ASTA RAM: 31/07/2018 : Savoie - Col et refuge des Evettes

Photos de Jean-Jacques Saharoff - Groupe 4

Le village d'Ecot

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Photos de Christiane Calarnou - Groupe 2

Une partie du groupe 2

Pique-nique du groupe 2

Texte et photos de Gisèle Rigal - Groupe 4

Partir

Le car se met en branle, on quitte Grenoble. Partir, commencer un jour nouveau, où tout sera nouveau. Et si on n'aimait que ce moment, avec la promesse, l'envie de recommencer... longtemps.Aujourd'hui on "va voir" du côté de Bonneval sur Arc, "pauvre village" comme le décrivait le Touring club de France au 19 ième siècle.Je ne vois pas grand-chose du paysage étant occupée à me faire les allées du car. C'est à Lanslebourg que j'atterris, Guillaume laisse à droite le col Du Mont Cenis et la route qui grimpe en Italie. Arrivés dans la plaine, on longe l'Arc et on aperçoit les nouveaux quartiers de la petite ville devenue prospère, entourés de montagnes dénudées où quelques bouquets de frênes, tous penchés, s’accrochent. Tout le monde descend. Chacun choisit son groupe, son animateur, seigneur du jour.Groupe 4, c'est Christian. Il nous mène à l'assaut de rochers, d'éboulis, d'écroulements à enjamber interminablement. Vaut mieux regarder où on met les pieds. On boit une gorgée, on jette un regard sur les casquettes blanches des montagnes, les glaciers impressionnants. On repart, sans broncher.Et c'est quand certains n'auront plus de jus dans les guibolles ou seront à la limite de hauts le cœur que Christian décide que ce sera là qu'on déjeunera. Et, là est un bel endroit. En bas, on aperçoit un hameau minéral dans un écrin verdoyant, Écot. Heureux de s'être escrimés, d'y être arrivés. Heureux de trouver dans nos gamelles ce que la veille on dédaignait presque. Puis, heureux de regarder, heureux de respirer ce parfum sans nom.Dans cinq minutes on repart ! On se secoue, s'ébroue, tâtonne et c'est parti dans les cailloux, encore.Pris par l'effort difficile de s'arracher à la pesanteur, la lourdeur, le manque de grâce, à ce qui nous paraît une défaite, pour faire passer la pilule parfois on s'épanche. Nostalgie, s'interroge Francis. Mélancolie, bonheur d'être triste, goût de la solitude choisie, esthétisation des paysages, tristesse, accablement et...extase. Tout ça, mais pas à la fois. On chemine, on oublie les pieds et on finit d'accord, les demi tours ne sont pas possibles.Et c'est comme ça jusqu'au hameau, Écot. "Ici « ? Perché à 2000 m d'altitude, adossé à des blocs de rochers, contrairement à ce qu'on voyait de tout en haut, il tient bien sur son séant. Lourd de pierres et de lauzes, trapu, bien en chair, adouci par une chapelle pleine de grâce, Sainte Marguerite. On a jeté vite fait un œil à l'intérieur et on a été abasourdi par une peinture murale... il y a longtemps, des pâtres Piémontais migraient pour l'estive et ils ont fini par s'installer. Plus haut, des Sarrasins exploitaient des mines de fer. Voilà, comment on fait un pays, comment on s'adapte et encore aujourd'hui puisque l'été, presque tous vivent du tourisme, vert, ou blanc. Sur le chemin du retour on longe l'Arc et le ruissellement de ses eaux folles de joie. Enfoncés dans de géantes épilobes on aperçoit furtivement de multiples oratoires, le pont de Balme... On se dépêche. On n'a plus le temps. On le prend, sur le bord de la route, on s’assoit à un café pour boire un demi ou un monaco ...Mais c'est l'heure, même si le soleil magnifique s'infuse au ciel même si...Que faire ?

Partir, oui, mais pour mieux revenir.Merci à toutes et tous.