20/02/2024 : Savoie - Curienne, Mt Saint-Michel

Texte et photo de Gisèle Rigal

L’Enfer
Jean Pierre nous avait promis l’enfer, ou plutôt le Trou de l’Enfer, on l’a vu de loin et comme on  l’imaginait il est époustouflant, magnifique, magique.
Puis-je vous parler d’un autre enfer ?  Celui que soi-disant nous aurions vécu ?
Alors…
La température affiche les 5° à 700m d’altitude. L’organisateur de la rando, Jean Pierre a donné ses instructions dans le car. Je donne le départ de mon groupe, c’est le plus doux mais vous allez voir, aussi vaillant que les autres. On prend la bonne direction, tranquillement, sans hésitation. Pluie toute la nuit, terrain humide, sentiers glissants, arbres abattus par les intempéries, passer les obstacles cul par-dessus tête avec bonne humeur...arrivés au ruisseau force est de contater qu’il est infranchissable en toute sécurité !!! Très vite consolés par le Pont du Soldet car si on lève les yeux, l’arche, fragilisée par le temps qui passe, est d’une beauté à pleurer. Retour jusqu’au croisement où un chemin nous conduit, en pente un peu raide en descente jusqu’au Trou de l’Enfer au-dessus de la Leysse. Beauté, pure beauté. Encore ! Retour, on a perdu du temps, il faut le rattraper, je cède à l’invitation de Jean Pierre de prendre un raccourci. J’aurai p’tre-être pas dû... pente raide, très raide, arbres couchés, arrachés !!!
Est ce qu’on va y arriver ?
Ce n’est pas de l’accrobranche, pas Koh Lanta non plus mais une prépa à un combat ou quoi ? Rapidement, expertise de la situation, ça va être dur mais le terrain est sans danger. Faut y aller. Un peu surpris le groupe le plus soft de la Randonnée d’Hiver mais pas de souci, il assure. La moitié du groupe n’est pas parti à l’infirmerie et l’autre n’a pas été recalé. Chacun comme un petit soldat a rampé ou pas, mis les genoux ou les coudes ou pas mais tout le monde est arrivé debout et digne, un peu crotté mais fier !
C’est pas fini. Récupérer de l’eau avec une gamelle, fabriquer des collets pour piéger des lapins, ramasser du bois...je plaisante, rien de tout cela, sur l’herbe tendre on s’étale pour sortir du sac le pique-nique trois étoiles. Moment de détente, méditation, pardon, j’ai un brevet fédéral : « technique d’optimisation du potentiel ».
Faut gérer le temps, trente minutes, pas davantage. On ne se relâche pas, c’est pas fini...fin du repas, rires et fantaisie, petite tisane…sérieux, ça continue, où est le chemin, barbelés à contourner, couper ici, là, chemin pas trouvé...les obstacles sont mis hors de combat un par un, ça rafale, snipe...on contourne tous les pièges. C’est la course, on canarde, on attaque, on atomise, conclusion rien ne nous résiste. Au Mont Saint-Michel c’est ensemble et heureux qu’on se défoule devant le paysage lumineux, devant la vallée, devant les montagnes, le Granier. Allez, allez on ne ramollit pas, ça repart. Retour presque paisible, on espère un final en beauté mais c’est sans compter sur l’appropriation du chemin par des riverains. Qu’à cela ne tienne, on est devenu les rois du contournement. Et une, deux, trois séries de barbelés, ramper encore une dernière fois avec élégance cette fois car on s’améliore !
Conclusion : personne n’a été recalé, ou envoyé à l’infirmerie, pas de bobos, pas d’écorchures ni de muscles froissés. Juste ceux du visage à cause des plaisanteries et des rires. Et le plaisir, beaucoup, d’avoir retrouvé les sensations de nos jeunes années.
Merci à toutes et tous...merci, et c’est un mot bien faible aux animateurs et animatrices qui bossent pour de vrai et pour notre plus grand plaisir. Merci Jean Pierre.


Photos de Michel Derenne


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Josette et Bernard Misandeau 
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Photos de 
Gérard Ducey





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