06/02/2018 : Matheysine - Tours des lacs de Laffrey

Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
On nous avait promis de la neige, du froid, le brouillard  mais que nenni, on a eu Laffrey, avec de neige, mais bien agréable pour marcher et l'entendre craquer sous les chaussures, et pas de brouillard non plus. Nous avons pu voir les lacs de Laffrey, et à peine gelés sur les berges. Donc la température fut bien agréable avec même un peu de soleil pour le midi. Une belle randonnée sous l’œil de l'Aigle (en forêt), sur les flancs du Grand Serre. Nous sommes passés près de la Prairie de de la Rencontre, lieu historique car le 7 Mars 1815, Napoléon échappé de l’île d'Elbe et en route pour Paris, rencontre les troupes envoyées de Grenoble pour le capturer, les retourne et continue pour la conquête  du pouvoir, c'est le Vol de l'Aigle et les Cent Jours, et la fin à Waterloo.
Groupe 1

Pique-nique du groupe 1
Photos de François Gilanton (groupe 2)
Groupe 2

Groupe 2
Texte de Jacky Micoud (groupes 3-4), photo de François Gilanton (groupe 2)
Lundi je n'étais guère confiante pour cette randonnée en Mathéysine.
J’espérais même son annulation et pourtant....
Nous côtoyons pendant un instant le Grand lac de Laffrey. Direction Cholonge. Passages sur routes et chemins enneigés. De ci, de là, des nivéoles pointent le bout de leur nez.
Nous voici au Belvédère Olivier Messiaen (1908-1992). La vue est superbe avec, en premier plan, le lac et, en toile de fond, la Chartreuse ensoleillée.
Le célèbre Compositeur passait ici tous les étés et ce, jusqu'en 1992. Dès le petit matin il arpentait les chemins en cherchant l'inspiration à travers le chant des oiseaux. Il repose au cimetière de St Théoffrey.
Nous continuons notre chemin pour passer sur l'autre versant vers Gonthéaumes.
Belle vue sur le majestueux Grand Serre et son aigle qui ressemble bien à l'Aigle Impérial de Napoléon. Ce dernier rencontra les troupes de Louis XVIII le 7 Mars 1815 dans la prairie de la Rencontre. Cet aigle qui fait beaucoup parler est-il un hasard naturel ? ou a-t-il été façonné par la main de l'homme ? that is the question !!!
Plusieurs versions s'affrontent : certains pensent que la forêt a été taillée par les troupes napoléoniennes. D'autres encore penchent pour sa taille au XIXème siècle.
Le Grand Serre et sa forte pente attire aussi de nos jours de nombreux fans de course à pied. C'est l'un des rares sites français du "kilomètre vertical" avec un dénivelé de 1000 m. qui se monte en ligne droite. Le départ de cette folle course se trouve à Cholonge.
Pour la pose "miam miam" un grand champ tout blanc nous accueille. Puis, nos estomacs satisfaits, nous descendons sur St Jean de Vaulx pour rallier notre car à Laffrey.
Très belle randonnée, sans soucis. A aucun moment je n'ai regretté d'avoir quitté ma couette.
Merci à nos organisateurs qui ont fait le bon choix.
Aigle du Grand Serre
Texte de Gisèle Rigal (groupes 3-4), photos de Monique (groupes 3-4)
Avis de "tempête"...
Tu parles d'une galère, les marcheurs arrivent avec plein la bouche les avis météo qui prévoient neige, neige en abondance, plusieurs centimètres au moins, froid glacial, risques de dérapages, patinages, paralysie du pays, alertes, alarmes...je tente de les rassurer - oui mais pas ici, à Paris peut être, et depuis plusieurs années il y a la décentralisation!!!, hum, l'humour à deux balles ça ne prend qu'à moitié...
En tout cas, sur le parking, pas un pet de neige, pas de coup de froid, mais on n'est que trente trois à vouloir partir, se faufiler entre les bourrasques, tempêtes, averses, blizzards et même avec un mètre de neige si c'était le cas et ce n'est pas le cas.
D'accord, c'est pas de veine, on commençait à se faire à l'hiver déguisé en printemps... D'accord on veut bien se couvrir pour se protéger du froid. D'ailleurs on a gonflé nos sacs, on s'est ébouriffé de parkas, bonnets, écharpes, gants et on ressemblerait presque à des édredons en goguette.
Arrêt Champ sur Drac, plus quatre, ça fait trente sept!
A la sortie de Vizille on prend la rampe qui monte aux lacs de Laffrey "endormis dans leur berceau de prairies", pas de problème sur la route, elle est sèche. Et à Laffrey pas de neige.
On suit Séraphine, Ange en petits commandos regroupés, d'abord en file indienne, comme un petit train de marchandises, le long de la route où les voitures filent à toute vitesse. Ils nous recommandent la prudence, on s’exécute en petits sauts de cabris ou petites enjambées pour se dérouiller.
Michelle, en formation, le nez sur la carte cherche le Nord, le Sud, on ne la quitte pas d'une semelle, pas un instant à perdre, sa tactique, l'azimut, les cheminements naturels, cours d'eau, on va tout en zigzag...
Enfin, nous, on se la coule douce, on avance, on occupe notre temps libre à faire des vers, à se rassasier du bon air, frais, jouissif,on explore les lisières, les sous bois, on s'extasie devant les fleurettes, le nez souvent à ras des pâquerettes. On reluque les renfoncements de terrain où l'ombre se meurt dans le creux de la neige...et parfois on oublie que dessous sommeillent des plaques de verglas. Badaboum!
Séraphine ne quitte pas Michelle, elle l'a à l’œil...on change de directions en vitesse, on pique quelques sprints digne d'une Formule un vieux modèle, on se fait plaisir, on s'éclate, mais on se fait siffler! On attend, et zou! c'est reparti. Vadrouiller, faire le tour du proprio, de notre royaume d'un jour. Mais quelle barbe toutes ces portions de route... notre envie,la neige! Et quand on regagne les chemins où il a neigé, attendre que l'herbe pousse. Tous les matins demandent à vivre, oui, rien ne demande à vivre que le matin de chaque jour, puis l'ombre viendra.
Et voilà, cependant que l'on marche, tête basse, le cœur battant ou bien les yeux tendus quand on se retourne vers le ciel bleu azur derrière, ou bien devant, quand le soleil s'enflamme de blanc profond, immobile.
Tout d'éclats.
Soudain, le lac, éclos de neige et de pierres, plein de reflets du ciel, les couleurs, les lumières et les blancs sommets du Grand Serre.
Tout d'écailles.
On s'éloigne, on grimpe, on retrouve les traces dans la neige, la mesure de de nos pieds, nos pas dans ceux de devant que quelqu'un derrière écrase, que le vent essuie. Innombrables chemins, comment on fait quand il y en a quatre?
Au moment du casse croûte, Josette demande le soleil, Ange cherche le soleil. Josette demande une douce prairie. Ange cherche une prairie. Josette demande un point de vue. Ange trouve le soleil dans une prairie avec un joli point de vue! Mais il faut pour ça se hisser au dessus d'une barrière, contourner les fils barbelés et ne pas faire comme Michel s'emberlificoter le pouce dans les fils. Aïe!!!
Même pas plein les guibolles, on s'est tapé une quinzaine de kilomètres, tranquille, alors on peut rejoindre le bercail, heureux d'avoir marché avec les copains.
Merci à Ange de nous avoir concocté cette rando, petite omelette norvégienne, exquise.



Pique-nique des groupes 3 et 4