31/10/2017 : Trièves - Les balcons de l'Obiou

Photo d'Edouard Disdichian - Groupe 1

Texte de Gisèle Rigal - Groupe 4

On tient tout seul sur nos pieds

On en menait pas large, Adrien avait dit, fini les balades comme vous avez fait la semaine dernière, on va en montagne...ouais, mais...il n'y a pas de mais, le vertige, en montagne il n'y a qu'à regarder où on met les pieds...
On a la trouille...imprévisible, irraisonnée...comme l'aventure de sa propre existence...on compte sur le doux sommeil de l'épuisement et nous dans le groupe quatre, surtout sur Yves qui tient le gouvernail.
Allons vite, voyons ce qu'il en est. Vite, si vite que j'ai oublié, acte manqué, qu'un de nos trois Pierre a une peur panique du vide et qu'il est absent...Je le sais mais je fais comme si...on est bien là, nous !
Prêts à braver...nos démons, le vide, le chaos, les lieux hostiles, sauvages...et que sais-je, alors que les petitesses, le quotidien c'est pas pour Adrien à qui il faut de l'héroïsme, des sensations d'impossibles à braver, l'envie de fuir, être en mouvement, être mouvement ?
Se jeter à l'eau, se jeter dans l'aventure, être prêt à être plus rien, enfin presque rien, réduits à une pure énergie, un atome en balade, quelqu'un, quelque chose ? Comment rester vivant, survivre, D'où viendra notre salut ? Commencer à négocier avec des forces puissantes, la volonté de vivre...

Le coeur plein de ces pensées, on gravit la montagne sans s'apercevoir que notre imagination a pris la poudre d'escampette.
On a regardé au loin la terre, ses vallonnements, les traces de ses rivières, de ses torrents sans eaux seulement parsemés de piécettes d'or et d'argent d'encore l'automne. L'écume de la forêt nous accompagne...
On a regardé au loin la terre et peut être ses jardins étoilés de dahlias, empourprés de dahlias... et de chrysanthèmes.
On a regardé, deviné, Clelles, Tréminis, Mens, on n'est pas sûr...les montagnes au loin, on a cherché leurs noms...
On a regardé la terre, étalée comme un corps alangui sous un doux soleil, chacun de ses reflets y rencontre nos désirs...nager, dormir, goûter et la source et l'eau vive et la tiédeur et le tremblement du rire...
On a regardé, on s'est miré, on a cherché nos espoirs, les bras toujours prêts à saisir...
On a regardé le rayonnement du soleil et son poudroiement sur quelques saules, aujourd'hui sur toutes les saisons réunies ... un, deux, trois, soleil soudain dans la masse des nuages.
On a trouvé de quoi s'asseoir, jouir de nos casse-croûte, de ceux que l'on a déjà faits de ceux que l'on fera et on y met la langue, les dents et on croque à pleine bouche les pâtes, le cochon de lait, et on lèche les glaces...car il y aura même des glaces !

On a respiré l'air frais, on est tombé à genoux devant une chose, puis une autre, comme souvent le mardi et on tant aimé qu'on a oublié qu'on devait avoir le vertige en haute montagne.

Photo d'Edouard Disdichian - Groupe 1
Photo Patrice Amiel  - Groupe 2

Texte de  Jackie Micoud - Groupe 4

Lorsque nous partons de Grenoble le temps est couvert. La météo se serait-elle trompée ?
Dépose pour tous les groupes à St Baudille et Pipet-Longeville au pied de l'Obiou et du Bonnet de Calvin, commune bien connue par les parapentistes pour son site d'envol de Courtel.
Nous traversons l'Ebron aujourd'hui à sec, pour monter en forêt, sur un large chemin avec quelques montées raides mais notre accompagnateur Yves a su trouver la bonne cadence et la montée se fera sans aucune difficulté.
Peu à peu les nuages s'estompent et, bientôt,  c'est un grand ciel bleu qui nous enchante. Nous voici sortis de la forêt : vue magnifique sur la vaste plaine du Trièves.
Nous remontons les alpages pour y découvrir le petit refuge, tout neuf et non gardé, de Rochassac sous l'arête du grandiose Rattier. Pour accèder au dortoir un pittoresque escalier aux marches taillées dans un tronc d'arbre. C'est charmant : j'aimerais bien venir y passer une nuit. Luxe suprême, des toilettes sont installées à proximité.
Bonne ambiance pour le repas, chocolat et biscuits circulent. Tout là-haut sur la crête nous apercevons les groupes 1 et 2.
A regret, nous prenons le chemin du retour. Jérome, au volant de son car nous attend à St Baudille et Pipet.
Très belle randonnée, conduite de main de maitre, pour le groupe 4, par Yves notre animateur du jour. Merci à lui.


Photo Patrice Amiel  - Groupe 2
Photo Patrice Amiel  - Groupe 2

Texte d'Edouard Disdichian - Groupe 1

Que dire après une si belle randonnée ?  Je peux dire que j'ai ressenti beaucoup d'émotions devant un si beau paysage, la majesté de ces montagnes du Dévoluy.

Le beau temps nous a bien accompagnés tout au long de ce périple. Une matinée sans trop de fraîcheur, un ciel bien bouché au départ, que d'interrogations ce matin. Et puis à la sortie de la forêt, nous voici au-dessus d'une mer de nuages !

Le Vercors émergeant à l'horizon, comme un continent que l'on s'apprête à aborder, une nouvelle terre à découvrir. Que la nature est belle .foutons lui la paix !

De notre côté, nous poursuivons le périple pour nous retrouver sur un pâturage, juste en dessous des falaises du Dévoluy, falaises où nous découvrons les différentes strates de roches.

Cette montagne est productrice de roches, et elles sont récupérées tout en bas puis transformer pour la construction, rien n'est perdu.

Je crois que l'ensemble des groupes a bien apprécié la journée, j'espère que chacun a trouvé son plaisir dans l'ensemble de ces vues splendides.
Arrivée des groupes 3, 2 et 1 - Photo Monique - Groupe 4

Texte de Régine Dupuy Groupe 2
Groupe 2 – Affronter ses peurs

Adrien a dit : dénivelée 1100 m – cotation 2 – passages délicats en falaises.
Ouille ! J’ai peur, peur du vide, peur de ne pas être à la hauteur, peur de gêner les autres…. Mais par
contre, je sais que je peux compter sur le soutien des copains. Tant pis, j’y vais. On verra bien et pour
voir… j’ai bien vu.
Nous sommes sortis de la forêt juste au-dessus de la mer des nuages où flottaient d’improbables îles.
Somptueux. Là, la vraie montagne nous attendait avec ses falaises, ses creux d’ombre, ses secrets.
Nous avons grimpé sur un fil en jouant avec nos ombres ; un petit coucou aux copains du groupe 4,
petits confettis rassemblés tout en bas au pied du refuge, et nous avons attaqué le balcon de l’Obiou.
Là, mes amis, je n’en menais pas large, heureusement car le sentier était étroit. Je n’ai plus quitté du
regard les chaussures (elles n’ont jamais été si belles) de Maryse qui a été un guide fantastique.
Même pas peur ! Du vide, je n’ai rien vu, j’ai franchi avec sérénité tous les passages délicats. Il y a
des jours où les œillères ont du bon !
En lieux sûrs, dans la sublime lumière de l’automne, j’ai pu profiter de la splendeur des paysages : les
herbages infinis, les roches plissées, le chaos violent de l’Ebron, les mélèzes dorés sur le ciel bleu...
Merci Adrien de nous avoir proposé une incursion sauvage dans une nature grandiose.
Merci Alain pour ton courage à guider ton « troupeau » si gentiment.
Merci de m’avoir permis de repousser mes limites.
J’aimerais tant donner un peu de cette lumière et de cette vie à ceux qui en ont tant besoin en ce
moment.
J’ai mal aux genoux mais j’ai si chaud au cœur… Ne comptez quand même pas sur moi pour
l’escalade ou la via ferrata.

24/10/2017 : Trièves - De Tréminis à Prébois


Photo de Pierre Labbe - Groupe 4
Texte de Jackie Micoud (Groupe 2)

En cette belle journée, quasiment printanière,  le point de départ de la randonnée se situe à Tréminis, la perle du Trièves. L'origine de son nom n'est pas très sûre : on évoque entre "3 monts" ou 3 châteaux" et même "terminus", le petit village se trouvant au bout de la vallée. Cependant, la plus vraisemblable serait "transménium" qui signifie au-delà du Ménil.

Dotée d'un territoire de 5000 hectares qui s'échelonnent de 840m à 2761m d'altitude. Tréminis est dotée d'un massif forestier de 3000 hectares. 180 Tréminisous et Tréminisounes constituent la population permanente. Celle-ci augmente considérablement pendant la période estivale.
Nous remarquons les grandes bâtisses typiques du Trièves avec leurs belles tuiles à "écailles".
Ce lieu grandiose a inspiré à Jean Giono son roman Batailles dans la montagne.

Les informations les plus anciennes évoquant Tréminis datent du Mésolithique (entre 8000 et 6000 ans avant J.C). A cette époque on pouvait trouver un site de taille du silex. Au Moyen Age il existait plusieurs châteaux ou maisons fortes qui disparaitront tous entre le XVIème et le début du XIXème siècle.

Une grande partie de notre progression vers le Col de Mens se passe en forêt où les feuilles mortes que nous foulons allègrement nous rappellent que nous sommes bien en automne. Les feuillages sont parés de leurs couleurs dorées et cuivrées.

Lorsque, tel le loup garou, nous sortons du bois, se dressent, majestueux devant nos yeux émerveillés, la Grande Tête de l'Obiou et son proche voisin le Grand Ferrand, légèrement poudrés par une mince couche de neige fraiche.

Bientôt, un grand champ ensoleillé accueille la joyeuse troupe pour la pose déjeuner. Arrêt de courte durée : une dernière petite grimpette nous attend avant la descente sur Prébois. Le sentier, maintenant à découvert, nous offre une belle vue sur la vaste plaine du Trièves. Au loin, les 2 soeurs, Agathe et Sophie, nous font coucou. Le Mont Aiguille, roi incontesté de la région, attire tous les regards et les commentaires.

Enfin, nous arrivons dans le petit village de Prébois après avoir passé une superbe journée. J'ai du mal à croire que dans une semaine le mois de novembre pointera le bout de son nez.

Merci à nos animateurs Séraphine, Denise, Roland C et Christian.

Photo de Patrice Amiel - Groupe 2

Texte de Gisèle Rigal (Groupe 4)

Dans une journée toute une vie

Le Trièves, toute la journée on a eu ce mot à la bouche. On l'aime, c'est unanime, on aime y venir, on aime l'admirer et le découvrir.
Christian nous l'a offert aujourd'hui sur un plateau, a présenté sa randonnée d'abord dans un car puis dans l'autre en changeant au Col Du Fau.
Très terre à terre, un moment, je vous le fais jour du patrimoine. En montagne, ou en plaine  les arbres sont parfois singuliers et ils servent alors de repères. A une époque donnée il y eut à cet endroit un hêtre (Fau, en Occitan) que l'on voyait de loin.
Quant au Trièves du temps des Gaulois : Le Tricorii, " les trois troupes" occupaient l'Est du Vercors mais l'origine du mot proviendrait plutôt du substantif Gaulois " trébos" " habitation, village".
Et enfin j'ai recherché, pour compléter les explications de Christian, dans mon bouquin (« noms et lieux du Dauphiné »  de Jean- Claude Bouvier, professeur émérite de langue et culture d'Oc ... aux éditions Bonneton ) l'origine du nom de Tréminis. Ce serait un  lieu marqué de trois pierres sacrées. Et Prébois, (castrum Pratiburi 12 iéme siècle) pré qui contenait du buis (bois, bouis en Occitan) .
Et c'est parti pour un tour, bonnes gens... on va voyager.
Voyage, traversée,  vision,  rêve,  quête... ?
Vous faire un récit de ce qu'on a vu hier, perçu de ce que la nature donnait en spectacle ou dérobait à la vue... décrire, énumérer, faire exister un monde?
Jadis, pour s'échapper on descendait les fleuves, mardi on aurait eu du mal tant la rivière était à sec et avait abandonné ses galets, cul par-dessus tête affalés les uns contre les autres. Maintenant c'est plus cool les voyages, il y a moult moyens de locomotions plus rapides et plus confortables les uns que les autres. A ce jour pas de sinuosités, pas d'à-pics abrupts, pas de froid glacial, de gueux ou de marauds, presque du tourisme avec le ridicule en moins et pour guide Christian en tête et Denise en serre file. Allez-vous barrer avec ça !!! Donc pas de brigands mais des merveilles en or encore accrochées aux branches des arbres. On se laisse mener, pas de frontières, pas ou peu de contraintes,  quelques fantaisies, quelques parenthèses exotiques enfin si on se contente de peu ou si on fait de chaque moment un trésor. Ici, c'est le voyage avec les jambes,  je vous laisse imaginer votre voyage intérieur...car au coeur du voyage, au fond de notre être on pèlerine, on invente, on chemine, on se meut, on se retourne, on se penche, on monte, pris d'un désir soudain d'aller plus haut, ailleurs dans des contrées inexplorées...Au sommet ? Au sommet de quoi on ne serait pas encore allés...grimper, s'agripper aux forces encore permises, à leur éclat, à l'étincelle de nos vies n'en déplaise à certains messieurs qui nous voient bien décaties, défraîchies " des tue l'amour" et que sais-je encore et comme s'ils n'avaient pas de miroir ne serait-ce que pour se raser...
Les jours se rajoutent aux jours, oui, c'est vrai mais cela ne nous empêche pas de contempler et de partager nos impressions, de se sentir en osmose. L'expérience nous a élevés, la lumière du soleil éblouis, l'acuité de notre esprit nous a apaisés...
Après le déjeuner on  admire une infinité de merveilles, il y avait la douceur de l'air, du temps, moment sublimé sans doute. et peut-être qu'on a projeté sur le paysage un monde imaginaire qui a amalgamé les couleurs de l'automne, le bonheur d'être ensemble, les sens, l'harmonie des clairières, des cultures, des routes, des étangs, des bois... On a transfiguré une des sept merveilles du Dauphiné? Pourtant on est pas du genre à se laisser compter fleurette et on ne prend pas pour argent comptant les légendes dorées...mais merveille de la nature oui on est d'accord. Des gens simples, on serait, prêts à admirer ce qu'on a sous la main parce qu'on ignore tout le reste ?  Peut-être !
Le Mont Aiguille "paradis suspendu", "Jardin des origines"...on discute, on conteste, on s'interroge.
Assez, de découvrir les merveilles du Dauphiné parlons d'autres choses, plus communes, des insectes peut être? Du goitre, des crétins des alpes?... ouille c'est parti pour l'accumulation des maux! Passons, revenons aux paysages...
On continue le voyage, on traverse, on affronte, on métamorphose, on continue nos tribulations sur les chemins larges ou étroits sans danger en tout cas de se rompre le cou...tout jusqu'au soir nous paraît beau...et on a tous ou presque du mal à faire le voyage de retour.

Photo de François Gilanton - Groupe 2
Texte d'Edouard Disdichian (Groupe 2)

De Treminis à Prébois , découvrons  le Trièves par les chemins recouverts de feuilles adoucissant nos pas. De ce côté , les montagnes du Dévoluy , enrubannées d'un léger voile de neige , faisant encore plus resplendir la majesté de ces falaises, et de l'autre côté , un peu plus loin le Vercors, avec le  symbole du Trièves , ce Mont Aiguille et les grandes falaises du Grand Veymont. Pour embellir encore le moment, des arbres plein de belles couleurs de l'automne et bien lumineuses grâce à un soleil juste chaud et un ciel bien clément pour nous , les randonneurs , bien heureux d'être là. 
Oublié, le départ un peu frais du matin, voici Prébois, village fleuri, sous le soleil et toutes ces fontaines .il est l'heure de rentrer, mais nous avons de belles images en souvenirs.

Pause déjeuner du Groupe 2 - Photo d'Edouard Disdichian
 Pause déjeuner des groupes 3 et 4 - Photo de Pierre Labbe - Groupe 4

Et à mardi, si le coeur vous en dit ! Inscrivez-vous si ce n'est pas encore fait .


Photo Pierre Labbe - Groupe 4

17/10/2017 : Journée des animateurs à Notre-Dame de l'Osier

Texte de Nora Villiot, photo de Christian Ceuninck
Coucou les vieux, pas de courbatures ??????????
Je suis fière de vous, quelle leçon vous donnez là.
Bon concernant la balade, a été apéritive orchestrée par VITO le druide et son disciple François.
La surprise a été tenue jusqu'à notre entrée dans un ancien monastère.
Les sœurs ont disparu, mais les murs demeurent et derrière ces murs, 
  ÉVÉNEMENT.

Des ménestrels s’activent  ( BOB ANGE JC YVES) pour que le banquet soit prêt, la ripaille était partout
sucrée salée. Au fond un  accordéon égrène des notes, un couple de vieux rockers, sortis pour l'occasion de leur naphtaline jouent des airs anciens


L'antique, dans son ventre il a greffé une horloge, et MIDI , c'est Midi, il faut que la bouche s'ouvre, et que s'active le dentier, oui il faut dire qu'à part la gesticulation de la mâchoire, le reste c'est un
vague souvenir, enfin pour ceux dont la mémoire est toujours là.
Les réjouissances commencent, on boit, on mange, on rit, c'est un vrai festin.

Hop tous sur le dance floor, hé année 60, souvenir souvenir, le rock endiablé, les corps
Fini les douleurs rhumatismales, oubliée la hanche en titane, et le genou cagneux, qui craque.
Le patriarche, c’est un rhizome, il s'étale, il dure, il résiste.
Pauvres jeunes qui eux doivent travailler pour un salaire de misère, alors que le vioque, son appétit augmente et c'est les caisses de retraite qui sont au régime.

Le bonheur a été présent toute la journée, quelle chance de voir tout ça, merci encore

pour ce moment de bonheur, simple et généreux.
Les cuistots


Le dance floor
Texte de Gisèle Rigal, photos de Patrice Amiel
Oh, le beau jour
Aujourd'hui est la journée surprise des garçons. Elle sera festive.
On a tous cherché à savoir, rien n'a filtré, ce sera l'inconnu, l'inconnaissable, l'incertitude jusqu'au bout.
Ils ont tout organisé, tout, c'est à dire même le magnifique été indien qui se prolonge, une marche tout en
douceur dans la campagne guindée d'une parure géante qui éclabousse le ciel d'une teinte jaune et
sanguinolente. On est émerveillé...au sol un tapis d'herbes séchées lancent haut leurs tiges pour atteindre
la lumière, dressent leur efflorescence jaune paille ou rose en nuages légers, parsèment le paysage de
touches vaporeuses.
On veut tout voir.
On veut tout intégrer.
On prend les chemins, les collines sont couvertes d'arbres, mélange de chênes, hêtres, châtaigniers...on
écrase les bogues, on cueille, on mange, Pierre s'étouffe...
On baguenaude, on prend notre temps. Puis on traverse une plaine qui s'étend, la culture des noyers l'a
envahie, toutes les parcelles se disputent le terrain avec quelques prés où paissent les vaches, ou bien des champs en jachère où poussent de grandes graminées sauvages qui attirent les oiseaux.
Difficile de résister aux belles noix qui jonchent le sol . Rapine, maraude ? Grande discussion entre
Denise, Eliane, Christian et Pierre. Rapine c'est volerie, larcin avec violence. Maraude nous sied mieux
car on enlève furtivement quelques noix, on bourre nos poches, et on repart content ! On marche
joyeusement quand quelques bâtiments émergent du couvert végétal et là bas, bientôt la flèche d'un
clocher à pierre blonde.
Les troupes bon-enfant ont décidé d'arriver ensemble sur le lieu du rendez vous.
On est tous là, on y va, on franchit l'entrée d'un énorme bâtiment qui forme le point saillant d'un parc. Au
commencement un grand silence, puis quelques notes de musique échappées d'un accordéon. Le
musicien, une chanteuse sont sous un préau, à quelques mètres des tables sur leur trente et un.
Mais où sont les garçons? Arrivent Robert tout sourire, puis Ange enjoué et Yves et Jean Claude et
Christian les petites mains semble-t-il des gais lurons tous plus épanouis, joyeux, rieurs, les uns que les
autres. Quel accueil mes amis!!! Ils ont élu domicile, balayé, nettoyé, , dressé, établi le campement de la
journée.
D'abord on a droit à l'apéro et la "grande bouffe" peut commencer pour nous alors qu'ils finissent par
s'échapper pour se mettre au fourneau, attiser le feu, griller les saucisses et les côtelettes.
Il faut être malins, efficaces, organisés ou un peu cuistres pour atteindre les amuses-gueule, les en-cas...il
ne manque rien, Jeanine, Hélène leur ont donné un coup de mains. Ils ont pensé aux quantités, à la variété, pas étonnant si on s'agglutine, on croque, on boit avec ivresse. La joie des uns ricoche sur les autres, Denis est là. "content d'être là, content d'être arrivé, content de l'avoir fait". Nous on est content qu'il soit là.
Les garçons s'affairent, tour à tour sommelier, tour à tour cuistot, ils nous nourrissent, nous pansent...Tout
baigne! La joie, une dure pierre à polir? ils l'ont bien polie!!! Le même plaisir, la même intelligence anime
leur esprit et ils nous les communiquent. Après les agapes beaucoup se lancent follement sur la piste de
danse au son de l'accordéon. La joie a essaimé ainsi, a pris pied sur ce petit territoire abandonné. Nos amis l'ont fait grouillant, bouillant, vivant, riant...et nous on a tout raclé, tout dévoré, fait bonne chair, on s'est bien tenu à table, et souvent "nos lèvres ont pressé la coupe en nos mains encore pleines".
Tous les animateurs peuvent être fiers et tirer gloire de cette journée inoubliable parce que si joyeuse.

Bon appétit !!

Jean en duo
Texte de Jacky Micoud, photos de Nicole Beauvy
Attention, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui c'est la fête, la fête. La journée surprise de nos animateurs est arrivée. Direction St Egrève. Une partie du voile commence à se lever. Enfin, nous y voici : le parking de Cras accueille nos deux cars. Puis, c'est le cheminement dans les noieraies et les chataigneraies.
Montée au belvédère de la Madonne. Cette statue de bronze de 5 m. de haut domine la vallée de l'Isère. Elle a été offerte en 1946 par le village de Vinay en échange de 6 candélabres venant de la chapelle du couvent des sœurs de Notre Dame de l'Osier.
Enfin, il nous reste quelques hectomètres pour atteindre le but final de la journée : Notre Dame de l'Osier qui doit son nom à un évènement qui se produisit le 25 Mars 1649.
A cette époque, le village portait le nom de "Les Plantés". On y comptait quelques 20 habitants dont le Huguenot Pierre Port-Combet et sa femme catholique Jeanne Peilon. Un jour de fête, Pierre décide de tailler l'osier. Jeanne essaie de l'en dissuader : on ne travaille pas le dimanche. Rien n'y fait. Lorsqu'il donne son premier coup de serpe, le sang coule. S'est-il blessé ? Il n'en est rien, c'est la branche qui saigne. Pierre doit se convertir au catholicisme et ne plus travailler un jour festif.
Nous arrivons, accueillis par un air d'accordéon. C'est bien la fête. Le barbecue chauffe. Ange et Robert sont aux taquets. L'apéro est servi puis, chacun s'approche avec son assiette pour une côtelette ou une merguez fumante.
L'ambiance est joyeuse. Quelques pas de danse puis, une longue chenille se forme.
Mais, les bonnes choses ont une fin. Il faut rejoindre les cars après cette belle journée ensoleillée et festive.
Merci aux initiateurs de cette belle journée, sans oublier leurs épouses qui, dans l'ombre, ont largement contribué à la réussite de cette journée.
A l'année prochaine ......

La Madonne


L'apéritif


Un coin bucolique
Texte de Régine Dupuy, photos de Pierre Labbe
Paroles et images…
Tous les rois mages sont arrivés dès le matin les bras chargés de présents. Ils ont cheminé dans la
forêt en suivant les petits cailloux ou plutôt les noix laissées par les petits poucets qui les guidaient.
Les feuilles mortes se ramassaient à la pelle et l’été indien n’en finissait pas de nous éblouir.
Notre Dame de l’Osier qui ne s’appelle pas Esméralda nous tendait les bras pour nous diriger vers
une maison (presque bleue) adossée à la colline où on a depuis longtemps jeté la clé. Là, ce n’était
pas le radeau de la Méduse mais les copains d’abord. Il y avait Ange, Jean-Claude, Christian, Yves,
Denis et puis Paulette….
C’était bien chez Robert, on y retournera. Nous avons ripaillé sur la nappe à carreaux dans la fumée
des merguez puis dansé dans les bras de Bambino sur les bords de la Méditerranée, même la chenille
processionnaire n’a jamais été aussi belle : tous ces petits bonheurs glanés au bord du chemin.
Tout s’est terminé avec le premier flocon d’étoile des neiges qui a vite fondu devant tant de belles
voix.
Comment remercier tous nos animateurs cuisiniers ou marcheurs qui nous ont concocté un si
fabuleux brouet de générosité et d’amitié ?

Combat pour l'accès au buffet
Le stand des grillades