28/01/2020 : Matheysine - Autour de la Motte d'Aveillans

Texte et photo de Gisèle Rigal (groupe 4)
Janvier blafard
Y a des mardis comme ça, difficile de sortir du lit, du car...d’aller dans des coins comment dire, hors du temps, déserts, étranges nappés de brume. La Motte d’Aveillans, tout le monde descend ! Derrière l’animateur on se met en branle en traînant les pieds comme si on allait au fond de la mine puis on prend le bord de la route à la queue leu leu un bon kilomètre. A la première trouée, dans un virage en épingle on vire soudain plein sud, direction Combefolle. De là on peut commencer à admirer le paysage, l’itinéraire du petit train de la Mure, ses ouvrages, on peut monter sans peine, descendre sans effort, on longe des champs abandonnés à l’hiver, on passe à travers les mailles des collines, on s’enfonce dans les sentiers couleur de pluie. Gris. Et on avale les kilomètres comme si de rien n’était. Près de la Côte des Crozets, en hauteur on domine une énorme flaque bleue, le barrage de Monteynard – Avignonnet. On laisse les Rivoires-Closes, la Ratte, la Motte des Bains. C’est dans ce coin, au fond de la vallée, qu’on découvre d’en haut
« Un château », enfin quelque chose qui y ressemble au premier abord, ça en a la forme, mais vite on déchante, on ne sait pas bien, horreur c’est pas un château. La bâtisse n’a rien d’artistique, un camp d’internement ou bien un établissement carcéral pour qui aurait fait les quatre cent coups ? A moins qu’on y ait pris les eaux, au XVIII éme, dit-on... On s’en détourne sans regret, et de nouveau on s’enfonce dans les chemins creux, sombres, on traverse quelques bois, de pauvres prairies, un ou deux ruisseaux. On ne sait pas pourquoi ce lieu est silencieux et  triste plus qu’un autre et si les seuls soleils sont les vilaines boîtes à lettres jaunes de la poste. Elles seules semblent attendre vainement devant les quelques maisons parfois lézardées, écaillées, aveugles du Vivier, des Bethoux, ou bien au Mas. La boucle est bouclée quand on arrive à la Motte d’Aveillans. On passe devant la Mine Image, sa mise en scène extérieure de Wagonnets peints de couleur jaune et rouge pétants, bien propres. Que c’est triste la Matheysine. Mais qu’est-ce qui manque, qui il manque ou qui il n’y a plus... De leur temps l’air était doux, et tiède après la rudesse de la tâche, ils en avaient les mains surprises, la brume haute ombrait le ciel, sans l’obscurcir tout à fait, et quand ils levaient la tête ils apercevaient le ciel aussi léger qu’un pelage de chat, les collines lointaines à peine plus violettes, à peine plus épaisses dans leurs arbres.
La Motte d’Aveillans, Isère, 918 m d’altitude. La commune est bâtie sur un terrain houiller, de grès anthracite. Exploitées industriellement, les mines ferment en 1956.

Merci à Denise et Michelle nos admirables animatrices du groupe 4.

Photos de Marie-Chantal Arnaud Goddet – Groupe 1




Groupe 1
Photos de Gérard Ducey – Groupe 2



Photos de François Gilanton – Groupe 2


La Mine Image
Photos de Patrice Amiel – Groupe 2

Groupes 1 et 2


Groupe 2