Photos d' Annick Ropert (groupe 3)
Photos de Roland Calvas (groupe 1)
Texte de Jacky Micoud (groupe 2), photos de En (groupe 2)
Aujourd'hui la couleur du ciel nous laisse augurer d'une belle journée.
Christian nous a annoncé 3 coups de "q". Le premier, dès le départ, se monte
allègrement, les troupes sont fraîches. Le groupe 3 nous talonne : Denis
aurait-il peur de se perdre ?.
Au détour du large chemin se dresse, sur un piton rocheux de plus de 600m.
de hauteur, une ruine imposante. Il s'agit du château de Pierre Gourde (qui
signifie en vieux français "tour de guet de pierre". Datant du 13ème siècle ce
dernier, lors des guerres de religion entre catholiques et protestants, a servi
de refuge pour les paysans qui, en échange d'une poule, y trouvait la
protection, ce dernier étant rarement pris d'assaut. Il aurait été détruit au
17ème siècle sur l'ordre de Richelieu.
Il fut dès lors pillé pour la construction des fermes environnantes.
Le deuxième coup de "?" vient d'être franchi. Un peu plus loin le groupe 1
trône sur le bas-côté. C'est leur pause pique nique. Sur le milieu du chemin
quelqu'un a placé une bouteille. Serait-ce un effet de leur grande bonté ? Mais non, Jackie tu es trop naïve !! Ils ont pris soin de n'en pas laisser une
seule goutte.
Nous les abandonnons à leur triste sort pour aller nous installer un peu
plus loin dans une agréable clairière à l'abri du vent.
Pause repas toujours la bienvenue mais jamais assez longue. Il faut
toujours repartir.
Dernière grimpette et c'est la descente.
Randonnée agréable en grande partie en forêt. Dommage les bruyères sont
sèches. De belles vues sur la montagne ardéchoise et les vallées de l'Heyrieux
et du Rhône.
Le groupe 2 sous le Château de Pierre Gourde |
Le groupe 2 : pique-nique dans la clairière de Serre Barrite |
Je ne suis pas" connectée".
Aller d'un côté, de l'autre vers quelque chose d'inaccessible comme
l'horizon, quelque chose de dérobé à la vue, atteindre un sommet, s'apercevoir
que celui ci n'en était pas un, tout recommencer et aller au delà par les plis
des terrains, des sentiers des cailloux...Prendre par ici, pour aller par là me
semble une expression aussi dénuée de sens que prendre à l'est, pour aller à
l'ouest. Ne riez pas, du moment que je peux voir loin, le ciel et la terre et le
petit cœur encore vert et frais des feuilles de chêne que lustre même à l'ombre
le soleil qui les baigne...Malgré mon envie d'enlacer le gros châtaignier, nous
passons sans nous arrêter et sans avoir l'air de regarder au loin ce que je
m'imagine pouvoir toucher du doigt. Au lieu de prendre le chemin qui longe les
clôtures et qui descend dans les champs nous en prenons un autre à l'oblique qui
monte à des ruines et nous fait déboucher sur un autre paysage tout pareil et
pourtant différent. Quelques belles bâtisses sont posées ça et là je les jauge,
me les accapare un moment...Dans les morceaux de forêt épaisse le feuillage
diminué est flétri et noirci. La terre est sèche et sans parfum. La vie, à
petits pas semble renoncer et préparer l'hiver. Les oiseaux invisibles
s'ingénient à nous signaler, explorent encore des notes prolongées dans la
solitude environnante. Le silence et l'immobilité semblent arrêter pour toujours
l'instant que l'on cherche pourtant à faire passer plus vite en se courant les
uns derrière les autres. De temps en temps le soleil pose à terre un quadrillage
de clarté quand il arrive à passer à travers les bois touffus et bleus. Se dire
regarde, plisse les yeux pour te souvenir toujours, pour croire que tu sauras
mieux voir si pendant un moment tu cesses de regarder. Et puis faire se succéder
le plaisir poétique de la marche à celui de la gourmandise du casse croûte, des
douceurs, de la chaleur et du repos. Autour de nous c'est comme si la nature
avait choisi des teintes mangeables ou de tendres embellissements. Avez vous vu
les boutons rouges sanguines des houx surchargés et les couleurs fraises,
pistaches des chrysanthèmes sur les tombes des huguenots rencontrées ici et là?
Je voulais aussi vous parler du vent dans les sentes, à côté de nous, du côté
des arbres , sur la plaine bombée. Il se propage comme nous ce matin, comme un
flot sur l'immense étendue et vient se coucher murmurant et tiède parmi les
feuilles mortes à nos pieds...Après une si belle journée, nous avions bien le
temps de rentrer...
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