11/04/2017 : Drôme provençale - col du Gourdon, col de la Chaudière

Texte d' Edouard Disdichian (groupe 2)photos de lui-même
Aujourd'hui , un changement d'horizon et donc direction la Drôme  pour une  randonnée sur les traces des Huguenots, avec un départ matinal  à Bourdeaux  et aller au col de la Chaudière.
Belle randonnée sans problème qui a surement ravi beaucoup. Il y eu de belles montées  mais jamais pénibles. Par contre , le  vent était bien au rendez-vous , ce qui finalement n'a pas fait trop chauffer la Chaudière.
Les groupes étant bien espacés et sur une grande distance , se sont peu vus , le groupe 3 en grande forme aujourd'hui,  talonnant le groupe 2.
Belle performance et implication du groupe 3 . 
Un peu d'animation sur la fin , avec des secours plus hélico en action, en attendant le car au col de la Chaudière. Heureusement ce n'était pas pour nous !!
Nous étions dans le pays de la Clairette de Die , hum ! Certains ont bien du penser à une bouteille bien fraîche. Ce sera pour une  prochaine fois.
Merci à Denise pour la randonnée et une pensée pour Christian Ceuninck qui à dû déclarer forfait à la dernière minute. Ah les genoux  !
Un peu d'histoire sur ce sentier :
Il consiste en la création d'un sentier international de grande randonnée suivant le tracé historique
 de l'exil des Huguenots dauphinois vers l'Allemagne et la Suisse après la révocation de l'Edit de Nantes (1685-1690),  ainsi que la création de deux itinéraires de l'Italie vers la Suisse, l'exode et la Glorieuse Rentrée des Vaudois du Piémont.

Pour les curieux , j'ai vu qu'il existe "une traversée de Grenoble" : 
Ligne A à pied
Depuis l'arrêt de tram " Auguste Delaune" à Echirolles, suivre à pied la ligne A jusqu'à l'arrêt "Hubert Dubedout - Maison du Tourisme".

Je ne sais si c'est vraiment exact  mais ça existe .

En 1685 lorsque survient la révocation de l'Edit de Nantes, la ville approche les 20 000 habitants 
elle est le siège de la lieutenance générale, du parlement, de la cour des comptes et de l'évêché.
Une certaine tolérance est de coutume dans la cité, seuls 3000 protestants quitteront la ville.
 Le temple voisine les églises et depuis de nombreuses années Grenoble est une étape de l'émigration
 protestante vers Genève, la Suisse et les principautés allemandes : cette émigration étant courante depuis fort longtemps.

Le groupe 2

Texte de 
Jacky Micoud (groupe 2), photos de Patrice Amiel (groupe 2)
En cette journée, partagée entre soleil et nuages, légèrement frisquette lorsque le mistral se met à souffler, nous reprenons le sentier des Huguenots où nous l'avions laissé l'an passé, au petit village de
Bourdeaux qui, de tout temps, fut une cité frondeuse qui a caché nombre de juifs durant la seconde guerre mondiale.
Le nom Bourdeaux est issu du Germanique bordel (vieux). Selon une étymologie populaire il viendrait du Moyen Age lorsque St Louis cachait des "femmes de petite vertu".
La montée est raide sous les crêtes de la montagne de Couspeau. Sur le sentier balcon nous profitons d'admirables vues sur les Alpes. Au loin, la tour de Bezaudun se dresse fièrement dans le ciel.
Ce sentier fut emprunté par les Huguenots lorsqu'en 1685, à la révocation de l'Edit de Nantes, Louis XIV supprima leur liberté de culte. Ils s'enfuirent, ainsi, jusqu'en Allemagne.
Arrêt gastronomique(sic) dans un pierrier, un peu dur, pour nos fesses délicates.
Encore un petit effort et la descente s'ouvre à nous, sous le regard bienveillant des 3 Becs. Court passage dans les marnes noires constituées d'argile, de calcaire et de schiste elles se sont formées au
secondaire (de - 235 à - 65 millions d'années) lorsque la mer a progressivement envahi la Drôme.
En bas du Col de la Chaudière nous retrouvons le groupe 1 et, de concert, sur le bord de la route, nous attendons Pascal et son car.
Belle randonnée dans notre Drôme Provençale, parmi les genêts, malheureusement pas encore en fleurs mais oh, surprise! nous avons côtoyé quelques gentianes et cela suffit à mon bonheur.
Merci à nos talentueux animateurs : Denise, Séraphine, Ange et Roland P.
Groupe 2

Groupe 2
Texte de Gisèle Rigal (groupes 3, 4), photo d' Yves Odasso (groupe 1)
Le chemin
Ce matin on part de bonne heure. L'obscurité s'est estompée, l'aube apparaît derrière la vitre du car. C'était comme si  nous avions effacé le noir avec un solvant ou remonté le rideau métallique de la nuit. Le moteur crépite c'est parti plein sud, la Drôme Provençale pays du soleil,des cigales, des galéjades quand vient l'été...
A l'arrivée à Bourdeaux on s'échappe vite fait sur les sentiers. Notre regard va du sol aux arbres, notre esprit s'accroche à des poussières, des pierres, des herbes, des ajoncs pas encore en fleurs.
La pierre coupe, roule, la clôture sépare, on suit notre chemin qui s'élargit ou se resserre et s'accroche quelques fois au dernier nuage. Les paroles flottent... sans importances, sans conséquences. On parlerait pour ne rien dire ce serait pareil. Les herbes longues et sèches, brûlées par l'hiver couvent une plus tendre dessous encore dans son berceau. Le sol est vaseux par endroits, de grosses flaques n'ont pas eu le temps d'être bues par le soleil printanier ou le sol assoiffé.
Un œil en coin ici pour contempler les mousses, une oreille là pour écouter le coucou, un cri de surprise quand le lézard déboule sous les pieds de Geneviève.
On veut tout sentir, voir ce qui se passe tout près ou un peu plus loin au ras du monde, à ras des minuscules herbes, à ras de l'horizon après avoir balayé pleins de petites collines, roches et en bas les falaises.
Ainsi est la rando, à ras de terre, au ras du ciel et il suffit de tourner la tête, lever le nez...On s'est attaché un moment à ce paysage.
Ce lieu nous gardera t-il en mémoire? En tout cas ces pierres là nous parlent des Huguenots, je les ai vus et entendus...
Ont-ils senti les lilas sauvages sur les bords des sentiers et les pervenches, les mauves. Les mauves ont elles une âme?
Chacune pour soi offerte, ouverte avec ses ombres bien remplies. Encore un peu de temps, rien n'est trop beau pour nos yeux, rien n'est trop riche pour nos cœurs. Un regard, une fleur il suffit d'un rien pour qu'on s'en souvienne.
C'est alors qu'il faut repartir, reprendre le car et lorsqu'on s'est assis, si pour moi c'est la défaite pour d'autres à ma grande joie c'est la victoire après la lutte pour le bonheur d'y être arrivé. Enfin des jambes et des bras inutiles et la tête vide et dans la bouche la douce salive tout sucre tout miel. C'est l'heure où commence le meilleur, un petit somme pour certains un profond sommeil pour d'autres.
Pique-nique du groupe 1