08/08/2017 - Les Vans - Les Lacs Robert


Ce que vous auriez dû voir du haut du Grand VAN !! 

                            Photo Roland Calvas

                                Photo Roland Calvas


                                                                Photo Pierre Labbe

Mais le ciel en a décidé autrement et vous avez vu la ...

                                                                  Photo Pierre Labbe

Texte de Régine Dupuy

Belledonne…. Pas si belle.

Il y a comme une menace blottie quelque part mais la chaleureuse ambiance de notre petite troupe de courageux sait repousser les ombres. Pas question d’arpenter les crêtes, nos guides bienveillants nous offrent vite l’opportunité d’user nos semelles en sécurité sur d’autres sentiers.
Nous partons des Seiglières, longeons les marais et la pierre aux chiffres avant d’aller vers Prémol, première étape de notre périple improvisé.
Nous marchons tous ensemble, brassant les mots avec bonheur pour repousser l’inévitable, mais les nuages s’étalent sur tout ce qui leur tombe sous la main. La pluie commence par faire des claquettes puis par nous donner des claques, le paysage s’enfonce dans le brouillard jusqu’à disparaître et nous avec.

La maison forestière de Prémol, bardée de cadenas face à la bêtise des hommes, ne nous offre aucun havre de paix. De plus, la technologie nous laisse en rade, rien ne marche, impossible de joindre Fred qui nous attend au Luitel.
Le bruit du tonnerre enfle accompagnant la violence du déluge, nous nous sentons soudain si petits.
Il n’est même pas midi mais nous avons perdu la bataille. Jean-Claude intercepte une voiture égarée dans ce maelstrom. Fred et son super-car viennent nous récupérer, entièrement trempés et un peu transis, mais prêts à essayer de capter une nouvelle fois, le mardi, de petites parcelles de bonheur partagé.

Du coup, nous avons tous mangé propres, secs et bien à l’abri, chez nous !
Merci à tous pour la solidarité dont vous faites preuve, pour la bonne humeur et les sourires présents malgré tout ; c’est cela le plus beau des cadeaux.


Texte de Gisèle Rigal

Jour de fête

Cinq heures...une tempête approche. Je regarde, scrute, lève la tête : de gros nuages, obscurs sont posés à l'horizon...côté Belledonne c'est sombre, très sombre...Aucun tonnerre d'abord mais les branches tremblent, frémissent. Les nuages grandissent puis un grondement sourd et un deuxième plus fort, les lueurs sinistres emplissent tout le ciel. Il pleut vigoureusement, brusquement. Fascinée par le spectacle et la trouille en même temps, j'appréhende de prendre le tram, attendre les copains...je verrai plus tard.
Les copains appellent.
Que fait-on ?
Réponse de Jean: on se retrouve au car et on prend une décision.

Eliane est déjà là, elle est partie des Adrets à 4h 30...
Séraphine arrive: "on annule, pas question d'aller à Chamrousse, trop dangereux."
Oui mais nous on est là, on veut partir, prendre la porte...on veut aller voir la pluie, le vent, l'orage...
les vagues frondaisons sur l'ombre violette et vert acide de quelques prés, on veut...
On rit, on ose rire, je ris aussi et Robert plus fort et Roger part lui aussi d'un rire pas contraint du tout, Pierre y va du sien même pas encore mouillé...on est bête, on veut y aller, on veut rire sous la pluie, rire si ça nous chante et chanter aussi, qui l'a proposé-Pierre, encore lui.

La décision est prise, nous irons des Seiglières à Prémol. Jusqu'à 11 h nous devrions échapper à l'orage, aux pluies diluviennes annoncées. Nous nous sentons rassurés par le sérieux et toutes les sécurités prises par Marie Françoise et Séraphine qui d'une main de maître mène tout notre petit monde.
Frédéric arrive, un grand car, nous sommes 25 plus une, "volée" à la Douce!
Excités on parle fort, on raconte, on élude, on veut profiter de l'été finissant, trop chaud, étouffant, c'est que l'hiver suit l'automne inexorablement, c'est que la lune n'éclaire pas le jour, c'est que le sommeil se cache sous le lit et que...et que si nous ne partions pas le mardi la terre cesserait de tourner c'est sûr.
Pourquoi ce besoin?
Le besoin de s'emplir de brouillard sous les sapins et leurs sombres rampes bleues
De la pluie tiède, pluie d'été qui vole et fuit
De l'air mouillé...où est le ciel, où est le sentier?
De traverser les bois, si on prenait au hasard tous les chemins où irait-on? Heureusement on ne les suit pas, ça ne risque pas nous sommes encadrés par Jean-Claude, Roland, Ange, Robert, Denise, Marie Françoise et le parapluie rose de Séraphine!!! Droit devant, en douce de temps en temps on se gave de framboises, on prend le temps d'entendre le torrent rouler ses sanglots...
Pile à l'heure du rendez-vous, qui arrive? L’orage et l'eau ! L’eau qui coule à large flot, fait plier de force les herbes vertes et fait des reflets au ras de l'eau qui dégouline en ruisseaux.
Comment ne pas patauger, en rajouter, l'eau est basse, pesante, transparente...l'écouter tendrement déchirée qui sonne, qui gronde et longuement dévore nos rires, conversations et silences aussi. Elle n'est pas froide, non, pourtant elle dévale sur nos épaules, nos ventres, pas froide, non. On lui donne nos visages, nos fronts, elle nous tient dans ses chiffons tièdes. On la regarde, on se  saoule d'elle, après la canicule on l'attendait tant...c'est pour ça  qu'on lui fait tous fête.

On a fait une dizaine de kilomètres et deux cent mètres de dénivelées, tous réunis en un seul groupe, une petite pose à 11 h et on est rentré vers 13 h à peu près...heureux!                         

                                                                    Photo Pierre Labbe