15/05/2018 : Bourgogne - Roche de solutré

Texte de Nora Villiot - Groupe 2
Que se passe t il dans la tête de nos responsables ASTASIENS ?
Voilà deux mardis, qu’ils nous traînent dans les endroits de boissons alcoolisées.
La peur peut-être du vieillissement, la peau qui se détend, les fissures du temps qui apparaissent comme des parchemins d'histoire.
Faute de formol pour la conservation, visite dans l'antre de Bacchus. La bourgogne haut lieu de grands crus.
Et là devant nos regards ébahis, s’étend à perte de vue une toile de Jean François MILLET, à la place des glaneuses, se sont des dos courbés qui s'appliquent à soigner les sarments de vignes.
Leur or rouge.. Leurs fortunes affichent également sur nos passages des demeures cossues.
Hé, MITTERRAND, vous avez beau chuchoter à l'oreille de la roche, cela n'a eu aucun écho sur le village. Aucune photo, ni rue, ni école, qui porte votre nom. Il est vrai que la gauche caviar ne se marie pas avec les grands crus de droite.
En attendant leur vin on ne l'a pas goûté, et pourtant cette journée nous a enivrés.

Texte et photos de Giselle Rigal - Groupe 3
Rando tout en rondeur
On est moins emballé cette année pour aller à Solutré. On s'attendait même à faire des mécontents.
Même pas. Pourquoi ? On cherche. Mettre nos pas dans ceux de " tonton ", on n’a pas, plus envie.
Plus lucide, enfin cynique, plus vieux ?
On imagine le GIGN cherchant un terrain d’atterrissage pour l'hélico, les gorilles, les policiers
déguisés en vignerons, sa cour à ahaner avec lui sur ce qui lui restait de vie_" à bien vivre"_" le trop de civilisation, le trop de consommation"...et l' IRA, l'Angleterre, l' Afrique du Sud, la CEE... nous , la plupart on reprenait en cœur les lendemains qui chantent, lumineux, généreux. Ah, "Mimi", est ce qu'aujourd'hui on porte en soi encore tous les rêves du monde ? On cherche encore. Les Saints de Glace ? Depuis quelques jours on regarde le petit écran, on écoute Inter année 80 pour connaître notre sort. Avis de grand frais, neige en montagne, qu'ils ont dit. Lundi, pluie et mardi. Pas de petites averses. Pluie. Rage. Marre.
C'est mardi, la pluie féroce bat son plein au petit matin. De terribles risées font frissonner le ciel.Quelle sale gueule il a ! Il pleut, laisser pleuvoir ! Au moment de décoller de chez soi, jeter un œil, tout est transfiguré. Bandes de bleu menteur s'allongent entre des mèches grisonnantes. Dans le ciel tout bouge, s'efface, se refait. Dehors toutes les feuilles des arbres sont comme des tissus enrhumés, chaque fleur encagée dans les jardinières goutte, les bancs sont trempés. On se retrouve comme prévu. Quel plaisir, on semble
avoir mangé du Lion, on veut sortir, et pas tout seul.
On n'a même pas trouvé le voyage trop long. On part de Loché, ça commence bien, on traverse le village, ils seront tous à peu près pareils tout de pierres dorées. On reluque les domaines, magnifiques. On longe les vignes, kif, kif. Des cépages sinueux à perte de vue, des paysages cultivés, sculptés, abrités de brises trop fraîches, s'épanouissent, s'élargissent. La présence de la vie est là sous nos yeux toute tissée de bouts, de grands bouts, de petits bouts sans fin qui vont nul part. Tirée au cordeau, rangés, soignés, en carrés, en parallélépipèdes. Toute une vie pour planter la vigne, la tailler, la greffer, la connaître, la reconnaître, la transmettre. En faire le tour, une vie y suffit-elle ? Est-ce une vie ? La grappe viendra. Elle sera bleue avec des veines pourpres. Bleue. Lourde. Pour le moment elle fait son travail, suit son chemin, engrange. Sous l'écorce écailleuse des ceps monte la sève si tendre. Le vin viendra. Qu'on laissera glisser sur la langue. Fruité, charpenté, gouleyant et même austère. Quand on parlera de lui, on dira qu'il a du
corps, une robe, des jambes et des larmes, on parlera de saveurs, d'humeurs, de notes capiteuses. Pour lui, il y a des livres de comptes, des caves, réserves du passé, splendeurs d'aujourd'hui, luxes et voluptés.
Sûrement. On passe par la Fuisse, Les Vignes des Champs, Les Vignes de Pouilly, on laisse la Côte des Châtaigniers d'un côté, La Bruyère de l'autre. On voudrait ne pas voir les mastodontes pulvériser la mort sur la vie. Sentiment étrange. Que de lavoirs, les "vieilles" sont parties, silence, pourriture...Sans cesse on surveille le ciel. Les nuages semblent bleuirent pourtant il bruine dans le soleil. Seuls les oiseaux chantent, enfin presque, Monique tente de leur faire concurrence, est ce "The Voice" ? On double un escargot. On va à l'opposé d'une salamandre dorant sa jeunesse sous le printemps. On s'enfonce dans les bois un moment, il y mousse une drôle de verdure entre les ombres. Vite du soleil, on veut du soleil. Il fait ce qu'il peut, se montre un peu dans le ciel gris pâle, il est son reflet, pâle et plat. Au loin ne pas rater la Roche de Solutré.
Comme une vieille dent, gris verdâtre, elle semble un peu cariée...mais domine le village de Solutré-Pouilly. En parlant de dent, on a la dalle. On casse la croûte et on attaque les fameux escarpements de la Roche. C'est parfait pour nos âges. Et comme de bien entendu on en revient à "Tonton", fin de siècle, un peu dandy...et on aborde le temps qui passe. L'impossible de la vie. Ne pas lui tourner le dos, ne pas fermer les écoutilles, ne pas se livrer à l'ennui, au chagrin. On a bien le temps de renoncer à soi...et c'est comme ça qu'on est arrivé au sommet dans une gigantesque flaque de soleil. Moments de perfection, où l'on se fout de tout...Merci Jean Claude, tu as eu du nez. As-tu compris que nous avions été heureux.
Merci à Jacques, Robert, et François...Michelle, Dominique et toute l'équipe inscription.
Jacques et sa banane
Photos de Marie-Chantal Arnaud Goddet – Groupe 1
Groupe 1

La Roche au-dessus des vignes
Photos de Gérard Ducey – Groupe 2
Groupe 2

Embouteillage au sommet de la Roche
Photos de Christiane Despesse – Groupe 3
Jacques et Jean-Claude 
Texte de Patrice Amiel - Groupe 2
Le groupe 2
Le groupe 2