12/12/2017 - Grandes plaines de Bièvre Valloire - Isère

Texte de Jackie Micoud - Groupe 3
Grandes Plaines de Bièvre Valloire

En ce mardi 12 décembre nous sommes prêts pour affronter Dame Pluie : les capes font partie du voyage. Nous partons du petit village de Thodure situé au sud de la vaste plaine de la Biévre, au pied du plateau des Chambarans.

La Seigneurie de Thodure appartint, tout d'abord, à la famille de Bressieux puis, elle devint possession de Falque de Montchenu suite à son mariage avec Pohé de Bressieux en 1378. Les villageois qui bénéficiaient de la protection des seigneurs devaient, en contrepartie, un impôt le "vingtain" et ils assuraient l'entretien des murailles du château. A la révolution de 1789 c'est la fin de la baronnie de Thodure.

Nous cheminons sur des sentiers caillouteux et boueux. Quelques passages sur route puis nous côtoyons le Grand Etang de la Femme.

A partir du Bois des Autagnes, nous longeons le camp militaire des Chambarans : tac, tac, tac, le bruit des fusils nous accompagne, les militaires sont à l'entrainement. Un panneau interdit l'accès du bois à la droite du sentier. Attention à nos fesses, pour les "arrêts techniques" c'est sur la gauche du sentier.
Nous voici au "NID" : cette bâtisse fut un orphelinat tenu par des soeurs. Nous visitons le minuscule cimetière où ces dernières sont enterrées. Actuellement le Nid est un Centre d'Accueil pour mineurs et jeunes majeurs en difficulté.
Encore quelques kilomètres et c'est la pause déjeuner en bordure de bois. Arrêt de courte durée.
Nous rattrapons le groupe 4 et nous marchons de concert jusqu'à Thodure.
En attendant l'arrivée des groupes 1 et 2 nous avons le loisir de visiter l'église du village. De l'ancienne église médiévale il ne reste rien. L'église actuelle de style néogothique est l'oeuvre de l'architecte Alfred Berruyer. Elle fut construite entre 1863 et 1873. Ses murs extérieurs sont formés de galets en arêtes de poissons en alternance avec un lit de tuiles. Les murs intérieurs sont entièrement peints au pochoir avec des motifs floraux et géométriques. Magnifique église pour un si petit village.
Agréable randonnée, sans difficulté, dans notre belle campagne dauphinoise. Les absents ont eu tort, la pluie n'était pas au rendez-vous, nous n'avons essuyé que trois gouttes.
Merci à nos animateurs : Denise F., Marie-Françoise, Eliane et le seul homme Ange.

Photo de Monique (groupe 4)

Les absents ont eu tort, la pluie n'était pas au rendez-vous, nous n'avons essuyé que trois gouttes.
Photo de Monique (Groupe 4)

Texte de Régine Dupuy – Groupe 2
Les Terres Froides – chic – tout de suite ces mots nous ravissent.

Mais c’est une part de ma région, alors il faut bien y trouver un peu de beauté et de poésie.

Donc : le crachin hésitant barbouille quelques noyers (ça commence bien) qui  tendent leurs bras décharnés vers le ciel bas (bon, c’est pas gagné).
Les étangs, yeux glauques encadrés de vieilles caravanes rouillées (ça continue), reflètent une pâle lueur qui se demande ce qu’elle fait là et si elle ne ferait pas mieux de se draper dans des voiles épais.
Même les salades ont décidé d’aller pousser ailleurs… restent les raves et la terre détrempée si vide, si noire (oh mon dieu !)
Vous pouvez sortir vos pinceaux pour immortaliser ce tableau bucolique mais ne sortez que les tubes de peinture grise, noire et blanche, cela suffira.

Continuons : Nous avançons en procession et chantons le psaume 2772 de l’ASTA :
« J’ai froid aux pieds,
J’ai la goutte au nez,
Je suis toute mouillée,
Mes chaussures sont crottées,
J’ai peur de m’étaler,
Et on ne sait pas où on va manger… »

Là, vous croyez que Thodure rime avec trop dur, même pas ; ça rime avec amitié, biscuits, gnole, rires et tout ce que vous voulez ; sinon, pourquoi serions- nous là tous les mardis ?

En plus, rien n’y fera, car c’est une région qui m’est chère, et c’est comme la boue qui colle aux chaussures, la tendresse du souvenir restera toujours collée à mon cœur.

Merci Denise et Edouard, votre sourire et votre dévouement ont illuminé cette journée.

Photo de  François Gilanton (Groupe 1)

Photo de François Gilanton (Groupe 1)

Texte de Nora Villiot (groupe 2)

Souvenirs, souvenirs, tu resteras dans nos cœurs, par une belle journée pluvieuse
Mais que ni ni pour Denise, elle se prend pour MAGRITTE, ceci n'est pas de la pluie
c'est de la brume, et la neige, c'est votre imaginaire, trop top notre animatrice.
Regarde cette fille elle est terrible,  elle veut nous enchainer  à ses pas,  nos oreilles sont agressées par les tirs des Canons, pas de NAVARONES  mais des CHAMBARANS 
Notre bien aimée animatrice du jour cherche désespérément une maison, un abri, une grange pour que l'on puisse manger. Mais E.T. a gardé le téléphone pour qu'il puisse téléphone maison, et Stéphane PLAZA est aux abonnés absents.
Mais comme on est né dans la rue, nous décidons de la transformer en réfectoire. On veut allumer le feu pour que nos corps se réchauffent, mais on n'a pas d’allumette, alors on se donne l'envie d'avoir envie pour avancer.

La  gnôle réchauffe nos esprits, et les sucreries gâtent notre émail.
Voilà le feignant qui pointe ses rayons, au moment de nos retours au car, quelle guenille. La plaine de BIÈVRE s'offre à nous comme une fille facile, étendue plate jusqu'à  l'horizon.

Allez mes amis et surtout n'oubliez pas, que pour nous la vie ne va pas commencer, mais continuer, on ne va pas retenir la nuit, alors on rentre.

Photo d'Edouard Didischian (Groupe 2)

Texte d’Edouard Disdichian (groupe 2)
Thodure et les plateaux de la Bièvre

Et voilà, une bonne journée alors qu'il nous était promis de nous faire la fête à la grenouille, vu le déluge tombé la veille. On s'en sort bien aujourd'hui ! Une température finalement agréable pour marcher, quelques petites pluies  bien légères et quelques flocons sur les hauts plateaux de la Bièvre, et pour finir, un petit (bien timide) rayon de soleil, qui éclaire l'église de Thodure.
Au retour, nous avons aussi droit à une mise en sonorité sur la partie centrale du parcours, car nous avons tangenté le terrain des militaires où ceux-ci se défoulent à coups de mitraillettes, mortiers et grenades. Heureusement, nous ne sommes pas tombés sur une patrouille déguisée en recherche d’ennemis en déroute !
Nous voilà tous rentrés sains et saufs , même pas une glissade à signaler malgré un terrain gras par endroit.
Que voilà des bons marcheurs !

Photo d'Edouard

Photo d'Edouard

Texte de Giselle Rigal – Groupe 4
L'air du temps

Ce matin, rester, partir?
Il pleut, comment dissiper l'abattement et la tristesse de nos esprits pris en otage par le ciel chagriné depuis quelques jours. C'est qu'il nous filerait le bourdon le bougre, allez-vous changer l'âme avec ça !
On a beau débarrasser le plancher, s'arracher de derrière la vitre, c’est toujours soi que l'on va promener et si le cœur n'y est pas...c'est mieux si on est plusieurs à le pousser. Je crois qu'on est tous d'accord, on aimerait trouver la nouveauté, le spectacle de la campagne au printemps mais il faut attendre et en attendant ne pas détourner les yeux. La nature est bien là, endormie, vivante,  frémissante, respirant imperceptiblement.
C'est la période des randonnées d'hiver, ce mardi Denise nous offre les Chambarands.  "Champs bons à rien" en patois, devenus forêts de hêtres, de châtaigneraies, traversées de sources, trouées d’étangs. On aurait dû voir celui des Nénuphars, celui de la Femme. A cause de la pluie le parcours  est raccourci, on passe ailleurs par d'autres chemins. Mais on visite un tout petit cimetière au milieu de nulle part, au lieu- dit "le Nid"... Les gosses des "quatre cents coups" ne sont plus là, reste les tombes des bonnes sœurs et des curés.
Affectés par la grisaille, l'ombre bleue, on finit par la laisser nous pénétrer pour voir cent mille riens et en faire quelque chose, des petites impressions,  des détails, des subtilités...notre presbytie est corrigée que diable. Le ciel est bas, ses métaphores d'infinies nuances envoient des signes à notre sensibilité, nos sens, inventent des zones de rencontre, de perception, des mots.
Retrouver des plaisirs défendus, marcher dans la boue, la gadoue, c'est doux...regarder les feuilles boire le ciel, les feuilles nettoyées de toutes leurs substances, dentelles nues, tremblantes. Fixer la quintessence des eaux irisées de rouille, les petites aiguilles de glace gonfler la terre aux talus, des épingles, des broches, des diamants s'abandonner sous les arbres...Pour la forêt c'est le temps du silence, de la mousse et elle s'étonne quand Evelyne lui ôte quelques branches de houx. Se réjouir de la danse des flocons de neige un moment, d'un rayon lumineux qui perce le ciel. Attraper le soleil à deux mains...avoir une liaison avec l'univers. Quelqu'un a quelque chose à redire?
C'est parti avec la météo. La météo c'est chiant comme la pluie mais c'est parfait quand on n’a rien à se dire ou quand on n’arrive pas à se dire ce que l'on doit se dire? Parler de la pluie et du beau temps...on le fait un instant.
N'empêche, pourquoi le nier, on est attaché à ce ciel au-dessus de nos têtes, à l'air qu'on respire, devenu presque irrespirable autre part.
Encore un coup d’œil aux nuages qui passent, à moins que ce soit nous qui passions, vibratiles, vibrionnant, tourbillonnants. Leurs noms m'ont toujours fait sourire, au-dessus de nous les cumulus nimbus ce matin annonçaient l'averse, le temps s'étire, on arrive un peu tôt à Thodure, je crois me souvenir, ne serait-ce pas les cheveux des Cirrus qui laissent passer le bleu du ciel et même le soleil un peu moite.
On est rentré sous le soleil,  exactement.


Sur un toit ? Une autre manière de s'abriter ou simplement de regarder la RAM qui passe.
Photo de François Gilanton (Groupe 1)