04/01/2018 : Le Fort du Mûrier

Texte de Gisèle Rigal, photos de Robert Selbmann
Entre temps et temps
Aujourd'hui, mardi s'est transformé en jeudi. Angoisse. On le sait, une RAMeuse n'est pas taillée comme un RAJeur. Il va falloir assurer. Envieuse, elle fait des pompes, des abdos, s'enfle et souffle pour égaler les bougres...disant " vous avez vu les mecs, eh, voyez donc, ça vous va, dites, suis je à la hauteur - tu parles- et là - cours toujours- j'y suis? - tu te mets le doigt dans l’œil-" Elle se met à rêver : propulseurs à ses semelles, EPO, hormones...coach... Dringggg !!!! le réveil sonne, sortir du rêve, intégrer la réalité. Autre embûche, il pleut "comme vache qui pisse". Y vas, y vas pas... Allô Robert - il dort encore - Allô Séraphine - on y va, pourquoi -?
Eybens, la piscine, personne. Robert arrive, Séraphine, chic alors, Roland et ... c'est tout! On est quatre.
A plein ciel, il pleut toutes les eaux de toutes les rivières et les fleuves, les eaux des lacs, des rosées vives, des sources égorgées, des gouttes à gouttes des racines et des arbres, toutes les eaux cachées, les eaux des pluies, des orages et la bruine, les lents brouillards et les brumes immobiles. La pluie passe par dessus les murs, elle emporte les haies, elle coule, s'écoule, bondit, inonde. C'est fini. La pluie...et les bobards!
Au bout d'un moment, pas longtemps elle s'est arrêtée. Elle s'est posée sur les arbres avec les corneilles. Au dessus le ciel, ruissellement de lumière. Au bout des prés, face à nous "à deux heures" le bleu du ciel! Au cœur de l'herbe le balancement des gouttes de soleil.
Séraphine habite Eybens et connaît le coin comme sa poche. Les chemins, passages, fourches, croisements...champs, prés, clôtures, haies, - "là passent des sangliers parfois des cerfs"- Nos chemins traversent les bois de châtaigniers de Pératière d'un côté, les bois de Pisalis de l'autre. La vue sur Grenoble et le Vercors est magnifique quand, pendant un moment le brouillard ouvre ses rideaux. Sur les crêtes on rencontre les hameaux, Romage serré, ramassé. Les fermes ont été transformées en belles maisons cossues, la fontaine coule toujours. Les vignes, les imaginer soudain fleuries au regard, aux envies, et mûres d'un coup sur les sarments de feuilles rousses. Aujourd'hui ceps arrachés, racines retournées, grangeons abandonnées (noms donnés aux cabanes de vignes dans la région).
Notre rando servira de sortie de reconnaissance pour nos animateurs. Ils se la mettent sous le coude.
Inutile de vous dire qu'elle était superbe, gaie et chaleureuse et comme si ça ne suffisait pas elle se termine chez Séraphine pour l'apéro! Les galettes et le cidre, on a tout mangé? surprise.

Un pied dans l'année qui meurt, un pied sur l'année nouvelle, à cloche pied tantôt sur le temps qui passe, tantôt sur le temps qui vient je veux souhaiter à chacun la santé qui permet d'entretenir de bons rapports avec la vie, même si pour certain ça coule d'une source. Je souhaite que la vie se reproduise encore longtemps chaque saison comme si elle devait se répéter toujours, avec légèreté , au-delà des préoccupations, des sentiments, des émotions.
Et comme dit Yves - ce n'est pas le nombre des années qui compte mais la vie que l'on met dans nos années-




26/12/2017 : Rando de Noel : lac de Fiancey et contrefort du Néron

Texte de Nora Villiot
Oyez,oyez, astasiens, astasiennes, les 3 rois mages, Denise, Édouard, et Gisèle, ces trois là ne sont pas chargés d'or, d'encens, et de myrrhe, mais de sacs à dos et parapluies. Notre étoile, Denise, nous guide vers une rando saine, avec PEU DE DÉNIVELÉ dit elle.
Elle est maligne notre REINE de rando, elle choisit NÉRON empereur sadique, exprès pour nous faire regretter toute la nourriture ingurgitée au réveillon , Lieutenant FIANCEY pour  nous mettre au pas et résister au péché de la gourmandise.
La pluie s'accroche à nous comme les boules sur le sapin. Vite les capes, silhouettes de sorcières, horreur.
Vous avez mangé toute la nuit, et bien maintenant,  ÉLIMINEZ
Comme je vous le dis, mes amis, le réveillon est passé par là.
ADAMO disait, laisse mes mains sur tes hanches, hélas  mon brave, y a plus de hanches mais des tables de nuit, au secours mon bassin c'est la méditerranée.
La cavité buccale n'en peut plus, la luette est fatiguée de monter descendre, les papilles ont perdu le gout de l'amer ou du sucré, quant à la langue elle est en pleine ingestion.
Allez courage il reste un dernière ligne droite pour nous retrouver à nouveau devant un festin amical, et tout ça pour
 CÉSAR et pis MARIUS et pis FANNY

Texte et photos d’Edouard Disdichian 
Petite escapade pour faire passer les bonnes choses de Noel, et faire prendre l'air à nos chaussures. Un petit nuage s'est bien formé ce matin, encouragé par un bel arc en ciel au-dessus du Néron. Venez, venez les Astasiens, je vous promets une belle randonnée !
Nous avons bien eu de petites averses mais rien de méchant. La promenade fut bien tranquille, et fut une découverte pour nombre de ceux qui se sont déplacés pour rejoindre Denise.
A la pause de midi, nous avons retrouvés Christian, qui se retient de ne pas nous en mettre plein la vue avec son genou tout neuf. En tous cas, c'était bien sympathique de le retrouver pour partager notre trop plein de Noel.
Merci à Denise et à tous ceux qui sont venus partager un moment agréable.

A bientôt ! 
Les courageux du jour

Pique-nique abrité

Le lac de Fiancey
Texte de Gisèle Rigal
Il était temps
On a pas été oublié, on l'avait cru pourtant. Ce matin on a notre cadeau.
Denise et Édouard s'en sont chargés... en plus ils n'ont pas essayé de nous duper avec un joujou soit disant extraordinaire. Bien enveloppée, on découvre une petite randonnée, une balade que peu d'entre nous connaissent, toute simple, au pied du Néron, à deux pas de la ville et accessible en tram... Le cadeau, on le partage à quatorze, c'est super!
Bon, il va falloir attendre encore un peu pour être éclaboussé par le soleil, il pleut.
Et voilà, on marche sous les averses mais ce n'est rien. Les soucis, mais si, on en a tous, plus ou moins gros, les chagrins, les sanglots, tout laissé à la maison, fermée la porte.
Et voilà, on marche cœur battant, yeux tendus vers un tout petit coin de ciel bleu, un tout petit coin de clairière, un petit coin de dix, cent jardins poireaux au garde à vous.
Et voilà ce qu'on attend, on ne le sait pas toujours très bien, plus très bien, que trop bien...
Et voilà, laisser pleuvoir, le soleil tiendra bien ses promesses, revenir. Alors tant qu'on aura le jour, l'espace d'un soupir, le temps de l'espoir...
On va, on y va retrouver le ciel même s'il est gris et les arbres même s'ils sont nus, ruisseler les eaux, flotter les nuages, il pleut décembre.
Après, pas longtemps après on entend les arbres tranquilles s'égoutter.
On monte, pas longtemps mais on monte vers l'hiver des feuilles, l'air et la pluie et les ronces et les canards pas sauvages et le lac qui n'est pas un lac...
Dans notre paysage il nous faut, voyons, des nuages dans notre ciel, la brume mais il nous faut aussi le goutte à goutte du soleil même un peu pâlichon et la ruche et savoir qu'il y a encore des abeilles et le parfum du miel. Alors la pluie peut bien tomber et les montagnes nous apporter l'odeur des neiges...çaglisse.
Jouissons, jouissons de notre joie de vivre. On s'est dégotés un abri pour un repas de roi , appétence des mets, mangeailles, friandises, entassement splendide, convoitises...dehors nous sert de table, de luxe, repas merveilleux de volupté, de plaisir, de rites curieux...café, sucreries de toutes sortes et une "petite poire" d'Yves ou la "Chartreuse" d'Édouard pour faire descendre le tout. On s'en est tenu au bon. Fini le temps où on pouvait être puni de desserts.
Cerise sur le gâteau! Qui nous rejoint, je vous le donne en mille? Notre Christian, soleil sous le bras. Svelte, la mine réjouie. Un fil à la patte? à peine...Nous sommes épatés, emballés, amusés, bouleversés...intrigués, au train où il récupère, comment on va faire pour le suivre quant il aura l'autre genou tout neuf.
La pluie? On a oublié la pluie.
Une balade de Noël de cette trempe là... Chapeau bas Denise et Édouard.


Texte de Régine Dupuy
Lendemain de fêtes
Noël fugitif n’est déjà plus qu’un souvenir.
L’arc en ciel éblouissant nous a fait croire au soleil mais c’est la pluie qui va et vient en courtes ondées sur le parc nu à l’herbe grêle. Sur le lac, un ponton vide attend les pêcheurs sans jambe pour qu’ils puissent eux aussi rêver et quelques canards barbotent, inconscients.
Les écuries retapées du château, l’orphelinat, l’ancienne propriété Guillet, nom qui a accompagné notre enfance, les canaux pour activer les martinets, les prises d’eau, ancien lieu de baignade de tous les gamins du coin, la vieille route de Quaix ; nous découvrons St Egrève dans le silence cotonneux des couleurs de l’hiver.
Le temps s’arrête mais pas les joyeux bavardages.
En rond sous l’auvent, nous partageons la joie d’avoir Christian en pleine forme parmi nous. Les mets et gâteaux dans leurs boites d’amitié, les chocolats en habits de gala, on pioche, on picore comme un lendemain languissant de fêtes, contents du bonheur tout simple de se rassembler, la tendre mélodie d’instants partagés.
Encore un petit tour de parc derrière le pompon rouge de Denise, notre doux maître de cérémonie, Edouard veillant sur ses ouailles dissipées et voilà déjà les embrassades pour clore une année. Puis vite, la volée d’astasiens s’éparpille vers d’autres horizons se promettant de bien vite revenir.
Tiens, je rentre et le soleil sort juste pour faire voir qu’il existe encore.
Malgré tout, j’ai quand même du mal à croire que chaque année qui passe est une chance. Il en reste tant ou si peu et je ne peux m’empêcher de penser avec infiniment de tendresse à ceux qui sont restés sur le bord du chemin…

19/12/17 - Salaise sur Sanne - Vallée du Rhône

Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
Bonjour la Gadoue, hum comme c'est bon.
C'est très recommandé pour la bonne santé. On pourrait s'y rouler dedans pour se débarrasser de plein de choses qui nous embêtent !
Mais bon, au retour ça ne ferait pas très présentable, et puis je ne vous dis pas la tête du chauffeur de Philibert. Pas question ! Le karcher ou retour à pied !
Hein à pied ! on vient de faire 20kms, il n'est pas bien le monsieur !
Alors, on est raisonnable, on regarde où on met les pieds, ce n'est pas compliqué, non.
Finalement , c'était quand même une bonne journée.
ça n'a parlé que de manger, c'est bientôt Noel, c'est déjà presque l'indigestion. 
Il y en a qui ont surement commencé à manger.
Et pour faire passer tout ça , il faudra bien refaire 20 kms dans la gadoue.
Malgré tout, le temps aurait pu être pire, si on avait marché la veille, dans la tempête
de neige.
Alors bonne randonné de Noel à tous 
A vous retrouver en pleine forme bientôt
Groupe 1 dans un peu de neige

Pique-nique GR1

Curiosités du chemin
Photo de François Gilanton (groupe 1)
Tour d'Anjou
Texte de Gisèle Rigal (groupe 3)
Fureur de vivre, sortir...
Ce matin où va-t-on ?
A Salaise sur Sanne nom d'aujourd'hui, Cella Salibilus mot ancien franco provençal était un pays de marécages planté de saules et d'oseraies entourés de la rivière La Sanne.
Pleuvra -t-il?
On dit de ce pays adossé aux coteaux pleins sud qu'il est protégé des perturbations par le Pilat et qu'il a un climat doux et ensoleillé!!!
On espère, quelques uns laissent la cape avec les chaussures de rechange, d'autres les "on ne sait jamais" s'encapuchonnent, se bottent, se chapeautent, se gantent ...d'une main de maître le départ est donné, la cadence aussi.
Qui est l'animateur?
Georges et Robert pour les cracks, Denise le groupe 4 et Jacques se coltine le 3...
Il va pleuvoir toute la journée?
Regarde, vois tout ce que la pluie verdit, rougit, étire et engourdit. Entends quand les gouttes sursautent, baillent, s'étalent en petites flaques.
Jacques colle le 1 et 2 un moment mais d'un coup sec ils mettent le pied sur l'accélérateur et nous sèment en moins de deux, évidemment. Jacques croit être sur le bon chemin? il n'y est pas. Jacques croit avoir oublié son parapluie? il l'a confié à Christiane. Jacques dit, Jacques fait. Jacques nous a à l’œil quand Simone prend des chemins de traverse et même s'il a le groupe le plus débonnaire, le plus aimable, le plusdrôle, le plus pimpant...
L'horizon reste bouché, alors Roland et moi remarquons des terriers d'oiseaux dans la falaise tendre, éboulée. On recherche un long moment le nom de l'oiseau, si beau, bleu-vert, turquoise au ventre, les ailes brun-roux sur le dos, la queue vert sombre...oui, il a la taille d'une grive on parle bien du même. Il mange des guêpes, des abeilles...le guêpier d'Europe, voyons!!! en ce moment il est en Afrique...
C'est où?
Là-haut. Tu vois le clocher de l'église? De là il restera une bonne montée pour rejoindre la Tour. On passe devant le moulin de Golley et sa roue à aubes à l'arrêt. Il a dû en moudre de la farine...
Il pleut, il pleut encore. La boue éclabousse les pantalons, la pluie fine mouille tout, en silence, en douce, il pleut , à peine, encore un peu, plus du tout...et il repleut encore. Délicieuse pluie?
Dans les vergers, les arbres chargés de pommes d'amour jaunes, rouges, mouillées, fraîches...brillent comme mille petits soleils accrochés dans les branches. Il y en a autant par terre, elles resteront là tout l'hiver, elles sucreront la terre, ou la chair des poules, pintades, oies élevées en plein air. Dans le pré, une boule de laine sur quatre pieds pas tondu depuis Mathusalem va, vient, au milieu de son harem.
J'ai oublié de vous parler de la pause déjeuner prise en plein courant d'air à la Tour liftée, botoxée, raide et laide. On est passé aussi devant le prieuré, classé monument historique, fermé. Circulez il n'y a rien à voir ou à entendre aujourd'hui, ni expo, ni concert.
La pluie?
D'un revers de main quelqu'un a fini par l'essuyer mais elle a erré jusqu'au soir au bas du ciel où tous les airs sont restés mouillés.
On a aimé marcher sous la pluie?
Oh, oui alors!!!

Photos de Patrice Amiel (groupe 2)






12/12/2017 - Grandes plaines de Bièvre Valloire - Isère

Texte de Jackie Micoud - Groupe 3
Grandes Plaines de Bièvre Valloire

En ce mardi 12 décembre nous sommes prêts pour affronter Dame Pluie : les capes font partie du voyage. Nous partons du petit village de Thodure situé au sud de la vaste plaine de la Biévre, au pied du plateau des Chambarans.

La Seigneurie de Thodure appartint, tout d'abord, à la famille de Bressieux puis, elle devint possession de Falque de Montchenu suite à son mariage avec Pohé de Bressieux en 1378. Les villageois qui bénéficiaient de la protection des seigneurs devaient, en contrepartie, un impôt le "vingtain" et ils assuraient l'entretien des murailles du château. A la révolution de 1789 c'est la fin de la baronnie de Thodure.

Nous cheminons sur des sentiers caillouteux et boueux. Quelques passages sur route puis nous côtoyons le Grand Etang de la Femme.

A partir du Bois des Autagnes, nous longeons le camp militaire des Chambarans : tac, tac, tac, le bruit des fusils nous accompagne, les militaires sont à l'entrainement. Un panneau interdit l'accès du bois à la droite du sentier. Attention à nos fesses, pour les "arrêts techniques" c'est sur la gauche du sentier.
Nous voici au "NID" : cette bâtisse fut un orphelinat tenu par des soeurs. Nous visitons le minuscule cimetière où ces dernières sont enterrées. Actuellement le Nid est un Centre d'Accueil pour mineurs et jeunes majeurs en difficulté.
Encore quelques kilomètres et c'est la pause déjeuner en bordure de bois. Arrêt de courte durée.
Nous rattrapons le groupe 4 et nous marchons de concert jusqu'à Thodure.
En attendant l'arrivée des groupes 1 et 2 nous avons le loisir de visiter l'église du village. De l'ancienne église médiévale il ne reste rien. L'église actuelle de style néogothique est l'oeuvre de l'architecte Alfred Berruyer. Elle fut construite entre 1863 et 1873. Ses murs extérieurs sont formés de galets en arêtes de poissons en alternance avec un lit de tuiles. Les murs intérieurs sont entièrement peints au pochoir avec des motifs floraux et géométriques. Magnifique église pour un si petit village.
Agréable randonnée, sans difficulté, dans notre belle campagne dauphinoise. Les absents ont eu tort, la pluie n'était pas au rendez-vous, nous n'avons essuyé que trois gouttes.
Merci à nos animateurs : Denise F., Marie-Françoise, Eliane et le seul homme Ange.

Photo de Monique (groupe 4)

Les absents ont eu tort, la pluie n'était pas au rendez-vous, nous n'avons essuyé que trois gouttes.
Photo de Monique (Groupe 4)

Texte de Régine Dupuy – Groupe 2
Les Terres Froides – chic – tout de suite ces mots nous ravissent.

Mais c’est une part de ma région, alors il faut bien y trouver un peu de beauté et de poésie.

Donc : le crachin hésitant barbouille quelques noyers (ça commence bien) qui  tendent leurs bras décharnés vers le ciel bas (bon, c’est pas gagné).
Les étangs, yeux glauques encadrés de vieilles caravanes rouillées (ça continue), reflètent une pâle lueur qui se demande ce qu’elle fait là et si elle ne ferait pas mieux de se draper dans des voiles épais.
Même les salades ont décidé d’aller pousser ailleurs… restent les raves et la terre détrempée si vide, si noire (oh mon dieu !)
Vous pouvez sortir vos pinceaux pour immortaliser ce tableau bucolique mais ne sortez que les tubes de peinture grise, noire et blanche, cela suffira.

Continuons : Nous avançons en procession et chantons le psaume 2772 de l’ASTA :
« J’ai froid aux pieds,
J’ai la goutte au nez,
Je suis toute mouillée,
Mes chaussures sont crottées,
J’ai peur de m’étaler,
Et on ne sait pas où on va manger… »

Là, vous croyez que Thodure rime avec trop dur, même pas ; ça rime avec amitié, biscuits, gnole, rires et tout ce que vous voulez ; sinon, pourquoi serions- nous là tous les mardis ?

En plus, rien n’y fera, car c’est une région qui m’est chère, et c’est comme la boue qui colle aux chaussures, la tendresse du souvenir restera toujours collée à mon cœur.

Merci Denise et Edouard, votre sourire et votre dévouement ont illuminé cette journée.

Photo de  François Gilanton (Groupe 1)

Photo de François Gilanton (Groupe 1)

Texte de Nora Villiot (groupe 2)

Souvenirs, souvenirs, tu resteras dans nos cœurs, par une belle journée pluvieuse
Mais que ni ni pour Denise, elle se prend pour MAGRITTE, ceci n'est pas de la pluie
c'est de la brume, et la neige, c'est votre imaginaire, trop top notre animatrice.
Regarde cette fille elle est terrible,  elle veut nous enchainer  à ses pas,  nos oreilles sont agressées par les tirs des Canons, pas de NAVARONES  mais des CHAMBARANS 
Notre bien aimée animatrice du jour cherche désespérément une maison, un abri, une grange pour que l'on puisse manger. Mais E.T. a gardé le téléphone pour qu'il puisse téléphone maison, et Stéphane PLAZA est aux abonnés absents.
Mais comme on est né dans la rue, nous décidons de la transformer en réfectoire. On veut allumer le feu pour que nos corps se réchauffent, mais on n'a pas d’allumette, alors on se donne l'envie d'avoir envie pour avancer.

La  gnôle réchauffe nos esprits, et les sucreries gâtent notre émail.
Voilà le feignant qui pointe ses rayons, au moment de nos retours au car, quelle guenille. La plaine de BIÈVRE s'offre à nous comme une fille facile, étendue plate jusqu'à  l'horizon.

Allez mes amis et surtout n'oubliez pas, que pour nous la vie ne va pas commencer, mais continuer, on ne va pas retenir la nuit, alors on rentre.

Photo d'Edouard Didischian (Groupe 2)

Texte d’Edouard Disdichian (groupe 2)
Thodure et les plateaux de la Bièvre

Et voilà, une bonne journée alors qu'il nous était promis de nous faire la fête à la grenouille, vu le déluge tombé la veille. On s'en sort bien aujourd'hui ! Une température finalement agréable pour marcher, quelques petites pluies  bien légères et quelques flocons sur les hauts plateaux de la Bièvre, et pour finir, un petit (bien timide) rayon de soleil, qui éclaire l'église de Thodure.
Au retour, nous avons aussi droit à une mise en sonorité sur la partie centrale du parcours, car nous avons tangenté le terrain des militaires où ceux-ci se défoulent à coups de mitraillettes, mortiers et grenades. Heureusement, nous ne sommes pas tombés sur une patrouille déguisée en recherche d’ennemis en déroute !
Nous voilà tous rentrés sains et saufs , même pas une glissade à signaler malgré un terrain gras par endroit.
Que voilà des bons marcheurs !

Photo d'Edouard

Photo d'Edouard

Texte de Giselle Rigal – Groupe 4
L'air du temps

Ce matin, rester, partir?
Il pleut, comment dissiper l'abattement et la tristesse de nos esprits pris en otage par le ciel chagriné depuis quelques jours. C'est qu'il nous filerait le bourdon le bougre, allez-vous changer l'âme avec ça !
On a beau débarrasser le plancher, s'arracher de derrière la vitre, c’est toujours soi que l'on va promener et si le cœur n'y est pas...c'est mieux si on est plusieurs à le pousser. Je crois qu'on est tous d'accord, on aimerait trouver la nouveauté, le spectacle de la campagne au printemps mais il faut attendre et en attendant ne pas détourner les yeux. La nature est bien là, endormie, vivante,  frémissante, respirant imperceptiblement.
C'est la période des randonnées d'hiver, ce mardi Denise nous offre les Chambarands.  "Champs bons à rien" en patois, devenus forêts de hêtres, de châtaigneraies, traversées de sources, trouées d’étangs. On aurait dû voir celui des Nénuphars, celui de la Femme. A cause de la pluie le parcours  est raccourci, on passe ailleurs par d'autres chemins. Mais on visite un tout petit cimetière au milieu de nulle part, au lieu- dit "le Nid"... Les gosses des "quatre cents coups" ne sont plus là, reste les tombes des bonnes sœurs et des curés.
Affectés par la grisaille, l'ombre bleue, on finit par la laisser nous pénétrer pour voir cent mille riens et en faire quelque chose, des petites impressions,  des détails, des subtilités...notre presbytie est corrigée que diable. Le ciel est bas, ses métaphores d'infinies nuances envoient des signes à notre sensibilité, nos sens, inventent des zones de rencontre, de perception, des mots.
Retrouver des plaisirs défendus, marcher dans la boue, la gadoue, c'est doux...regarder les feuilles boire le ciel, les feuilles nettoyées de toutes leurs substances, dentelles nues, tremblantes. Fixer la quintessence des eaux irisées de rouille, les petites aiguilles de glace gonfler la terre aux talus, des épingles, des broches, des diamants s'abandonner sous les arbres...Pour la forêt c'est le temps du silence, de la mousse et elle s'étonne quand Evelyne lui ôte quelques branches de houx. Se réjouir de la danse des flocons de neige un moment, d'un rayon lumineux qui perce le ciel. Attraper le soleil à deux mains...avoir une liaison avec l'univers. Quelqu'un a quelque chose à redire?
C'est parti avec la météo. La météo c'est chiant comme la pluie mais c'est parfait quand on n’a rien à se dire ou quand on n’arrive pas à se dire ce que l'on doit se dire? Parler de la pluie et du beau temps...on le fait un instant.
N'empêche, pourquoi le nier, on est attaché à ce ciel au-dessus de nos têtes, à l'air qu'on respire, devenu presque irrespirable autre part.
Encore un coup d’œil aux nuages qui passent, à moins que ce soit nous qui passions, vibratiles, vibrionnant, tourbillonnants. Leurs noms m'ont toujours fait sourire, au-dessus de nous les cumulus nimbus ce matin annonçaient l'averse, le temps s'étire, on arrive un peu tôt à Thodure, je crois me souvenir, ne serait-ce pas les cheveux des Cirrus qui laissent passer le bleu du ciel et même le soleil un peu moite.
On est rentré sous le soleil,  exactement.


Sur un toit ? Une autre manière de s'abriter ou simplement de regarder la RAM qui passe.
Photo de François Gilanton (Groupe 1)


05/12/2017 - De Brangues au Pont de Groslée (Nord Isère-Ain)

Texte de  Jackie Micoud - Groupe 3
Nord Isère -Ain


Dépose au Pont de Groslée sur la Via Rhôna. Le brouillard est présent.

Le pont suspendu de Groslée franchissant le Rhône entre le village de Groslée qui se trouve dans l'Ain et Brangues situé en Isère a été pensé par Ferdinand Arnodin. Sa construction fut achevée en 1912. Partiellement détruit en 1940 pour stopper l'armée allemande, il fut rapidement reconstruit.

Une partie de la montée s'effectue sans neige mais cela ne saurait durer. Bientôt celle-ci fait son apparition mais, Vito, notre animateur du jour, a eu la très bonne initiative d'inverser le parcours de la randonnée : nous monterons la partie raide et glissante et nous descendrons la partie plus douce ce qui est beaucoup plus cool.

Soudain, lorsque nous parvenons au point culminant du groupe 3, une surprise nous attend : le ciel est tout bleu. Décision est prise de faire la pause déjeuner.

Malheureusement le brouillard n'en n'a pas fini avec nous. Insidieusement il nous enveloppe amenant avec lui un froid mordant. Les doigts deviennent "gourds". Il est temps de repartir. Descente toute en douceur.

Nous voici devant le château de Groslée,  château fort dont la construction remonterait à l'an 1180. Jusqu'en 1355 il faisait partie du Dauphiné puis il passa au Duché de Savoie pour revenir, en 1601 sous Henri IV au Bugey.

C'est Jacques de Groslée, Seigneur et important entrepreneur de Lyon, qui l'aurait construit sur un ancien poste d'observation romain. A l'époque le village portait le nom d'Huilieux et ce, jusqu'au XVIIème siècle.

A la Révolution le château est vendu à Anthelme Seve, ancêtre du dernier roi Farouk d'Egypte avec promesse de démolition. Celle-ci fut effective jusqu'en 1939.

A cette époque les nouveaux propriétaires, Paul et Marie Claudel, descendants de l'écrivain, vont redonner vie à l'édifice qui n'était que ruines.

Construit sur un éperon rocheux, il comprend 2 tours : la tour ronde se distingue par ses canonnières et la tour carrée sert de poste de guet.

Nous avons la chance de trouver à la porte d'entrée, la propriétaire actuelle, Marie-Thérèse Perrin qui réceptionne un frigidaire. Gentiment, elle nous permet d'entrer pour faire le tour de la cour intérieure.

Belle vue sur le Rhône et le Pont de Groslée.

Enfin, après la contemplation, nous reprenons la descente pour rallier le Pont de Groslée.

Randonnée sympathique malgré le manque de visibilité. Merci à Vito qui a su adapter le parcours en fonction de la neige. N'oublions pas de remercier l'initiateur de cette sortie Adrien et les autres animateurs du jour, Christian G et Robert.

Le pont de Groslée - Photo de Monique (Groupe 3)

Les deux photos suivantes ont été transmises par Jeanine Revol

Et voilà ce que vous auriez vu vers 1910 en redescendant les monts du Bugey: le passage du Rhône en bac et le port de Groslée avant la construction du pont suspendu achevé en 1912





Sous la montagne de Tantanet, point culminant du Groupe 3- Photo de Monique (Groupe 3)

La pause déjeuner est terminée, le groupe 3 commence la descente vers le pont de Groslée
Photo de Monique


Texte d’Edouard Disdichian (groupe 2)
Aujourd’hui, nous allons retrouver le Rhône, dans sa partie nord.

Le car roule en direction de Morestel, puis vers Brangues et Port Groslée. Un peu d'inquiétude quand même, car la neige est bien présente en sortie de Grenoble .Et puis, il faut bien le reconnaitre, la température est bien froide ce matin. et puis, le ciel est bien gris.
Tout le monde se lance en direction de la Montagne de Tantanet; .pour sûr, il y aura de la neige. Les sentiers sont bien agréables et sans soucis. Nous traversons des bois où les arbres sont chargés de mousses ! Impressionnants ! Un peu plus haut , ça y est la neige est là , très belle et les arbres bien chargés de cette poudreuse , et cerise sur le gâteau , les randonneurs sont au-dessus de la couche nuageuse ! C'est super , une belle lumière éclaire le paysage et notre chemin. Tant pis pour le Rhône, on ne le verra pas aujourd’hui. Dommage.
Le retour et la descente est un peu plus glissante, mais tout le monde  est sauf ! D’ailleurs, c'était tellement bien que le groupe 2 a rajouté quelques kilomètres et failli finir avec la lampe frontale. Les jours diminuent trop vite en décembre.

A la semaine prochaine

Photo d'Edouard

Photo d'Edouard

Texte de Nora Villiot (Groupe 2)
Astasiennes, Astasiens

Comment vous raconter notre journée à BRANGUES, faite de bric et de broc ?
Tout d'abord, le soleil a été kidnappé par les pays de l’EST, du coup le jour refuse de se lever, le  ciel en met une couche en le  couvrant d'une énorme couverture d'un gris sale.
Devant tout ça mon cerveau (oui j’ai un cerveau) bouillonnant, se fait la malle et rejoint l'oreiller, en attendant que les choses reviennent à la normale.
Mon corps amputé de son disque dur, rejoint le groupe du PÈRE NOËL (dit Bob) et de son acolyte  SAINT NICOLAS (Ange)
Nous sommes tous en symbiose, bien qu’Arlette, ait oublié son sac à dos, donc pas de sac, pas de miam miam, et nous voilà à la rencontre d'un site superbe, la forêt est magique. Les arbres sont déjà en habits de fête, de blanc immaculé. ON nous a rendu le soleil, le jour s'est levé et il s'est  couvert de bleu azur, j’ai mon cerveau, tout ça est sublime.
Après le repas, Le père Noël, et Saint Nicolas, nous donne le top départ. Le père Noël, entouré de ses lutins, et son ami commencent à entamer la descente pour  le retour, et là, PATATRAS, on a perdu le chemin, les GPS ne répondent plus, les figures se figent, la tension est palpable, le jour commence à décliner, le brouillard se lève, le froid est là. Maman, on est perdu.
Nous pensons aux copains dans le car, au père fouettard (Jean), l'heure qui avance, l'amplitude du chauffeur, tout ça quoi. On téléphone au fournisseur de  la rando (Adrien) qui nous parle d'un champ de maïs, quel maïs ? Tout est blanc la neige est partout.
Le temps presse, nos bienfaiteurs prennent une décision, on avance ça sera long, mais on y arrivera. Promesse tenue.
Nous avons été accueillis par le fournisseur qui s'est excusé de l'absence du mode d'emploi, ainsi que par le père fouettard, qui est arrivé avec le sourire content de nous voir en bonne santé.
Eh oui, c’est ça la magie de NOËL, et la cerise sur le gâteau ARRÊT GARE. Elle n'est pas belle la vie ?

Photo d'Edouard (Groupe 2)



Arlette, a oublié son sac à dos, donc pas de sac, pas de miam miam ! - Photo d'Edouard

Texte de Giselle Rigal (groupe 4)
Tous les quatre matins

Ah! L’hiver, qui finit par avaler le soleil on ne veut pas y croire et pourtant mardi ...
Dès qu'on a mis le nez dehors on a pensé à nos lits douillets dans lesquels nous n'étions pas restés.
On a beau dire, on a beau faire, l'hiver il faut s'attendre à la neige, au verglas parfois, au froid souvent.
En route on a scruté le paysage, tout autour du ciel couvert, gris, sans laisser tomber aucun flocon, une bordure de brume nous met au parfum.
Groslée, tout le monde descend. On passe le pont, on se dit que c'est un bourg comme on traverse souvent, comme tous à quelque chose près. L'eau, la pierre, un four à pains, un lavoir... On imagine les commères, les gosses jouant, les pères travaillant dans les vignes. La vie qui crie, qui s'interpelle, qui s'appelle. Là, silence. Les belles demeures restaurées sont fermées. Monter au grenier, descendre à la cave on ne saurait plus faire. On ne veut plus habiter ces petites bourgades, on veut juste passer. On longe des vignes, toutes bien taillées, les longues rangées sentent les gelées blanches, s'enfoncent dans les voiles, les vapeurs de l'hiver. Leurs dernières feuilles ont suivi le vent, on se souvient de leurs couleurs dorées, luisantes et rouges. Brouillard, mousse, ouate sont perchés sur les collines. C'est là qu'on va. On quitte la lumière triste, on entre dans la fraîcheur et l'ombre, la noirceur des sentiers, on ne voit que les arbres poudrés de givre, nus, debout. Le silence encore, la neige par endroits, le murmure doucement de nos pas, de nos voix. Enfin si on s'échappe du groupe où chacun dit ce qu'il a sur le cœur, où chacun tient sa place. Tout y passe. Même les jeux de mots, comme s'il en pleuvait, les pires, les meilleurs. Non, décidément ce n'est ni tranquille ni silencieux et souvent on éclate de rire avant que tout retombe d'un coup. Un moment. Le pourquoi, le comment, le prétexte tout s'oublie et on passe vite à autre chose, à une autre personne.
Christian aidé de Denise cherchent à aller au-dessus des nuages. Ils veulent du soleil pour le déjeuner. Mais rien à faire on a l'impression de marcher dans le ciel, rien ne bouge, rien n'ondule, on voyage dans une mer de nuages, sans soleil, sans vent, sans la risée des vagues. On est à la dérive dans la blancheur tiède d'un lieu aussi tendre que le sommeil. Aïe, le sens de mes mots, les frissons de mon âme échappent aux copains comme ceux qu'ils disent m'échappent sans doute et ils apparaissent alors un peu comme les épines de l'aubépine. C'est difficile d'être sur la même longueur d'ondes. Décalage. Alors quand Michel rit, je ris avec lui, je ne sais que dire et si je le disais, je le dirais si mal que je préfère me laisser aller à rire d'une apparente même joie qui certainement n'est pas la même.
C'est la première neige de l'hiver ça rend un peu romantique, mélancolique sûrement. Chut, il ne faut pas le dire.
On déjeune dans la neige, longue, plate, fraîche comme une caresse. Mais vite un frisson de froid  enveloppe les épaules et engourdit les doigts. On ne traîne pas pour reprendre le chemin forestier puis très vite plonger dans le talus, raide, à petite course  car la pente nous entraîne.
Soudain Christian nous montre une trace. Le loup! Pff un chien, rétorque Roger. Le loup, un appel sournois, une menace pour Françoise. On ne dit pas grand-chose de la peur qui passe par là, comme on ne dit rien de la descente brutale, ni de l'eau stagnante d'un étang entre- aperçu et c'est  presque sur la pointe des pieds que nous suivons des yeux le bois comme on surveille un ennemi. C'est fou comme le loup fait gamberger, ce qui existe, n'existe pas, le rien...pauvre loup bouc émissaire de toutes nos peurs.
Marcher, marche que marcheras, on n'en voit pas la fin, le chemin de l'aller n'est jamais celui du retour...c'est à peine si on reconnaît où on est passé le matin même.
Pour aujourd'hui c'est fini, c'est que vers les quatre, cinq heures du soir la noirceur rase le sol. On attend nos copains du groupe deux pour le retour, Adrien est parti à leur rencontre et devinez, Robert et sa troupe arrivent secs, légers, le froid sur les joues, le rire sur les dents!

Encore une dont on est venu à bout... Ah! Ces mardis quel bonheur.