons eu tous les temps aujourd'hui, et je trouve que ça fait partie du charme d'une belle randonnée. Je suis rentré avec de belles images dans les yeux : beaucoup de petits hameaux avec de belles maisons et de belles pierres bien sauvegardées.
Nous n'avons pas vu beaucoup de monde sur le parcours et dans les hameaux.
Par curiosité, il y a à Gigors-Lozeron au recensement de 2015, 163 habitants. Il y eut quand même 687 habitants en 1806, sous le 1er Empire. Il y  avait donc une vie plus active, agricole plutôt.
L'église à l'entrée de Gigors est de style roman et date du 5eme siècle.
Groupe 1 en pause banane

Groupe 1
Texte et photos de Gisèle Rigal – Groupe 3
Montagne du Lozeron
La Drôme !!! c'est ce qu'il nous faut au sortir de l'hiver. Le hic, c'est la météo, si on en fait tout un plat on ne vient pas, et si on ne vient pas c'est bien entendu à cause du climat... Avant, on avait les nuages, maintenant on a la télé, les sites, les bons, les moins bons...ça fait la conversation. A qui la faute toute cette neige, et la pluie, la chute des arbres, les désordres de l'eau, les fureurs de la terre, la couche d'ozone...
Avant, on avait pour parer les peurs et les délires, des dieux, des danses, des sacrifices...A qui on coupe la tête aujourd'hui pour qu'il fasse beau ? Qui faut-il adorer, célébrer, prier pour occuper le terrain ? Or, on fait tout à l'envers, tu m'étonnes qu'après la nature pleure à chaude larmes : les animaux nous les assassinons, la nature, elle nous fait une belle jambe, les mers les océans pourvu qu'on s'y baigne peu importe qui s'y noie et pourquoi. Mais le climat on y tient et s'il venait à nous lâcher on s'affolerait.
Ne parlons pas de choses qui fâchent. On a rendez-vous en belle compagnie. Tant mieux. Il pleut sur presque tout le trajet mais le ciel finit par s'éclaircir et même une large bande bleue surgit. Tant mieux aussi. Le car, poussif grimpe les côtes des villages hauts perchés. La vue sur les contreforts sud du Vercors et au loin la forêt de Saou est splendide. Tout joyeux, on débarque à Gigors. Gigors, figurez-vous qu'en langue d’Oïl : Gigorne, est un mal emmanché, un mal-foutu quoi ! Pourtant pour des malhabiles ils nous ont légués de belles choses à voir. D'abord le village, l'immobile épaisseur des pierres des fortifications, ce qu'il en reste, et ce sont de beaux restes, bien retapés, les passages voûtés, l'austère église Romane Saint Pierre, juchée sur sa motte. On imagine que ça a dû barder dans le coin. Les yeux veulent tout engloutir. Des yeux plus gros que le ventre, pardi. On a tous enfilé des bottes de sept lieues, il nous faudra bien ça pour passer, piétiner, écraser, avancer sur les chemins. Yves n'y est pas allé de mains mortes, pour tous les groupes, plus de quinze kilomètres même pour le groupe quatre. Au loin, l'herbe verte est couleur anis, le soleil tombé du lit, en morceaux dans les champs de colza s'éclate de joie. Comment est-ce possible, la terre, la lumière, l'horizon et le ciel si vastes. Pourquoi broyer sans pitié tous ces vers de terre appelés par la pluie, si petits. Fini le vent d'hiver, l'horizon défait, le soleil dépassé. Bientôt tomber à genoux devant les jonquilles, les narcisses et les orchidées, la menthe et le thym et la terre réchauffée. Feuilles vertes. De tous les verts. Dans le flux de la sève qui monte et qui descend. Certes on attend. Mais qu'est ce qui presse. La branche, la feuille, la graine, le parfum de la prairie, les forêts de châtaigniers et la terre, le rythme patient, on saura attendre.
On est passé par les Vignes, La Chaux, Les Trois Près, et les Peupliers, on a longé La Serre Du bois, traversé Lozeron, et crapahuté jusqu'à Perrache. Pause pique-nique, à l'abri d'une maison, moment de récompense et de bonne humeur. Mais le méchant vent s'est levé et on a déguerpi en quatrième vitesse, est arrivée une belle et courte giboulée. En douce je m'en suis réjouie. Puis, on retrouve notre Roland, jusque-là c'est Michelle qui tenait la barre, -le pré, on le coupe-, - la route, laisse tomber-, - ce petit sentier, n'est-il pas merveilleux-,-tout droit, cap sur Sagnol- et Gigors par un sentier empierré. Les vestiges d'un long mur- bouclier, épais d'un mètre quarante sur plus de cent mètres nous intriguent. Ce sont les restes d'une forteresse médiévale démantelée par les guerres de religion.
On se dit qu'on reviendra. Oui, on reviendra, les animateurs l'ont promis. Quand les vergers seront en fleurs et les prairies à l'ombre de la pluie, ou bien quand les pommes seront mûres, ou bien quand l'herbe sera fauchée, ou à l'automne, moment où les senteurs de la terre sont les plus fruitées ou quand l'eau coulera sous l'écorce, entre les pierres, on reviendra.
Merci Yves. Merci Roland C., et Michelle et Dominique. Et Roland P, et Robert, Denise M, et Jean-Jacques...et à toute l'équipe de mardi montagne.

Pique-nique du groupe 3

Groupe 3

Groupe 3
Photos de Pierre Labbe – Groupe 4

Groupe 4

Groupe 4


Photos de Robert Selbmann – Groupe 1
Groupe 1, au retour du Pic des Vautours
Photos de Josette Misandeau – Groupe 4
Groupe 2


Photos de Gérard Ducey – Groupe 2
Groupe 2
Photos de Marie-Chantal Arnaud Goddet – Groupe 1
Groupe 1