ASTA RAM: 04/06/2019 : Chartreuse - Tour du Mont Outheran

Photos de François Gilanton (groupe 1)

Le Granier

Un invité surprise

Le bain d'Edouard

Photos de Christian Ceuninck (groupe 4)

Pique-nique groupe 4

L'Outheran

Photos de Gérard Ducey (groupe 2)

Groupe 2

Texte de Jacky Micoud (groupe 3)

Aujourd'hui c'est une belle journée qui s'annonce. Dépose au Désert d'Entremont pour le groupe 3. Notre point culminant sera la pointe de la Cochette que nous atteindrons par un sentier en forêt. Quelques raidillons nous conduisent au Col du Grapillon et c'est l'assaut final.
Le sentier sort de la forêt pour déboucher sur une vire où se dresse une grande croix. Point de vue grandiose sur les principaux sommets de Chartreuse : Lances de Malissard, Grand Som, Grande Sure, Dent de Crolles, Chaîne du Mont Blanc mais je garde pour la bonne bouche le Mont Granier que nous aurons en point de mire une bonne partie de la journée.
Le Mont Granier est un sommet situé entre la Commune de Chapareillan en Isère et celle d'Entremont le vieux en Savoie. Sa face nord est constituée d'une falaise de 900 m d'à-pic.
Le nom "Granier" vient de l'ancien français grenier ou grange. Il s'agit du nom d'une commune de la région des Marches où se trouvait un monastère connu au XIème siècle et qui fut détruit par un éboulement en 1248.
Le Granier est une montagne calcaire (karstique) c'est à dire qu'il possède un important réseau de grottes creusées par l'eau. On a recensé 341 gouffres de 10 à 560 m de profondeur ce qui correspond à 66 km de galeries.
D'après une légende le premier éboulement apparu dans la nuit du 24 au 25 novembre 1248 serait dû à une punition divine infligée à Jacques Bonivard qui aurait chassé les moines du village de Granier.
Auparavant le Mont Granier s'appelait le Mont Apremont. Il a été rebaptisé du nom d'une des victimes engloutie lors de ce gigantesque écroulement qui fût probablement le plus important d'Europe.? On recensa plus de 1000 victimes.
Plus près de nous, dans la nuit du 8 au 9 janvier 2016 une partie du pilier nord ouest s'éboule en direction d'Entremont le Vieux mais, heureusement, la coulée s'arrête avant les premières maisons.
Randonnée très agréable, heureusement, pour une grande partie, en sous-bois car le soleil est cuisant en ce premier mardi de juin.
Merci à notre animateur "en devenir" Gilles chapeauté par les "vieux de la vieille" Ange et Jean-Claude. Merci également à Roland P. qui n'est pas en "service" mais qui aura tout au long du parcours un œil bienveillant sur l'arrière garde.
Au groupe 4 Mireille est tombée. J'espère que cette chute sera sans conséquence et je lui adresse un amical bonjour.

Photos de Patrice Amiel (groupe 2)

Groupe 2 en descente

Un troupeau de moutons, avec son Patou

Photo de Viviane Breuillard (groupe 4)

Un fossile d'ammonite d'environ 30 cm (juste après les granges de Joigny)

Texte de Gisèle Rigal (groupe 3)

Désert de Chartreuse
Début juin. La saison que nous aimons, jeune, active, fleurie, théâtre où la nature déploie toute sa magnificence.

Quel est ce site à l’étonnante beauté ?

Montagnes, forêts, eaux retenues dans les canaux ou réservoirs s’échappant et tombant à gros bouillons...perspectives charmantes et plus loin les montagnes paraissant se réunir. On s’en échappe rapidement par un chemin goudronné, puis un chemin empierré puis une voûte étroite sous laquelle le chemin semble le seul passage.

Le plus gros de la rando, on le fera ce matin. Gilles nous a averti, nous aurons deux arrêts « banane » pour aller au Col de la Croix de la Cochette, faire toute la montée, et réserver la descente après le déjeuner. Un homme averti en vaut deux...on est parti pour marcher, on va marcher ! Le chemin est entouré de hêtres, de sapins. Enfin il se transforme en sentier, le dernier morceau est annoncé difficile. On boit, on se prépare mentalement et on attaque à petits pas. Je ne sais pas ce que cela fait aux autres mais moi je m’attends au pire, à en baver quand soudain devant moi une trouée, un plateau et sous mes yeux un paysage grandiose… j’ai tout oublié de la difficulté et s’il y en avait une, ce qui s’offre à mes yeux n’est qu’harmonie. Ravins noirâtres, blancheur des roches calcaires se modifiant par les fractures, les hauteurs, les plans les plus divers. Plateaux, terrasses, pentes boisées, moutonnement des hêtres, dômes arrondis, hérissement des sapins noirs… De ci de là une tâche d’un vert clair décèle une minuscule clairière et tout l’ensemble dégringole jusqu’à d’infernales chaos au fond d’une gorge. Cimes escarpées, rochers brisés, suspendus, saisissent l’imagination. Point d’étonnement quand deux puis trois et enfin quatre aigles ou vautours surgissent et planent au-dessus du vide.

Au loin le Mont Blanc, c’est bien lui ! Et en bas, à nos pieds le Cirque de Saint Même.

« Il n’y a pas une vallée aussi belle que celle-là » a dit Stendhal, je ne sais pas s’il est monté jusque-là pour la voir et Lamartine d’où a-t-il vu le Désert de Chartreuse pour dire de lui :

« Jéhovah de la terre a consacré ces cimes

Elles sont de ses pas le divin marchepied

C’est là qu’environné de ses foudres sublimes

Il vole, il descend, il s’assied »

On reprend le sentier pour revenir sur nos pas, en bavardant de choses et d’autres, ou en méditant ou en cherchant dans ses vieux mais précieux neurones les vers de Lamartine qui ne reviennent que par bribes…

Bravo Gilles, des deux mains et merci pour ton merveilleux sourire. Merci à tous les animateurs, leur patience et leur gentillesse.

Photos de Josette Misandeau – groupe 3 (voir toutes ses photos du jour ICI)
(note de Christian : allez voir ses photos, ça vaut le coup !)