06/02/2018 : Matheysine - Tours des lacs de Laffrey

Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
On nous avait promis de la neige, du froid, le brouillard  mais que nenni, on a eu Laffrey, avec de neige, mais bien agréable pour marcher et l'entendre craquer sous les chaussures, et pas de brouillard non plus. Nous avons pu voir les lacs de Laffrey, et à peine gelés sur les berges. Donc la température fut bien agréable avec même un peu de soleil pour le midi. Une belle randonnée sous l’œil de l'Aigle (en forêt), sur les flancs du Grand Serre. Nous sommes passés près de la Prairie de de la Rencontre, lieu historique car le 7 Mars 1815, Napoléon échappé de l’île d'Elbe et en route pour Paris, rencontre les troupes envoyées de Grenoble pour le capturer, les retourne et continue pour la conquête  du pouvoir, c'est le Vol de l'Aigle et les Cent Jours, et la fin à Waterloo.
Groupe 1

Pique-nique du groupe 1
Photos de François Gilanton (groupe 2)
Groupe 2

Groupe 2
Texte de Jacky Micoud (groupes 3-4), photo de François Gilanton (groupe 2)
Lundi je n'étais guère confiante pour cette randonnée en Mathéysine.
J’espérais même son annulation et pourtant....
Nous côtoyons pendant un instant le Grand lac de Laffrey. Direction Cholonge. Passages sur routes et chemins enneigés. De ci, de là, des nivéoles pointent le bout de leur nez.
Nous voici au Belvédère Olivier Messiaen (1908-1992). La vue est superbe avec, en premier plan, le lac et, en toile de fond, la Chartreuse ensoleillée.
Le célèbre Compositeur passait ici tous les étés et ce, jusqu'en 1992. Dès le petit matin il arpentait les chemins en cherchant l'inspiration à travers le chant des oiseaux. Il repose au cimetière de St Théoffrey.
Nous continuons notre chemin pour passer sur l'autre versant vers Gonthéaumes.
Belle vue sur le majestueux Grand Serre et son aigle qui ressemble bien à l'Aigle Impérial de Napoléon. Ce dernier rencontra les troupes de Louis XVIII le 7 Mars 1815 dans la prairie de la Rencontre. Cet aigle qui fait beaucoup parler est-il un hasard naturel ? ou a-t-il été façonné par la main de l'homme ? that is the question !!!
Plusieurs versions s'affrontent : certains pensent que la forêt a été taillée par les troupes napoléoniennes. D'autres encore penchent pour sa taille au XIXème siècle.
Le Grand Serre et sa forte pente attire aussi de nos jours de nombreux fans de course à pied. C'est l'un des rares sites français du "kilomètre vertical" avec un dénivelé de 1000 m. qui se monte en ligne droite. Le départ de cette folle course se trouve à Cholonge.
Pour la pose "miam miam" un grand champ tout blanc nous accueille. Puis, nos estomacs satisfaits, nous descendons sur St Jean de Vaulx pour rallier notre car à Laffrey.
Très belle randonnée, sans soucis. A aucun moment je n'ai regretté d'avoir quitté ma couette.
Merci à nos organisateurs qui ont fait le bon choix.
Aigle du Grand Serre
Texte de Gisèle Rigal (groupes 3-4), photos de Monique (groupes 3-4)
Avis de "tempête"...
Tu parles d'une galère, les marcheurs arrivent avec plein la bouche les avis météo qui prévoient neige, neige en abondance, plusieurs centimètres au moins, froid glacial, risques de dérapages, patinages, paralysie du pays, alertes, alarmes...je tente de les rassurer - oui mais pas ici, à Paris peut être, et depuis plusieurs années il y a la décentralisation!!!, hum, l'humour à deux balles ça ne prend qu'à moitié...
En tout cas, sur le parking, pas un pet de neige, pas de coup de froid, mais on n'est que trente trois à vouloir partir, se faufiler entre les bourrasques, tempêtes, averses, blizzards et même avec un mètre de neige si c'était le cas et ce n'est pas le cas.
D'accord, c'est pas de veine, on commençait à se faire à l'hiver déguisé en printemps... D'accord on veut bien se couvrir pour se protéger du froid. D'ailleurs on a gonflé nos sacs, on s'est ébouriffé de parkas, bonnets, écharpes, gants et on ressemblerait presque à des édredons en goguette.
Arrêt Champ sur Drac, plus quatre, ça fait trente sept!
A la sortie de Vizille on prend la rampe qui monte aux lacs de Laffrey "endormis dans leur berceau de prairies", pas de problème sur la route, elle est sèche. Et à Laffrey pas de neige.
On suit Séraphine, Ange en petits commandos regroupés, d'abord en file indienne, comme un petit train de marchandises, le long de la route où les voitures filent à toute vitesse. Ils nous recommandent la prudence, on s’exécute en petits sauts de cabris ou petites enjambées pour se dérouiller.
Michelle, en formation, le nez sur la carte cherche le Nord, le Sud, on ne la quitte pas d'une semelle, pas un instant à perdre, sa tactique, l'azimut, les cheminements naturels, cours d'eau, on va tout en zigzag...
Enfin, nous, on se la coule douce, on avance, on occupe notre temps libre à faire des vers, à se rassasier du bon air, frais, jouissif,on explore les lisières, les sous bois, on s'extasie devant les fleurettes, le nez souvent à ras des pâquerettes. On reluque les renfoncements de terrain où l'ombre se meurt dans le creux de la neige...et parfois on oublie que dessous sommeillent des plaques de verglas. Badaboum!
Séraphine ne quitte pas Michelle, elle l'a à l’œil...on change de directions en vitesse, on pique quelques sprints digne d'une Formule un vieux modèle, on se fait plaisir, on s'éclate, mais on se fait siffler! On attend, et zou! c'est reparti. Vadrouiller, faire le tour du proprio, de notre royaume d'un jour. Mais quelle barbe toutes ces portions de route... notre envie,la neige! Et quand on regagne les chemins où il a neigé, attendre que l'herbe pousse. Tous les matins demandent à vivre, oui, rien ne demande à vivre que le matin de chaque jour, puis l'ombre viendra.
Et voilà, cependant que l'on marche, tête basse, le cœur battant ou bien les yeux tendus quand on se retourne vers le ciel bleu azur derrière, ou bien devant, quand le soleil s'enflamme de blanc profond, immobile.
Tout d'éclats.
Soudain, le lac, éclos de neige et de pierres, plein de reflets du ciel, les couleurs, les lumières et les blancs sommets du Grand Serre.
Tout d'écailles.
On s'éloigne, on grimpe, on retrouve les traces dans la neige, la mesure de de nos pieds, nos pas dans ceux de devant que quelqu'un derrière écrase, que le vent essuie. Innombrables chemins, comment on fait quand il y en a quatre?
Au moment du casse croûte, Josette demande le soleil, Ange cherche le soleil. Josette demande une douce prairie. Ange cherche une prairie. Josette demande un point de vue. Ange trouve le soleil dans une prairie avec un joli point de vue! Mais il faut pour ça se hisser au dessus d'une barrière, contourner les fils barbelés et ne pas faire comme Michel s'emberlificoter le pouce dans les fils. Aïe!!!
Même pas plein les guibolles, on s'est tapé une quinzaine de kilomètres, tranquille, alors on peut rejoindre le bercail, heureux d'avoir marché avec les copains.
Merci à Ange de nous avoir concocté cette rando, petite omelette norvégienne, exquise.



Pique-nique des groupes 3 et 4


30/01/2018 : Nord Isère - Valencogne - Le Gréhaut

Photo de Robert Selbmann (groupe 1)
Le groupe 1 à Notre Dame des Vignes
Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
Nous avons marché autour de Valencogne, en espérant trouver un petit ensoleillement 
mais sans succès. Heureusement, pas de pluie cette fois-ci, les Terres Froides se 
sont montrées clémentes, il y avait quelques traces des dernières chutes de neige,
par contre, les chemins sont toujours impeccablement gras, hum, vive le gras .
Nous avons eu un bel enchaînements de vallons, de légères montées, toujours bien
agréables. Un peu plus de lumière nous aurait, sans aucun doute possible, permis
d'avoir un beau panorama. Nous avons croisé et cheminé sur un bout des chemins de 
Compostelle. Le retour de la randonnée nous fait passer par Notre-Dame des Vignes,
qui domine Valencogne. Cette statue a été érigée en 1903, pour protéger les vignes
du phylloxéra. Si on regarde bien, la protection fut totale car il n'y a plus une vigne
à l'horizon.
Il y a un circuit pédestre des Croix, autour de Valencogne, qui comporte 9 croix:
croix du Jubilé, croix Jean-Marie, croix de Champs, croix du Gars ou croix Colomb,
croix du Marais, croix Chapuis ou Lambert, croix Charpenne, croix du Brocard et

croix du Poutart .
Les enfants s'amusent !

Pique-nique du groupe 1
Texte de Jacky Micoud (groupe 2), photos de François Gilanton (groupe 2)
Valencogne, dans le nord Isère, tout le monde descend : c'est le départ
de la randonnée du jour.
Les nuages sont bas. On espère quelques rayons de soleil.
Le nom "Valencogne" serait l'association de deux noms de famille : les
Vaillant et les Cogne. Le village est niché à une altitude de 570 m, au milieu de vastes
prairies et collines. De ci, de là, des petits hameaux parsèment l'horizon.
Comme tous les mardis, en ce moment, les chemins sont boueux. Très vite
les pantalons sont maculés.
Midi sonne, nous voici au Moulin de Lapérouse, lieu charmant et propice à la pose déjeuner.
Ce moulin, bâti en l'an 1872 par Antoine Lapérouse est resté longtemps dans l'oubli, enfoui sous la végétation. Heureusement il a été rendu à la lumière en 2009 grâce à un groupe de bénévoles.
Une roue à "augets" * a été construite et, depuis l'année 2015 elle tourne doucement pour notre plus grand plaisir. Lieu très agréable avec tables et bancs pour la pose pique-nique.
Merci à ces courageux bénévoles.
Il est temps de quitter ce havre de paix. Il reste 6 km à parcourir.
Passage à Notre Dame des Vignes érigée en 1903 sur la colline dont les coteaux étaient plantés de vignes. Deux explications à la mise en place de cette statue :
- le phyxollera qui décime les vignes. Les paysans demandent de l'aide à la vierge.
- 2ème explication possible : l'imminence de la séparation de l'église et de l'état.
Des vignes, de nos jours, il ne reste rien.
La statue en fonte fut acheminée, par rail, depuis la bonne ville de Lyon, jusqu'à St André le Gaz puis par char jusqu'à la colline.
Retour au car, crottés, mais heureux. Le soleil espéré n'a pas montré le bout de son nez mais, il était dans nos cœurs et c'est bien là le principal.
Merci à Denise M. initiatrice de cette agréable balade et à Eliane, Christian G., François, Georges et Michèle.

* Une roue à "augets" est une roue mue par la force de l'eau et constituée d'une succession de compartiments cloisonnés, en formes d'auges, empêchant des pertes de liquide.

Groupe 2

Quel est ce groupe à l'horizon ? 
Texte de Gisèle Rigal (groupe 3)
L'eau
Ce matin, le grand jeu, on a un car luxueux à étage. Arlette, Françoise, Éliane, Laurence
sont au premières loges au premier. Jean, Christian, Georges, Denise et Éliane au rez de
chaussée. Les autres au poulailler ! et il fait caqueter ce car...
On part avec le brouillard enfin ce qu'il en reste, il a tant plu ces dernières semaines que
l'haleine de la terre en est encore bien chargé. On sent sa respiration à travers routes,
colonnes de camions, phares de voitures aux carrefours et à contre sens...
A quelques encablures du centre ville, sitôt franchi le boulevard, l'agglomération se
transforme en non-lieu, cités dortoirs, magasins spécialisés dans le rabais, vastes hangars
rendant la voiture indispensable...Non sens?
Tous les mardis, nous, on s'en extrait pour un je ne sais quoi qui resplendisse.
On est parti.On est parti pour Valencogne, dans le Nord Isère, "pays ondulé de collines"...dans les Terres Froides.
Que dire, ne pas dire, des terres froides, qu'il n'y pousse rien, pas même des vignes...qu'il y
fait froid, bien plus qu'ailleurs, qu'on en revient propre comme un sou neuf ? Eh!
non...Crottés, voilà comment on en revient. Frigorifiés, non ... les vents n'ont pas été froids
plus que ça. Avec des yeux scintillant des couleurs de la mer et des déserts ? non bien sûr!
En haut, les brouillards , vapeurs, brumes rapetissent les paysages...une part de nous
finirait par en avoir la même étoffe si elle ne faisait pas l'effort de laisser le regard errer sur
les couleurs, les boursouflures, le velouté, les textures de tout ce qui est là, à deux pas. En
bas, fontaines, sources, étangs habillés de mousse. Torrents qui descendent de tous les sentiers. Flots rouges de boue, de purin, et leurs arrachements sur l'échine des champs, des ventres des tas de fumier, dévalant les chemins. Baves des sources qui viennent et s'en vont, surgissant et s'enfonçant dans les fossés, laissant leurs traces, leurs marques sous une cousinade d'arbres. Les étangs s'étalant en nappe sous les saules, les joncs brillants de l'ombre moite du ciel. Les eaux, où vont elles? Elles avancent, elles vont
vers les autres eaux, dans les prés, les champs, les neiges vives et pressées, entre les berges, la campagne, les hameaux...elles vont. Suintant sur les rochers, pliant les herbes entre deux eaux, nageant vertes, reflétant le clair obscur. On entend leurs borborygmes, leurs déchirures,elles sonnent, grondent, dévorent le silence longuement.
Et soudain, dans l'odeur de l'humus, dans les sous bois un immense tapis de gracieuses Nivéoles annoncent le printemps ! Ce ne sont pas des perce-neige et on les appelle aussi Claudinette. On se baisse, on observe leur grelot d'un blanc pur avivé par une pointe de vert sur le bord des pétales...Antoine n'est plus seul maintenant à nous faire partager son savoir, il est secondé par Béatrice...et on va devenir incollable si on ne fait pas la sourde oreille. Quel plaisir d'apprendre, de regarder, d'observer... enfin pas toujours et j'aimerais vous dire pourquoi mais je crains de vous plomber ces moments qu'on veut heureux.
Mardi prochain se sera enfin février! novembre c'était hier.

Photo de Georges Beaudoing (groupe 1)
Toujours le groupe 1 !
Photos de Patrice Amiel (groupe 2)
Les animateurs bien perplexes

Pique-nique du groupe 2



23/01/2018 : Nord-Isère - De Roybon à St Antoine-l'Abbaye

Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
Aujourd'hui, une belle randonnée par les Chambarans et une partie des chemins de Compostelle.
Pour ce mardi, la pluie nous a enfin lâché les chaussures. Nous avons bénéficié d'une belle journée,
qui fut même printanière à la mi-journée avec un soleil retrouvé ! Merci d'avoir pensé à nous.
Avant le départ de la randonnée, nous avons traversé Roybon, qui possède une petite réplique de
la statue de la Liberté, sur la place de la cité.
Le matin, nous avons fait une petit visite à Notre-Dame des Chambarans. C'est une abbaye trappiste fondée en 1868 par des moines venus de l'Abbaye de Sept-Fons à proximité de Roybon. L'abbaye fut d'abord occupé par des moines, et depuis Avril 1931, ce sont des sœurs qui font vivre cette communauté. Elles sont environ 50 sœurs.
Le soleil nous à bien accueilli à notre arrivée à Saint-Antoine l'Abbaye. Cette commune fait partie des plus beaux villages de France. L'abbatiale fut construite du 12 eme au 14 eme siècle , sous l'ordre des Antonins, des Frère hospitaliers et médecins.
Elle accueillait les pèlerins.
Nos chaussures ont bien pris la boue, et je ne pourrai pas dire si nos articulations vont mieux après cela.

Le groupe 1 dans les chemins boueux

Pique-nique du groupe 1


Texte de Jacky Micoud (groupe 2), photos de Patrice Amiel (groupe 2)
Départ en bordure de route au Pays de Roybon Gargamelle. Comme vous le savez certainement, dans l'oeuvre de Rabelais, Gargamelle qui signifie gorge, gosier, était la mère du débonnaire géant Gargantua qui a tant fait parler de lui.Dès que nous abordons les sentiers une chanson trotte dans ma petite tête " c'est la gadoue, la gadoue, la gadoue". Douces montées dans les bois des Chambarans où se mèlent chataigniers, hêtres, houx.Passage à la chapelle de Redon et, bientôt, lorsque midi sonne, nous voici à Saint Antoine l'Abbaye.L'histoire du village est intimement liée à St Antoine l'Egyptien qui naquit en l'an 251 au bord du Nil. En 1070 l'Empereur Byzantin fait don à Jocelyn de Châteauneuf, fils du Seigneur de la Motte Saint Didier, des précieuses reliques de ce dernier, jusque là conservées à Constantinople, et qui auraient eu la vertu de guérir le "Mal des Ardents" dont souffraient les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle.
Le "Mal des Ardents" dont les symptômes sont une "vasodilatation importantes des gros vaisseaux" donnant une sensation de brûlures aux membres des malades. Les artères éclatent, bras et jambes se nécrosent. Cela peut s'accompagner d'hallucinations proches de celles occasionnées par le LSD.L'origine de ce mal, appelé aussi, feu de St Antoine, est due à une contamination des farines par un champignon : l'ergot de seigle.De nos jours on en extrait la Dihydroergotamine utilisée à visée vasculaire pour le traitement de fond de la migraine. (Coucou amical à Michel, il se reconnaitra).
Bon assez "plombée" l'atmosphère" il est temps de penser casse croute. Christian G. ouvre une bonne bouteille et après distribution de nombreuses gâteries nous reprenons la route en traversant le village qui conserve de nombreux témoignages de son prestigieux passé : grandes demeures aux riches décors architecturaux qui contrastent avec des bâtisses plus rustiques.
A Montmirall nous retrouvons le restant de la troupe. Les chaussures d'Anne-Marie ont été bien baptisées. Elles ont profité, gratuitement" d'une cure de fangothérapie".
Très agréable randonnée ensoleillée. Merci à nos animateurs : Georges, Denise, Vito et Robert.

Pause banane du groupe 2

Groupe 2

Texte de Gisèle Rigal (groupes 3 et 4), photos de François Gilanton (groupes 3 et 4)
Nos mardis, simplement la vie
Dans la nuit de lundi à mardi, jusqu'aux dernières heures de la nuit, l'eau coule, en vertige, s'écoule, tombe encore et encore, à l'horizontale. Combien de jours, combien de nuits elle tombe... sa peine semble infinie.Que faire ?
Fatigués de notre propre compagnie, on veut aller à la rencontre des autres...ce va et vient que l'on fait chaque mardi entre nos solitudes et le groupe nous va si bien...
Finie la nuit. Ouf, la pluie aussi. Tour de passe-passe: entre deux rubans de nuages, le ciel bleu. Puis le soleil, un peu timide au début, s'est vite encanaillé sous nos regards admiratifs.
Au premier abord, notre idée des Chambarans n'est pas le pays des merveilles et pourtant elle le devient.
Dès qu'on marche, quoi, une dizaine de minutes après le départ on découvre des lieux paisibles et lumineux, jadis hauts-lieux de spiritualité. On traversera, l'Abbaye Notre Dame De Chambaran, la chapelle de Rodon, on verra des croix en vois tu en voilà et on arrivera à Saint Antoine l'Abbaye, culte d'un saint: Antoine. Auparavant, ce village s'appelait mota Nemorosa c'est à dire la Motte des bois. Tous ces édifices on les voit de loin, ils émergent, en effet, posés sur des champs et des bois. Quant au lieu-dit la Grange de l'Aigle, facile on croit savoir parce que dans les granges on conserve le foin, le blé...(grain: granica en latin). En fait le mot est lié aux ordres monastiques, plus particulièrement des Cisterciens, et ce mot du douzième siècle désigne dans les textes locaux, des dépendances d'abbaye qui recueillaient les
contributions en nature des paysans.
Et pourquoi y a t-il autant de forêts ? Elles faisaient partie du domaine seigneurial des abbayes, en dehors c'est le bois, les bosquets. Et des bois il y en a. Quelques chênes mais surtout des châtaigners sauvages. Alice les appelle des "pianes". Elle me fait remarquer que plusieurs arbres n'ont qu'un seul et gros tronc. Jadis les artisans-paysans en tiraient des planches pour fabriquer les tonneaux, parquets, piquets... Une coupe gigantesque vient d'être faite, les arbres sont allongés là, gris bleutés, laissant filtrer entre eux une lumière orangée et des flots de vert-olive.Les chemins sont transformés en marécages, inondés...on les confondrait presque avec des petits ruisseaux, on en passe un, vrai, qui s'appelle Frisson! On s'enfonce régulièrement, nos pieds s'enlisent dans la boue et on entend des "oh! c'est affreux, monstrueux!!!"... Alors que moi j'en redemande, j'aime marcher dans les flaques, la boue sensuelle et douce. Allez savoir pourquoi on n'éprouve pas les mêmes choses. Tout est tellement subjectif, mystérieux dans les manières de sentir, distinguer le beau, les paradis immobiles qui se suffisent.Je patauge, je "gafaure" dit Roger, souillure? alors que j'éprouve raffinement, enjouement...pas très chrétien tout ça! La boue secrète, opaque appartient à la terre ou au ciel ?On passe, les chemins s'assèchent , un cloître apparaît , préservé de murs épais, de portes lourdes. On file, les murets nous guident le long des arbres, des routes, le paysage s'ouvre sur les collines vertes, des champs savamment labourés. A nos pieds, les bruyères s'obstinent, les arbustes s'accrochent alors que la haut le soleil prend toute la place, il n'y en a que pour lui aujourd'hui. On le trouve sublime, est ce parce qu'on s'est fait à son absence, qu'on a fini par se dire qu'on ne le reverrait plus, que notre joie dépasse toute mesure, nous incite à la flânerie, fige le temps.A ces petits bonheurs s'en est ajouté un autre , Denise et Georges ont pris sous leurs ailes Michelle et François, dans quelques mois ils passent leur examen et je peux vous dire qu'ils nous avaient à l’œil, nous, le paysage, les cartes...Merci Denise et merci Georges. Mais encore. Il nous reste peut être à l'orée du bois, un blaireau à revoir. Il nous reste... tant de choses à voir.

Le malheureux blaireau

Groupes 3 et 4 réunis

St Antoine l'Abbaye

Photo de Marie-Chantal Arnaud-Goddet (groupe 1)
Groupe 1

16/01/2018 : Nord-Isère - Col de Parménie

Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
De Saint-Paul d'Izeaux à Tullins en passant par Parmenie,
par les nombreux chemins du matin sous la pluie ,
avec de belles montées avec le parapluie, 
et aussi de belles descentes bien glissantes,
ce soir nos chaussures ne sont plus aussi rutilantes
nous avons fait une belle traversée, sans le soleil brillant. 
Encore une fois, il parait que les absents ont eu tort, 
tant la météo nous ayant promis les pires des maux.
Nous sommes tous bien rentrés, un peu fourbus mais
satisfaits d'avoir pu nous dégourdir et respirer.




Texte de Gisèle Rigal (groupes 3 et 4)
Doux, humide hiver
Nos mardis, c'est sacré. On ne veut pas de rendez-vous autre que celui là, pas de petits enfants à garder, pas de belle mère ou de chien ... c'est notre jour, notre "jeudi" d'antan.
Les "commissaires" Séraphine et Robert ont réuni leurs hommes..."amène nous - qu'ils m'ont dit - des marcheurs pieds et poings liés"...vingt neuf ! pas pu faire mieux...fini la ribambelle de l'entre deux-saisons. On va quand même pas recourir à la FIV, GPA, et je ne sais quoi, va falloir réfléchir, brouiller les pistes face à ceux qui se la jouent "fille de l'air" le temps des raquettes, de l'hiver devant la cheminée, des frileuses...Les traiter de noms d'oiseaux, j'ai envie, me donner un nom de guerre aussi mais je sais qu'ils ne se laisseraient prendre à aucune ruse...
Donc ouvrir l’œil et tenter de ne pas laisser mal tourner ceux qui sont là, toujours là. On manque peut être d'un peu d'allant après les fêtes, des restes de vieilles grippes ou autre chose mais on est là, et encore plus précieux à mes yeux.
Et s'il pleut tant pis, on fait avec l'eau des sources et l'eau du ciel.
Évidemment l'idéal c'est le beau temps et certains s'ils le pouvaient banniraient l'hiver.
On part d'Izeaux.
Aujourd'hui encore hiver sans neige, doux, très doux. Où est passé le froid, le temps où il neigeait abondamment, quand on pouvait à peine distinguer les ombres blanches immobiles devant l'écran mouvant du blanc qui tombait...Au lieu de cela il pleut, par intermittence, petites averses qui ne traversent pas nos vestes et d'épaisses écharpes de brumes blanches, cotonneuses, qui restent accrochées tantôt au sommet des cols, tantôt aux sommets des arbres. Le ciel est une perpétuelle étude de nuages que le soleil tente de percer. Nous traversons les paysages entre ciel et terre qui se donnent l'un à l'autre comme deux amants. On dit qu'on est parti prendre l'air. Pas le froid. L'air est bon à respirer, on lui trouve un goût exquis, vivifiant, les mots que l'on dit ont quelque chose à dire...et personne ne veut supprimer une goutte de pluie. On patrouille dans un vent léger, le long des haies dénudées, on marche à grandes enjambées, on s'élève, on redescend, on fait de brusques détours, on exécute des têtes-à-queues sans crier gare, on repart, le chemin est parfois compliqué à trouver quand les arbres ont été coupés, les sentiers défoncés...
Faut-il aller encore plus loin ?
Il faut bien qu'on aille.
On est affamé en même temps qu'une averse décide de se soulager. Pieds dans les bouses de vache, sous les branches déshabillées d'un arbre, on s'agglutine, le casse croûte est vite englouti.
On repart à grandes enjambées, direction Tullins, on fonce à travers les sous-bois lumineux, on inspecte les mousses, les rameaux sans perdre une minute, on avance en zigzag dans la boue, quand soudain Alice et Roger de concert s'en prennent à une tige pas plus grosse qu'une cuisse. Même dans les forêts il y a des parasites, ça alors! C'est un lierre qui est visé, un lierre débrouillard qui a rampé, s'est traîné, s'est agrafé au sol avant de se propulser au sommet d'un arbre.
Du mal à leur faire entendre que c'est dans le sol qu'il s'est arrimé et qu'il tire sa subsistance, sur le tronc il s'agrippe seulement avec des petites attaches collantes mais qui ne blessent en aucun cas le tronc de l'arbre. Entre eux, l'arbre et le lierre se sera, alors, à la vie, à la mort. D'ailleurs c'est une plante dont le symbole est : " je meurs où je m'attache".
Alors, Roger désormais tu laisses les lierres tranquilles...et la hache à la cave.
Avec nos discussions à n'en plus finir nous arrivons à Tullins en moins de deux.
On a un peu attendu, Robert ce matin a cru prendre l'avion, mais devant son charme tout le monde fond, même Georges le conducteur le plus strict.
Merci à tous les animateurs et à leurs trésors de savoir-être et de savoir-faire.

09/01/2018 : Chartreuse - Col des Mille Martyrs

Photos de Marie-Chantal Arnaud-Goddet (groupe 1)
Le groupe 1

A Notre-Dame du Chateau
Texte et photos d’Edouard Disdichian (groupe 1)
Voilà, ce jour la pluie du matin n'a pas arrêté les pèlerins. L'optimisme des uns encourageait le reste de la troupe que le temps serait bon. Cette randonnée au départ de Miribel les Echelles aurait
bien pu être nommée "la randonnée des calvaires" car,  tout au long des chemins, nous avons pu voir un calvaire au sommet d'une butte, au détour d'un bois, ou bien encore à un croisement de routes, et la randonnée s'est terminée par une visite à Notre Dame du Chateau, sur une butte surplombant  Miribel les Echelles.
  Le Traité de Lyon en 1601 imposa la destruction du château dont les ruines subsitèrent jusqu'au 18ème siècle. En 1865, le Curé et les Miribelains décidèrent d'édifier une tour de 15 m couronnée d'une satute de la Vierge sur l'emplacement du château. La chapelle fut construite en 1899.
Sans doute, la Chartreuse fut à une période, une terre de mission.
Ce circuit nous a fait parcourir des chemins, des vallons et des collines que beaucoup d'entres nous connaissaient pas ou très peu. Les paysages sont magnifiques, et je pense que les prés seront couverts de fleurs lors du prochain printemps qui approche.
Groupes 1 et 2

.... La maison d'Arlette !

Groupes 1 et 2
Photos de François Gilanton (groupe 1)

Texte de Jackie Micoud (groupes 3 et 4), photo de Viviane Breuillard (groupes 3 et 4)
Groupes 3 et 4
Au départ de Grenoble le temps maussade et pluvieux a freiné l'ardeur de 11 Astasiens qui ont préféré rester sous la couette.
A la dépose à Miribel les Echelles Dame Pluie s'est retirée dans ses appartements. Les capes restent au fond du sac.
Par les pistes et les sentiers très, très boueux, nous gagnons l'oratoire de la Séverine. L'histoire nous conte que, lors de la destruction de l'ancienne église de Miribel en l'an 1876, on confia à une vieille fille la "mena" 2 statues de bois qu'elle déposa contre un rocher puis, elle aménagea une construction afin de les protéger des intempéries. A sa mort, Séverine une fille qu'elle avait élevée continua d'entretenir cet oratoire. Puis, ce furent  les Pères Assomptionnistes et, enfin, après l'abandon des religieux les lieux devinrent propriété de M. Guy Cayez-Barrioz. Un violent orage détruisit l'édifice et ce n'est que quelques années plus tard que l'édifice actuel fut reconstruit par un groupe de bénévoles.
Le parcours à travers la forêt nous amène à la source de l'écuelle.
Tout du long de la randonnée nous côtoyons de nombreuses croix. Sur la commune 32 ont été recensées. Ces croix de pierre, symbole de leur foi, les Miribelains les ont érigées monumentales. Le pied est un "entablement" destiné à recevoir, fleurs et cierges. Toutes étaient l'objet d'une procession une fois par an.

Nous voici à la Croix des Mille Martyrs. L'histoire raconte que 10 000 martyrs, devenus 1000, survivants d'une armée romaine menée par le Tribun Accace, qui s'étaient convertis au christianisme, furent crucifiés sur le Mont Ararat en Turquie vers l'an 120 sous le régime de l'Empereur Hadrien. Leurs reliques rapportées de la croisade en 1492 par Jacques de Clermont furent conservées dans un reliquaire en l'église des Carmes de Pont de Beauvoisin puis, à la révolution, elles furent détruites.

Un peu plus loin, dans un champ accueillant, c'est la pose déjeuner toujours très attendue. Quelques rayons d'un soleil parcimonieux nous réchauffe le cœur. Les groupes 1 et 2 nous rejoignent.

 Mais il est temps de repartir afin de rejoindre Notre Dame du Château. Au 10ème siècle, Humbert Duc de Savoie y fait venir des moines bénédictins ainsi qu'une famille seigneuriale originaire de Vienne qui prend le nom de Miribel. Sur la colline on construisit château et chapelle. Au moment des guerres de religion le château fut assiégé puis libéré par Lesdiguières en 1595. A la suite du Traité de Lyon en 1601 il fut détruit. A sa place en 1865 le curé et les Miribélains décidèrent d'élever une tour de 15 m. de haut surmontée d'une statue de la vierge. La chapelle a été construite en 1489.

Du sommet de la tour vue imprenable sur les alentours : Sure, Petit Som et même le Mont Blanc par temps clair. Petite visite à la carrière de molasse puis c'est le retour à Miribel par le haut du village.

Avant de repartir nous dégustons la pogne des rois apportée par Séraphine ainsi qu'un excellent gâteau d'une astasienne dont j'ai oublié le prénom, je m'en excuse auprès d'elle. Merci les copines.

Vous allez dire que je me répète mais, une fois de plus, les absents ont eu tort : nous avons fait une très agréable balade et, cerise sur le gâteau, pas une goutte de pluie.

Texte de Gisèle Rigal (groupes 3 et 4)
Ivresse
Ce mardi, ce jour de janvier, en regardant le ciel si gris, les nuages si pleins, si dégoulinants, on comprend
vite que quelques copains resteront dans leur lit.
On s'encourage et même si on lève les yeux au ciel, on se fait une raison car l'appel de la randonnée est
plus fort. C'est qu'elle est à portée de mains, à deux pas et on est prêts à tout, surtout que le pire n'est pas
sûr.
En vrai courant d'air on arrive à Miribel Les Échelles. Petite motte, en parler de la région. Dans le car on
ne quitte pas la brume des yeux, elle semble posée là, sur la Chartreuse, toute molle, faisant et défaisant le paysage, dos à dos avec le ciel et la terre...les nuées se poursuivent, on se dit que ce n'est pas gagné mais il ne pleut plus. Il ne fait pas froid, non plus. Le bataillon s'est mis en ordre de marche, on forme deux
groupes, c'est chaleureux...on est heureux.
Nos jambes se dévergondent et s'envolent vers les collines couvertes d'arbres, mélanges de chênes, de
hêtres, de sapins au loin, des aulnes autour des tourbières près du Col des Milles Martyres.
Au féminin ou au masculin? Un martyre pour moi ça reste un martyr. Un acte notarié atteste que des
compagnes "d'Ursule" auraient été "sacrifiées" et envoyées dans un lupanar à Rome. Le culte s'est depuis
engrossé de quelques autres châtiments, persécutions et ça va de soi de reliques...chemins de croix,
processions, saints, très en vogue encore aujourd'hui. Autre temps, autre mœurs, à cet endroit, dans les clairières se déroule aussi chaque été depuis une dizaine d'années un festival de musique, style Rave Party .
Depuis deux semaines, Béatrice, nouvelle adhérente essaie de s'intégrer dans le groupe. Elle aime la flore,
ça tombe bien, le coin est réputé pour ses orchis incarnat. Je la présente à Catherine, elles ne seront pas
trop de deux pour nous faire comprendre que les arbres ont droit au chapitre, les insectes, les papillons...et
nous sensibiliser, faire vibrer le souffle dans les mots et les colères parfois, réveiller la langue et les
consciences pour coudre à chacun de nous un morceau de regard singulier sur le monde...
On monte, on descend on traverse une petite partie des forêts domaniales des Chartreux. Cet endroit,
"Cartusia" est réputé "comme un lieu affreux, froid, couvert de neige, habité par des bêtes
seulement..." Un endroit idéal pour y mener une vie d’ermite et d'hommes au moyen âge. Au dix neuf
iéme siècle Chateaubriand, Balzac, Stendhal, JJ Rousseau... ont mis le Désert à la mode, mais il était
interdit aux femmes! Allons, bon...Sous les grands sapins il y a des touffes d'orties que le vent léger
balance, il va et vient, il creuse l'étang, il fouille les fougères, il bat les flancs du ciel entre l'obscur et la
lumière.
Dans ce pays d'eaux vives et de terres froides les joncs s'accrochent aux tourbières, l'arbre cent fois
renoue ses racines parmi l'humus et les pierres. L'eau est partout, tranquille, le ciel heureux d'être regardé,
le soleil sur un nuage.
Un moment les yeux se posent sur l'heure qui change, "on mangera là, un endroit abrité, ensoleillé"- dit
Roland.
L'après- midi est passé comme une lettre à la poste et la journée aussi à gambader et si cela paraît
anecdotique avancer, comme ça, ensemble, en riant de tout et de rien nous a rendu heureux.
Je termine mon papier, vous avez lu que nous avions été mené par Roland et Marie Françoise et Roland a
été pris comme souvent d'une envie impérieuse de nous perdre avec une variante. Marie Françoise un
moment déboussolée à vite repris la main et en a fait une envie contrôlée par la retenue. Comprend qui
pourra...à charge de vous le raconter quand vous viendrez.