De Saint-Paul d'Izeaux à Tullins en passant par Parmenie,
par les nombreux chemins du matin sous la pluie ,
avec de belles montées avec le parapluie,
et aussi de belles descentes bien glissantes,
ce soir nos chaussures ne sont plus aussi rutilantes
nous avons fait une belle traversée, sans le soleil brillant.
Encore une fois, il parait que les absents ont eu tort,
tant la météo nous ayant promis les pires des maux.
Nous sommes tous bien rentrés, un peu fourbus mais
satisfaits d'avoir pu nous dégourdir et respirer.
Texte de Gisèle Rigal (groupes 3 et 4)
Doux, humide hiver
Nos mardis, c'est sacré. On ne veut pas de rendez-vous autre que celui là, pas de petits enfants à garder, pas de belle mère ou de chien ... c'est notre jour, notre "jeudi" d'antan.Les "commissaires" Séraphine et Robert ont réuni leurs hommes..."amène nous - qu'ils m'ont dit - des marcheurs pieds et poings liés"...vingt neuf ! pas pu faire mieux...fini la ribambelle de l'entre deux-saisons. On va quand même pas recourir à la FIV, GPA, et je ne sais quoi, va falloir réfléchir, brouiller les pistes face à ceux qui se la jouent "fille de l'air" le temps des raquettes, de l'hiver devant la cheminée, des frileuses...Les traiter de noms d'oiseaux, j'ai envie, me donner un nom de guerre aussi mais je sais qu'ils ne se laisseraient prendre à aucune ruse...
Donc ouvrir l’œil et tenter de ne pas laisser mal tourner ceux qui sont là, toujours là. On manque peut être d'un peu d'allant après les fêtes, des restes de vieilles grippes ou autre chose mais on est là, et encore plus précieux à mes yeux.
Et s'il pleut tant pis, on fait avec l'eau des sources et l'eau du ciel.
Évidemment l'idéal c'est le beau temps et certains s'ils le pouvaient banniraient l'hiver.
On part d'Izeaux.
Aujourd'hui encore hiver sans neige, doux, très doux. Où est passé le froid, le temps où il neigeait abondamment, quand on pouvait à peine distinguer les ombres blanches immobiles devant l'écran mouvant du blanc qui tombait...Au lieu de cela il pleut, par intermittence, petites averses qui ne traversent pas nos vestes et d'épaisses écharpes de brumes blanches, cotonneuses, qui restent accrochées tantôt au sommet des cols, tantôt aux sommets des arbres. Le ciel est une perpétuelle étude de nuages que le soleil tente de percer. Nous traversons les paysages entre ciel et terre qui se donnent l'un à l'autre comme deux amants. On dit qu'on est parti prendre l'air. Pas le froid. L'air est bon à respirer, on lui trouve un goût exquis, vivifiant, les mots que l'on dit ont quelque chose à dire...et personne ne veut supprimer une goutte de pluie. On patrouille dans un vent léger, le long des haies dénudées, on marche à grandes enjambées, on s'élève, on redescend, on fait de brusques détours, on exécute des têtes-à-queues sans crier gare, on repart, le chemin est parfois compliqué à trouver quand les arbres ont été coupés, les sentiers défoncés...
Faut-il aller encore plus loin ?
Il faut bien qu'on aille.
On est affamé en même temps qu'une averse décide de se soulager. Pieds dans les bouses de vache, sous les branches déshabillées d'un arbre, on s'agglutine, le casse croûte est vite englouti.
On repart à grandes enjambées, direction Tullins, on fonce à travers les sous-bois lumineux, on inspecte les mousses, les rameaux sans perdre une minute, on avance en zigzag dans la boue, quand soudain Alice et Roger de concert s'en prennent à une tige pas plus grosse qu'une cuisse. Même dans les forêts il y a des parasites, ça alors! C'est un lierre qui est visé, un lierre débrouillard qui a rampé, s'est traîné, s'est agrafé au sol avant de se propulser au sommet d'un arbre.
Du mal à leur faire entendre que c'est dans le sol qu'il s'est arrimé et qu'il tire sa subsistance, sur le tronc il s'agrippe seulement avec des petites attaches collantes mais qui ne blessent en aucun cas le tronc de l'arbre. Entre eux, l'arbre et le lierre se sera, alors, à la vie, à la mort. D'ailleurs c'est une plante dont le symbole est : " je meurs où je m'attache".
Alors, Roger désormais tu laisses les lierres tranquilles...et la hache à la cave.
Avec nos discussions à n'en plus finir nous arrivons à Tullins en moins de deux.
On a un peu attendu, Robert ce matin a cru prendre l'avion, mais devant son charme tout le monde fond, même Georges le conducteur le plus strict.
Merci à tous les animateurs et à leurs trésors de savoir-être et de savoir-faire.