Entre temps et temps
Aujourd'hui, mardi s'est transformé en
jeudi. Angoisse. On le sait, une RAMeuse n'est pas taillée comme un
RAJeur. Il va falloir assurer. Envieuse, elle fait des pompes, des
abdos, s'enfle et souffle pour égaler les bougres...disant "
vous avez vu les mecs, eh, voyez donc, ça vous va, dites, suis je à
la hauteur - tu parles- et là - cours toujours- j'y suis? - tu te
mets le doigt dans l’œil-" Elle se met à rêver :
propulseurs à ses semelles, EPO, hormones...coach... Dringggg !!!!
le réveil sonne, sortir du rêve, intégrer la réalité. Autre
embûche, il pleut "comme vache qui pisse". Y vas, y vas
pas... Allô Robert - il dort encore - Allô Séraphine - on y va,
pourquoi -?
Eybens, la piscine, personne. Robert
arrive, Séraphine, chic alors, Roland et ... c'est tout! On est
quatre.
A plein ciel, il pleut toutes les eaux
de toutes les rivières et les fleuves, les eaux des lacs, des rosées
vives, des sources égorgées, des gouttes à gouttes des racines et
des arbres, toutes les eaux cachées, les eaux des pluies, des orages
et la bruine, les lents brouillards et les brumes immobiles. La pluie
passe par dessus les murs, elle emporte les haies, elle coule,
s'écoule, bondit, inonde. C'est fini. La pluie...et les bobards!
Au bout d'un moment, pas longtemps elle
s'est arrêtée. Elle s'est posée sur les arbres avec les
corneilles. Au dessus le ciel, ruissellement de lumière. Au bout des
prés, face à nous "à deux heures" le bleu du ciel! Au
cœur de l'herbe le balancement des gouttes de soleil.
Séraphine habite Eybens et connaît le
coin comme sa poche. Les chemins, passages, fourches,
croisements...champs, prés, clôtures, haies, - "là passent des
sangliers parfois des cerfs"- Nos chemins traversent les bois de châtaigniers de Pératière d'un côté, les bois de Pisalis de
l'autre. La vue sur Grenoble et le Vercors est magnifique quand,
pendant un moment le brouillard ouvre ses rideaux. Sur les crêtes on
rencontre les hameaux, Romage serré, ramassé. Les fermes ont été
transformées en belles maisons cossues, la fontaine coule toujours.
Les vignes, les imaginer soudain fleuries au regard, aux envies, et
mûres d'un coup sur les sarments de feuilles rousses. Aujourd'hui
ceps arrachés, racines retournées, grangeons abandonnées (noms
donnés aux cabanes de vignes dans la région).
Notre rando servira de sortie de
reconnaissance pour nos animateurs. Ils se la mettent sous le coude.
Inutile de vous dire qu'elle était
superbe, gaie et chaleureuse et comme si ça ne suffisait pas elle se
termine chez Séraphine pour l'apéro! Les galettes et le cidre, on a
tout mangé? surprise.
Un pied dans l'année qui meurt, un
pied sur l'année nouvelle, à cloche pied tantôt sur le temps qui
passe, tantôt sur le temps qui vient je veux souhaiter à chacun la
santé qui permet d'entretenir de bons rapports avec la vie, même si
pour certain ça coule d'une source. Je souhaite que la vie se
reproduise encore longtemps chaque saison comme si elle devait se
répéter toujours, avec légèreté , au-delà des préoccupations,
des sentiments, des émotions.
Et comme dit Yves - ce n'est pas le
nombre des années qui compte mais la vie que l'on met dans nos
années-