03/07/2018 : Belledonne - Les Vans

Texte de Gisèle Rigal - groupe 4, photos d'Anne Persillon - groupe 4 

Juillet, chaud.Très chaud.
C'est l'été. Le réchauffement climatique ? Depuis plusieurs étés, ça chauffe. Au commencement le réchauffement était timide. Il avançait à pas de loup, légèrement, indiciblement. Alertes, canicule, on n’en est plus là, c'est un fait, on est sur la mauvaise pente. D'abord les hirondelles ont décidé de passer l'hiver en France, et puis les étés ont mis les bouchées doubles, ils sont devenus irrespirables. Un mauvais moment à passer ? Le thermomètre finira bien par revenir à la normale cet automne ? Oui, mais l'automne, maintenant n'est plus qu'en novembre !Il faut attendre.
Ce matin, sur la pointe des pieds, les sacs alourdis de bouteilles d'eau on va voir si là-haut, il fait moins chaud. Si on doit dire adieu à la blancheur de la neige, l'étincellement des cimes éternelles. Direction Chamrousse-Le Recoin.
C'est dans cet endroit que s'est développé vers 1890 le ski dans la région, permettant à Chamrousse d'accueillir le ski alpin lors des Jeux Olympique de 1968. L'origine du nom Chamrousse ? -Champ roux- pas du tout, même si aujourd'hui les pentes sont rosies par les rhododendrons à profusion. Cham, "calm" a le sens de lande, plateau.Rousse, "rocc" celui de rocca, rocher, roches. Et ça donne" plateau de rochers". Et des rochers nos pieds en ont mangé toute la journée. Mais d'abord, on marche dans des pâturages d'altitude, humides et chauds, où les fleurs s'épanouissent, et où les cours d'eau s'échappent de partout, nous accompagnant jusqu'au lac des Pourettes.
Marie Françoise nous guide, pas seulement pour nous montrer le chemin que l'on devrait suivre au pied de la lettre. Cela serait sans compter sur nos toujours, joyeux gais lurons. Elle fait partie des personnes qui luttent pour que les mots fassent encore penser. C'est aussi à ça que sert la marche en groupe. Sinon on plongerait facilement dans la torpeur du conformisme, prisonnier de nos habitudes, d'interdits intériorisés, traditions mutilantes... la routine aurait vite fait de nous priver de la liberté de réfléchir par nous-mêmes. Car il n'est pas interdit à intervalles réguliers de lever le pied, avant de regarder où on les met. On crapahute, on glisse, on se cogne, on se hisse dans la nature sauvage. Le soleil se couche littéralement sur nous, lourd, chaud, dégoulinant pourtant il ne nous empêche pas d'arriver aux lacs Robert puis après petite grimpette jusqu'au col de Lessines. Le groupe 3 se prélasse, on s'en éloigne légèrement pour pique-niquer à notre tour et paresser. Chaque souffle nous apporte un parfum, chaque pierre sa couleur, chaque feuille son essence dans l'étincelle rouge de soleil. On finira par le reprendre ce chemin à main gauche celui qui descend vers les lacs. Rocailles, pierrailles, caillasses tout y passe, on va, on marche, on se courbe, on se redresse avec du mal...on siffle, on rit, on se lasse, on tombe, on se relève pour atteindre enfin, le col de la Botte. On a vu plein de petits lacs, on laisse le col de l'Infernet et le lac du même nom et on finit par débouler au lac Achard. On musarde un instant pour reprendre de plus belle. Est-ce loin, encore ? On se dit qu'à un moment ou un autre on finira bien par arriver à la Roche Béranger.
Et on y arrive, et pas les derniers.
Dites, mais dites-moi, que vous avez aimé cette randonnée, et les montagnes magnifiques à voir toutes recouvertes du corail de l'été. Merci à toutes et tous.
Lac Achard

Lacs Robert